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tionnaire, mais dont nous n'écrivîmes jamais rien ni l'un ni l'autre de sorte que c'est Furetière qui est proprement le vrai et l'unique auteur de cette parodie, comme il ne s'en cachoit pas lui-même.

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DE

BOILEAU DESPRÉAUX.

DISCOURS AU ROI*.

JEUNE et vaillant héros, dont la haute sagesse
N'est point le fruit tardif d'une lente vieillesse,
Et qui seul, sans ministre, à l'exemple des dieux',
Soutiens tout par toi-même, et vois tout par tes yeux 2,

tires.

Composé en 1665, postérieurement aux sept premières saRégnier avoit également intitulé Discours au Roi la mière pièce de son recueil dédié à Henri IV.

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Le 10 mars 1661, le lendemain de la mort du cardinal Mazarin, Louis XIV, à peine âgé de vingt-trois ans, tint son premier conseil, dans lequel il déclara son intention formelle de gouverner par lui-même, et de s'aider des conseils de ses ministres, seulement quand il les demanderoit. Ce conseil étoit composé du chancelier Séguier; du surintendant des finances Fouquet; des deux Brienne père et fils, ministres ; et des quatre secrétaires d'état, Lionne, Le Tellier, La Vrillière, et Duplessis-Guénégaud. Cette déclaration du jeune monarque étoit le fruit de ses réflexions particulières, et le résultat de l'essai qu'il faisoit depuis quelque temps de ses forces et de son génie. Aussi, sa résolution prise une fois, il la maintint jusqu'au dernier moment de sa vie. Horace dit de même à Auguste, épître 1, liv. II:

2

Grand roi, si jusqu'ici, par un trait de prudence,
J'ai demeuré pour toi dans un humble silence,
Ce n'est pas que mon cœur, vainement suspendu,
Balance pour t'offrir un encens qui t'est dû :
Mais je sais peu louer; et ma muse tremblante
Fuit d'un si grand fardeau la charge trop pesante

Quum tot sustineas et tanta negotia solus, etc.

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Éloge également mérité, mais par d'autres moyens. On connoît ceux par lesquels le collègue d'Antoine et de Lépide, l'ami d'Agrippa et de Mécène, arriva et se soutint à l'empire le plus absolu qui eût encore été exercé sur un grand peuple. Mais lorsque Horace lui adressoit cette noble et généreuse épître, il touchoit à la fin de son long règne : il avoit donné des lois et des mœurs à l'Italie, fait fleurir les lettres et les arts, et honorablement protégé ceux qui les cultivoient avec distinction. En voilà plus qu'il n'en faut pour motiver les éloges et la reconnoissance du poëte.

I

On a répété à propos de ce vers la critique ridicule de Pradon, qui demande si c'est là parler françois. Il eût été plus simple de répondre aux Pradons de tous les temps que l'idée de fardeau comportant nécessairement celle de charge, cette charge pouvoit être plus ou moins pesante, suivant que le fardeau se trouvoit plus ou moins considérable. Au surplus, Boileau ne fait ici qu'imiter Malherbe, qui avoit dit dans un sonnet à la princesse de Conti:

Je sais bien quel effort cet ouvrage demande;
Mais si la pesanteur d'une charge si grande
Résiste à mon audace et me la refroidit, etc.

Horace professe la même modestie, et témoigne la même défiance de ses forces, lorsqu'il s'agit de louer dignement Auguste :

Sed neque parvum

Carmen majestas recipit tua; nec meus audet
Rem tentare pudor, quam vires ferre recusent.

Epist. 1, lib. II, v. 257.

Et, dans ce haut éclat où tu te viens offrir 1,
Touchant à tes lauriers, craindroit de les flétrir 2.
Ainsi, sans m'aveugler d'une vaine manie3,

Je mesure mon vol à mon foible génie :

Plus sage en mon respect, que ces hardis mortels
Qui d'un indigne encens profanent tes autels;
Qui, dans ce champ d'honneur, où le gain les amène,
Osent chanter ton nom, sans force et sans haleine;
Et qui vont tous les jours, d'une importune voix,
T'ennuyer du récit de tes propres exploits.

L'un, en style pompeux habillant une églogue4, De ses rares vertus te fait un long prologue,

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VAR. Et ma plume, mal propre à peindre des guerriers,
Craindroit, en les touchant, de flétrir tes lauriers.

Édition de 1674:

Et, de si hauts exploits mal propre à discourir,

Touchant à tes lauriers, craindroit de les flétrir.

2 C'est la pensée d'Horace, lorsqu'il compare (ép. 1, liv. II, V. 235) les vers des mauvais poëtes, à la fange, qui souille tout ce qu'elle a touché :

Sed, veluti tractata notam labemque remittunt

Atramenta, fere scriptores carmine fœdo
Splendida facta linunt.

C'est ce qu'il appelle ailleurs (liv. I, od. vi, v. 12) laudes ingenii culpa deterere.

3 VAR. Ainsi, sans me flatter, etc.

4 Il s'agit ici de François Charpentier, savant estimable, auteur d'une traduction des Dits mémorables de Socrate, et de la Cyropédie de Xénophon; mais auteur d'une pièce ridicule intitulée Louis, églogue royale, dont on n'eût jamais parlé, sans les vers de Boileau. Il sera encore question de Charpentier à l'occasion de la querelle

Et mêle, en se vantant soi-même à tout propos,
Les louanges d'un fat à celles d'un héros.
L'autre en vain se lassant à polir une rime,
Et reprenant vingt fois le rabot et la lime,
Grand et nouvel effort d'un esprit sans pareil!
Dans la fin d'un sonnet te compare au soleil 1.
Sur le haut Hélicon leur veine méprisée
Fut toujours des neuf sœurs la fable et la risée.
Calliope jamais ne daigna leur parler,
Et Pégase pour eux refuse de voler.

Cependant à les voir, enflés de tant d'audace 2,

des anciens et des modernes. Il mourut doyen de l'académie françoise, le 22 avril 1702. C'étoit un de ces hommes obscurément laborieux, dont les travaux ne sont guère appréciés que des corps savants qui en profitent. Tous les recueils ont cité son imitation du fameux distique d'Ausone sur Didon, Infelix Dido, etc. :

Pauvre Didon, où t'a réduite
De tes maris le triste sort!

L'un, en mourant, cause ta fuite;

L'autre, en fuyant, cause ta mort.

Le sonnet étoit de Chapelain, dont la manière est suffisamment caractérisée le vers,

par

Et, reprenant vingt fois le rabot et la lime...

Chapelain auroit-il donc donné l'idée de la trop fameuse devise, si amèrement reprochée à la mémoire de Louis XIV, bien innocemment complice des écarts d'une admiration que l'éclat de son règne avoit épuisée avant le temps? Cet emblème d'un soleil dardant ses rayons sur un globe, avec ces mots fastueux, nec pluribus impar, étoit l'ouvrage d'un gentilhomme languedocien, nommé Douvrier. 2 Régnier, dans son Discours au Roi,

Mais, sire, c'est un vol bien élevé pour ceux
Qui, foibles d'exercice et d'esprit paresseux,

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