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données et des distinctions qu'on a établies de cette branche de la médecine, qui a pour but la conservation de la santé en prévenant les maladies. Voy. HYGIÈNE.

CONCLUSIONS.

Il résulte des considérations théoriques auxquelles nous nous sommes livré, des faits pathologiques que nous avons rapportés et des conséquences pratiques que nous avons déduites de leur ensemble, que la physiologie, la pathologie et la thérapeutique se prêtent de mutuels secours; qu'à l'aide de cette réciprocité de lumières qu'elles se communiquent, les phénomènes physiologiques sont plus logiquement expliqués, les maladies plus facilement anaJysées et mieux connues, les indications thérapeutiques médicales et chirurgicales plus sûrement posées, l'emploi des médicaments et des moyens hygiéniques plus sagement dirig que si on se livre aux inspirations de l'intelligence on aux élans du génie : d'où l'indispensable nécessité de s'appliquer avec la même ardeur à l'étude, mais à une étude sérieuse des sciences physiologique, pathologique et thérapeutique. Sans une égale possession de ces sciences, les médecins ne seront jamais que des interprètes hardis, mais ignorants, des ouvriers intelligents, mais inhabiles, tandis qu'en les possédant toutes également, ils seront tous des physiologistes instruits, des pathologistes sagaces, et des praticiens ou thérapeutes éclairés.

A présent que nous avons établi quels sont les secours mutuels que se prêtent la physiologie, la pathologie et la thérapeutique générales, et fait connaître les difficultés que les médecins peu capables, et à plus forte raison les gens du monde, qui ignorent jusqu'aux premiers éléments des sciences médicales, doivent rencontrer quand ils veulent donner quelques soins à un malade en l'absence de son docteur, disons dans quel esprit ce Dictionnaire a été conçu et exécuté.

Ne pouvant, vu les limites qu'on nous a posées, donner à tous nos articles les développements dont ils sont susceptibles, nous avons dû nécessairement nous borner à un aperçu sommaire sur tous ceux qu'on peut considérer comme n'ayant qu'une importance secondaire, mentionnant à chacun d'entre eux, tout ce qu'il est indispensable d'en savoir quand on est au lit d'un malade, sans rien omettre par conséquent des choses utiles. Au contraire, nous donnons une description exacte et aussi complète que possible, mais sans inutilités, de chaque état pathologique, étudié dans les causes qui le préparent ou qui le déterminent, dans les symptômes par lesquels son existence se décèle, dans les indications curatives qu'il fournit quand on l'analyse, et dans le choix des moyens à mettre en usage pour remplir ces indications. Puissions-nous par là atteindre le but que nous nous sommes proposé, celui d'initier nos lecteurs qui ne sont pas médecins (car c'est à eux que cet ouvrage est destiné) assez avant dans les mystères de l'art médical, pour qu'ils puissent, quand les circonstances l'exigeront, donner des conseils utiles soit aux personnes qui désirent conserver leur santé, soit à celles qui voudront la rétablir quand elle est depuis longtemps altérée, soit enfin à celles qui, saisies brusquement et violemment par la maladie, périraient faute de secours prompts et éclairés!

FIN DE LA PRÉFACE.

N. B. Pour faciliter les recherches à nos lecteurs, nous avons placé à la fin du Dictionnaire une tabie alphabétique des articles sur lesquels notre attention s'est arrêtée.

DE

MEDECINE PRATIQUE.

