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mot me rappelle une question importante qui a été le sujet de discussions très-vives; sa voici: Doit-on purger une femme nouvellement accouchée? Autrefois on disait oui, et on s'en préoccupait beaucoup, parce qu'on craignait que le lait se portât en nature sur les organes pour les allérer et donner lieu à des accidents graves, chez les mères surtout qui n'allaitaient pas, et c'était le plus grand nombre; aujourd'hui on s'en préoccupe moins, soit parce que la plupart des femmes nourrissent, soit aussi parce qu'on est mieux fixé sur ces sortes de METASTASES (Voy. ce mot) laiteuses. Quoi qu'il en soit, chez les nouvelles accouchées dont les suites des couches sont naturelles, et qui ne veulent pas allaiter leur enfant, il est bon, dès le lendemain de la fièvre de lait, de prescrire un purgatif. Nous donnerons la préférence à l'huile de ricin, à la dose de 15. grammes; cette huile, au dire de M. P. Dubois, dont l'opinion fait autorité, étant bien plus sûre dans ses effets que le petit-lait de Weiss, le sulfate de soude et autres sels neutres qu'il faut administrer à hautes doses dans un véhicule énorme (plusieurs verres), ce qui procure du malaise et même des vomissements. On a bien reproché à l'huile de ricin de causer les mêmes accidents; mais si nous en croyons M. Dubois, on évite cet inconvénient en ne donnant que 15 grammes de cette huile au lieu de 30, 45 et même 60 grammes, doses auxquelles elle est généralement administrée. Chacun peut imiter ce savant professeur; seulement, si l'accouchée éprouvait une grande répugnance à prendre de l'huile de ricin, nous en avons beaucoup rencontré, je conseillerais de la remplacer par un gramme de calomel en poudre, purifié à la vapeur et associé à 50 centigrammes de jalap pulvérisé, mêlés et divisés en deux paquets égaux à prendre le matin à jeun, à demi-heure d'intervalle l'un de l'autre, dans un peu d'eau sucrée, ou une demi-tasse de chocolat à l'eau très-léger. Cette purgation 'a toujours parfaitement réussi. Si le purgatif ne détermine pas des évacuations assez abondantes, il est bon d'administrer deux jours après un lavement avec 60 grammes de miel de mercuriale, et même de répéter la purgation; on s'en tient là. A ceux qui désireraient savoir pourquoi les purgatifs sont indispensables aux accouchées qui ne nourrissent pas, nous leur demanderons : N'estce pas que si la diarrhée survient pendant que l'activité vitale qui préside à la sécrétion laiteuse est en jeu, celle-ci étant diminuée ou interrompue, les seins s'affaissent et le lait disparaît? Eh bien, sans vouloir déterminer la diarrhée, le médecin doit provoquer une légère irritation intestinale, afin de dériver le sang (Voy. DÉRIVATION) qui se porte aux mamelles pour y fournir les maiériaux de la sécrétion laiteuse, et s'opposer par là à sa formation. Il y a encore un autre motif à alléguer en faveur du purgatif, c'est que si, contrairement à l'opiron de M. Dubois, le lait peut se porter

sur aos organes importants, et produire ainsi des effets fâcheux sur l'organisme des femmes qui n'allaitent pas (de très-grands praticiens admettent ce transport, et bien des gens avec eux), employer la purgation chez ces femmes, c'est se mettre à l'abri de tout reproche ultérieur; et on le peut d'autant plus qu'elle ne nuit jamais.

Lever. Pour déterminer avec exactitude le temps que l'accouchée doit garder le lit, il faut avoir égard à certaines circonstances fort importantes; et par exemple si l'accouchement a eu lieu à terme, ou avant neuf mois révolus. Dans le premier cas, ce n'est pas trop exiger que de contraindre la femme a garder le lit, où elle sera constamment maintenue, modérément couverte pendant neuf