A

ABATTEMENT, s. m., virium defectio.En pathologie, les mots abattement, accablement, épuisement, affaissement, anéantisse ment, signifient tout changement notable survenu dans les forces vitales qui sont tombées, abattement; opprimées, accablement; épuisées, épuisement, affaissement, anéantissement. On a donc considéré comme synonymes des conditions individuelles bien différentes entre elles, et par exemple, l'oppression ou l'enchaînement des forces, avec la prostration des forces ou leur épuisement. Quant à nous qui voulons éviter une faute pareille, et pour qui l'abattement et l'accablement ne sont également qu'une sorte de perversion des forces, occasionnée soit par une cause physique, la fatigue, soit par une cause morale, le chagrin, que les distractions et une bonne nouvelle dissipent ou que le repos du corps détruit, nous ne nous arrêterons point à toutes ces distinctions, sans importance pratique, nous réservant de faire connaître à l'article ADYNAMIE (Voy. ce mot), en quoi l'oppression et la prostration des forces diffèrent. ABCÈS, s. m., abcessus, d'abscedere, s'éloigner, s'écarter. - Les Grecs se sont servis du mot anónμa ou anioτaois, parce que, suivant Galien, les parties contenantes, auparavant contiguës, se trouvent définitivement séparées par le pus, qui s'y creuse un foyer. L'abcès consiste donc, en général, dans une collection purulente qui est la suite ou le résultat d'une autre maladie, ou, si l'on veut, un des symptômes ou la terminaison de cette maladie; et suivant que l'inflammation préalable qui le produit a son siége dans la partie même où l'abcès s'est formé, on l'appelle abcès idiopathique, pour le distinguer de celui qui se montre dans un point éloigné du siége de l'inflammation, qu'on nomme abcès par congestion, ainsi appelé parce que partant du lieu enflammé, où il est formé, le pus entraîné par son propre poids chemine dans le tissu cellulaire avec lequel il se trouve en contact, et gagnant de proche en proche la partie la plus déclive, où il s'accumule, forme alors une tumeur plus ou moins volumineuse suivant l'abondance de la suppuration.

Ayant dit que l'abcès prend le nom d'ab

cès idiopathique, toutes les fois qu'il se manifeste là où l'inflammation préalable a son siége, nous devons ajouter, pour ne pas manquer d'exactitude, que sa dénomination change suivant certaines circonstances relatives au siége de l'abcès lui-même, à sa marche, etc. Ainsi il prend le nom d'épanchement purulent quand le pus s'accumule dans l'abdomen; celui d'empyeme, lorsque le pus s'amasse dans la cavité des plèvres; celui de vomique, s'il a son foyer dans la substance même du poumon, et enfin celui de bubon, s'il se forme dans les glandes lymphatiques de l'aine, de l'aisselle, etc., pendant le cours de la peste ou après l'infection syphilitique. De même, on appelle abcès phlegmoneux ou chauds ceux qui, succédant à une inflammation aiguë, marchent rapidement vers leur solution et ont la même acuïté, qu'ils soient superficiels ou sous-cutanés, profonds ou sousaponevrotiques; tandis que l'on a réservé la dénomination d'abcès froid, pour celui qui ne se montre qu'à la suite d'une phlegmasie chronique, c'est-à-dire d'une inflammation qui n'arrive que lentement et pour ainsi dire d'une manière insensible à la période de suppuration. Mais qu'ils marchent rapidement ou au contraire très-lentement vers leur terminaison, les abcès de toute espèce, l'abcès par congestion excepté, ont dans leur développement trois périodes distinctes: celle dite d'accroissement, pendant laquelle on n'observe à l'extérieur qu'une sorte d'engorgement plus ou moins résistant, un empâtement qui ne permet pas de sentir encore exactement la présence du pus; celle d'état, qui commence lorsque la tumeur, visible par‍la saillie qu'elle forme, fait sentir par une pression alternativement exercée sur deux points opposés de sa surface; la sensation d'un liquide qui ondule sous les doigts; ce liquide c'est le pus, et on dit alors que l'abcès est mûr; enfin, la période de terminaison, pendant laquelle, pour peu qu'il soit abondant et les parois de l'abcès amincies, le pus s'ouvre de luimême une issue, si on ne l'a déjà fait à l'aide de l'instrument tranchant ou du caustique.

Pour traiter convenablement les abcès il faut distinguer s'ils sont idiopathiques, sympto

matiques ou critiques; et si appartenant à la première espèce ils sont froids ou chauds, attendu que le traitement ne saurait être le même dans l'un et l'autre cas. Ainsi s'agit-il d'un abcès chaud dans sa première période, on peut en arrêter l'accroissement et en obtenir la résolution par des saignées générales, si l'individu est fort et vigoureux, et s'il y a fièvre, tandis qu'il suffit de l'entourer de sangsues quand la maladie est purement locale. On peut employer aussi avec avantage soit l'application d'un cataplasmede graine de lin, ou de son mêlé à de la glace pilée, ou pétri avec de l'eau très froide ou glacée; soit les frictions sur la partie où l'abcès menace de se former, avec de l'onguent mercuriel, etc. Mais si, malgré l'emploi bien entendu de ces moyens, on ne peut prévenir la formation du pus, il faut aider à la maturation de l'abcès, en appliquant sur la tumeur des cataplasmes émollients faits avec la décoction de feuilles de mauve et la farine de lin, la décoction de racine de guimauve et la fécule de pommes de terre, le riz bien cuit, etc., etc. Quand la suppuration est formée et l'abcès mûr, on doit l'ouvrir plus tôt que plus tard avec un bistouri ou la lancette. On aurait tort de croire qu'il soit permis au premier venu d'ouvrir un abcès, cependant il est certain que si cet abcès est superficiel, loin d'une grande articulation, et placé dans un lieu où l'on n'a point à craindre d'ouvrir une artère ou une veine d'un gros calibre, de léser un nerf, dans ces circonstances, dis-je, la ponction est quelque chose de si simple en elle-même, que chacun peut se croire apte à la pratiquer. Mais n'y aurait-il pas présomption de la part de tout individu qui n'est pas du métier de décider qu'il ne blessera rien d'important? Mieux vaut donc en confier l'ouverture à un homme de l'art.

Dans la curation des abcès froids, on tient une tout autre ligne de conduite; c'est-àdire que dans la première période on ne saigue pas du tout, et parfois même on ne fait pas une seule application de sangsues, mais on cherche à obtenir, s'il est possible, la résolution de la tumeur, par les frictions mercurielles qui agissent à la manière des frictions avec la pommade iodurée (4 grammes d'iodure de potassium pour 15 grammes d'axonge) ou, par l'application d'un emplâtre de ciguë, de fiel de boeuf, de savon, etc. Si pourtant l'abcès passe à la deuxième période, on doit en håter alors la suppuration, en appliquant sur la tumeur des cataplasmes de farine de fèves, de riz bien cuit, d'ognons cuits sous la cendre et pétris avec de l'huile d'olive, de feuilles d'oseille cuites de la même manière (trois ou quatre poignées dont on a ôté les queues, et enveloppées ensuite dans une feuille de chou rouge), et broyées avec du beurre frais et du saindoux, dans un mortier. On applique ce topique très-chaud sur la tumeur et on le renouvelle soir et matin, etc. Enfin, quand l'abcès est mûr, on l'ouvre en appliquant à son centre un morceau de potasse caustique de la grosseur d'un petit pois.

Le précepte d'ouvrir l'abcès quand la suppuration est bien évidente, reconnaîtrait

une exception importante, lorsqu'il s'agit des abcès par congestion, rien n'étant plus à redouter que l'introduction de l'air dans le foyer purulent et l'activité plus grande que cette introduction donnerait à l'inflammation ulcérative, si l'art chirurgical restait stationnaire; mais, grâce aux progrès qu'il a faits dans l'application des opérations souscutanées, on peut aujourd'hui, à l'aide d'un trois-quart dirigé verticalement sous la peau, aller percer le foyer purulent dans un point éloigné de la plaie extérieure, et puis en adaptant une seringue au trois-quart, aspirer tout le pus contenu dans la tumeur, sans que l'air puisse y pénétrer. On comprend que s'il était impossible d'avoir une seringue confectionnée pour cet usage, mieux vaudrait différer l'ouverture de l'abcès que de l'ouvrir par l'ancien procédé, dont les inconvénients étaient si evidents, quelque petite que fût l'ouverture, qu'on ne se décidait à la pratiquer que in extremis.

ABDOMEN (anat.), s. m. Il dérive du mot latin abdere, cacher, et désigne vulgairement le ventre, le bas-ventre. - Formant la plus grande des trois cavités splanchniques, l'abdomen est borné antérieurement et sur les côtés, par plusieurs plans musculeux qui en ont emprunté le nom; postérieurement, par les vertèbres lombaires; supérieurement, par le diaphragme ; et inféneuf cases ou régions qui sont ainsi circonrieurement, par le bassin. On y distingue scrites de haut en bas, savoir: 1° l'épigastrique, qui comprend l'épigastre et les hypocondres; 2° l'ombilicale, qui embrasse l'ombilic et les flancs; 3° l'hypogastrique, qui se compose de l'hypogastre et des fosses-iliaques. Plusieurs organes sont renfermés dans l'abdomen; et la place qu'ils occupent est plus ou moins en rapport avec l'une des neuf cases que nous avons indiquées, sans prétendre les délimiter absolument. Nous verrons aux articles ESTOMAC, FOIE, etc. (Voy. ces articles) quelle est la situation respective de chacun d'eux, afin que, lorsqu'ils seront le siége de maladies, nous puissions assigner à celles-ci les dénominations diverses qu'on leur a affectées, selon la nature des lésions pathologiques observées.

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ABERRATION (pathol.) s. f., d'aberrare, s'égarer, s'écarter. Cette expression, qui s'applique parfaitement aux erreurs produites par l'imagination et les sens qui nous font croire à l'existence d'êtres fantastiques, hallucinations, ou qui nous trompent sur les qualités des objets extérieurs, fausse perception, n'est pas aussi heureusement employée quand on s'occupe des fluides qui s'engagent dans des vaisseaux autres que ceux qui leur donnent ordinairement passage, ces déviations anormales n'étant pas le fait d'une aberration ou défaut de jugement des liquides. Aussi n'appellerons-nous pas aberration, avec certains nosologistes, le transport métastatique d'une humeur d'un point sur un autre, trouvant que c'est pousser trop loin l'analogie.

ABORTIF s. m. et adj., abortivus, de aboriri, naître avant le temps. On applique ce mot, soit à l'enfant qui naît avant le terme, c'est-à-dire avant d'avoir acquis le degré de développement nécessaire pour vivre (enfant abortif, avorton); soit aux manœuvres qui sont employées pour faire avorter une femme; soit enfin à certaines substances dont on fait usage dans le même but.

ABRÉVIATION (mat. médic.), s. f. — On donne ce nom à des signes qui sont employés dans l'art de formuler, pour indiquer des poids, des quantités, ou certains modes de préparation. On doit distinguer les abréviations proprement dites, qui consistent dans le retranchement de plusieurs lettres, d'un mot, de celles qui sont fictives ou purement de convention. Les premières peuvent se multiplier à l'infini, les autres sont bornées en matière médicale à un petit nombre, c'est pourquoi nous les indiquons ici.

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Numéro ou nombre.

Livre.

IN

3

Once.

3

Gros.

P. E. Parties égales. Gutt.
M. Manipule ou poignée Gr.

P. Pincée.

Gouttes.

Grains. 18 Moitié.

tant dans les fièvres muqueuses remittentes ou intermittentes qu'il eut occasion de traiter à la Salpêtrière, et sur ses indications nous avons obtenu annuellement des succès très-remarquables du vin d'absinthe, dans les fièvres muqueuses automnales qui se montrent communément pendant les mois d'octobre, novembre et décembre. Du reste, les anciens faisaient un très-grand usage de cette plante. Galien l'a préconisée comme tonique, dans certaines maladies chroniques et surtout dans les leucorrhées accompagnées de ces douleurs gastralgiques qui tiennent à une débilité de l'estomac; Haller l'employait dans les maladies goutteuses; et Linné dit avoir guéri, par son secours, des

affections calculeuses rebelles.

L'absinthe s'emploie de plusieurs maniè

res ainsi on la donne tantôt en poudre à la dose de deux grammes, ou bien en infusion faite à froid (macération) à la dose de trente grammes pour un demi-litre d'eau commune. Cullen veut qu'on préfère les feuilles aux sommités fleuries, à cause de leur amertume plus prononcée, et cependant Scrupule (24 grains). c'est de celles-ci mises en digestion dans l'alcool, qu'on retire une huile essentielle qui entre à la dose de quatre grammes et au-dessus, dans le vin, ou qu'on fait entrer à la dose de quelques gouttes, dans certaines potions excitantes. Le vin d'absinthe se prépare en mettant macérer pendant vingt-quatre heures une poignée de tiges d'absinthe dans un litre de vin blanc sec: on coule le liquide à travers un tamis et on le conserve pour l'usage. La dose en est de deux à quatre onces, deux et trois fois par jour. Entin on emploie l'huile d'absinthe en friction sur le bas-ventre à la dose d'une à deux onces, et de cette manière elle agit incontestablement comme fébrifuge.

ABSINTHE, s. f., artemisia absinthium, singénésie, polyginie superflue, L. Cette Cette herbe vivace de la famille des corymbifères, se trouve sur le bord des chemins, dans les lieux arides et froids, et se reconnaît facilement, à ses tiges droites et rameuses, recouvertes d'une espèce de duvet blanchâtre; à ses feuilles découpées, grisâtres, à segments lancéolés; à ses fleurs flosculeuses, petites, jaunâtres, formant un pannicule très-allongé et pyramidal, à calice imbriqué de folioles scarieuses, à semences sans aigrette. Dans son ensemble, elle exhale une odeur trèsforte, pénétrante, que quelques personnes supportent avec peine, et son amertume est si manifeste que cette qualité est fréquemment citée en proverbe: aussi est-ce de ce caractère qu'elle tire son nom; à fívlor, sans douceur, est son étymologie.

L'absinthe a toutes les propriétés stomachiques des amers, elle en jouit avec une plus grande énergie que la plupart d'entre eux. En outre, on lui attribue une action emmenagogue très-prononcée, réputation qu'elle doit sans doute à ses propriétés toniques, l'aménorrhée ou la dysmenorrhée dépendant quelquefois d'une atonie générale que l'absinthe corrige. Sous ce rapport, l'absinthe peut être considérée également comme anthelmintique, l'atonie des voies gastriques favorisant beaucoup la procréalion des vers intestinaux, et toute médica tion qui augmente la tonicité organique et vitale du tube digestif s'opposant non-seulement à leur développement, mais encore pouvant nuire à ces insectes qui ne supportent guère les amers. Enfin, l'absinthe jouit des vertus fébrifuges les plus énergiques. Pine] l'a administrée avec un succès cons

ABSORBANT, adj., absorbans, de sorbere, boire, et ab, de, qui boit, qui hume, qui pompe, etc. Anatomiquement, absorbant s'ap plique à plusieurs appareils ou assemblages de vaisseaux ou de glandes, destinés à une fonction qu'on nommе ABSORPTION. (Voy. ce mot); au lieu qu'en matière médicale, absorbant se dit de tel ou tel remède ou substance inerte qu'on croit avoir la propriété d'absorber les acidités ou les mucosités contenues dans les premières voies exemple, les écailles d'huître préparées, l'eau de chaux, le colombo, etc.

Les phénomènes de l'absorption, en général, ne pouvant être bien compris que par celui qui connait déjà l'appareil de la chylose où le système absorbant du chyle, et l'appareil lymphatique ou le système absor bant de la lymphe, nous allons décrire succinctement ces deux ordres d'appareils.

1. Appareil de la chylose, découvert le 13 juillet 1622 par Aselli, sur un chien vivant qui venait de manger. Cette découverte resta ignorée jusqu'à 1627 environ, époque à laquelle ce savant fit part de son observation: je dis 1627 environ, parce que Werner Rolfink assure avoir vu cet appareil un an auparavant

(1626), à Pavie. Quoi qu'il en soit, il fut démontré bientôt après par Sulzberger, professeur à Leipsick, et le sénateur Peyresse l'ayant découvert chez l'homme en 1628, il en fit la démonstration publique à Copenhague l'année suivante, sans pourtant en démontrer les valvules dont il est garni. Toutefois, les vaisseaux chylifères restèrent confondus avec les vaisseaux lymphatiques jusqu'au 27 janvier 1651, jour mémorable dans les fastes anatomiques, où Olaüs Rudbech, jeune Suédois de vingt-et-un ans, distingua ces deux ordres de vaisseaux, en connut et en indiqua la distribution. Alors tous les esprits se porterent vers l'étude des vaisseaux lactés, ou chylifères, et des vaisseaux lymphatiques, et on arriva enfin à constater que l'appareil appelé chylifère cons ste, chez l'homme, en un système de vaisseaux qui, d'un côté, communiquent médiatement ou immédiatement avec la cavité de l'intestin grêle; et, de l'autre, aboutissent tous à un tronc conique, nommé canal thoracique ou réservoir de Pecquet, du nom de celui qui l'a trouvé le premier. Ce fut en 1647, à Montpellier, que l'illustre Dieppois le découvrit sur un dogue.

J'ai dit que les vaisseaux chylifères aboutissent médiatement ou immédiatement à la surface interne de l'intestin grêle j'aurais mieux exposé le fait en disant qu'ils naissent à la surface et dans le fond des valvules conniventes, c'est-à-dire dans ce que les anatomistes appellent les viliosités de l'intestin, s'avancent le là, très-petits et très-nombreux, d'abord entre les membranes muqueuse et musculaire de l'organe, puis entre celle-ci et la séreuse, et parvenus à l'endroit où cette dernière se détache de l'intestin, ils l'abandonnent aussi et rampent l'espace de un à deux pouces dans l'épaisseur du mésentère. Alors, ils trouvent un premier rang de ganglions mésentériques dans lesquels ils se plougent. Ils en sortent bientôt plus grands et en moindre nombre, parcourent un autre espace mésentérique et parviennent à une seconde rangée de ganglions où ils se plongent également, pour en sortir de nouveau plus grands et moins nombreux, cheminer toujours pour atteindre d'autres ganglions, et cela jusqu'à ce qu'enfin ils viennent tous aboutir vers la portion lombaire du rachis à un réservoir commun qui est la partie inférieure du canal qui verse la lymphe dans le saug. C'est le réservoir de Pecquet, dont il a été déjà parlé. Il est situé vers la troisième vertèbre lombaire, au côté droit de l'aorte, derrière le pilier correspondant du diaphragme et les vaisseaux propres du rein droit.

Dans leur trajet, les vaisseaux chylifères établissent entre eux de nombreuses anastomoses, et suivent en général le trajet des artères, quoiqu'en bien plus grand nombre qu'elles. Ils se composent de trois membranes, une externe qui n'est guère qu'un tissu lamineux qui s'unit avec les parties voisines; une moyenne fibreuse, et une interne ou muqueuse garnie de valvules.

Quant aux ganglions chylifères, leur structure est encore le sujet de nombreux dé

bats, que nous n'avons pas la prétention de clore; c'est pourquoi nous ne parlerons que de leur forme irrégulière, lenticulaire, de leur volume qui varie depuis deux à trois lignes jusqu'à un pouce; de leur distribution dans l'abdomen, où ils sont répandus au nombre de cent à peu près; de leur parenchyme couleur de rose, et de leur peu de résistance. Par la pression, on en exprime un fluide transparent et inodore qu'ils ont absorbé. Ils paraissent formés par un pelotonnement des vaisseaux chylifères mille fois repliés sur eux-mêmes, divisés et anastomosés à l'infini, soutenus par une trame celluleuse. Suivant quelques anatomistes, il existe dans leur intérieur des cellules dans lesquelles arrivent, d'un côté, des vaisseaux chylifèr, s dits afférents, et d'où partent, d'un autre côté, d'autres vaisseaux chylifères dits efférents. Ils sont remplis d'un fluide lactescent, que l'autre ordre de vaisseaux y a apporté.

II. Appareil lymphatique. Il se présente, chez l'homme, sous la forme de vaisseaux très-nombreux qui, d'un côté, prennent naissance aux diverses surfaces internes et externes du corps dans l'intimité de toutes nos parties, et de l'autre aboutissent par des troncs communs dans le système veineux, tout près du lieu où celui-ci s'abouche lui-même avec le cœur. Dans leur trajet, depuis le lieu de leur origine jusqu'à leur terminaison, ils diminuent de quantité à mesure qu'ils augmentent de volume et qu'ils ressortent des orga nes de mixtion ou d'élaboration du fluide qu'ils charient, appelés ganglions lymphatiques. Disons toutefois que, malgré ces grossissements successifs, ils restent toujours grêles, ce qui les distingue des vaisseaux veineux. Ce n'est pas tout, ils marchent sur deux plans, l'un profond et l'autre superficiel, qui ont entre eux des anastomoses très-nombreuses, et ils forment, en se réunissant dans leur trajet, des faisceaux qui s'enlacent par des replis multipliés et forment des plexus inextricables. Bref, ayant une structure de même nature que les vaisseaux chylifères et des usages pareils, les vaisseaux lymphatiques ne diffèrent de ceux-ci que par le lieu de leur origine, par la qualité du liquide qu'ils charient, et parce qu'ils aboutissent à deux troncs qui sout le centre de tous les systèmes absorbants et qui s'ouvrent eux-mêmes dans le système veineux: l'un à gauche dit canal thoracique, l'autre à droite appelé grand vaisseau lymphatique droit. Ils s'ouvrent chacun dans la veine sous-clavière correspondante.

ABSORPTION. Le mot absorption (même étymologie qu'absorbant) a été consacré par les physiologistes, pour indiquer cette faculté, qu'a tout être organisé et vivant, d'attirer par une sorte d'aspiration poreuse, et de faire pénétrer dans les appareils destinés à cet usage, certains corps qui viennent du dehors ou qui sont saisis par les pores absorbants à l'intérieur du corps lui-même. Et comme plusieurs voies servent à ces diverses sortes d'absorption, on a assigné à chacune d'elles des noms différents, désignant a priori la nature du corps absorbé. Ainsi on a nom

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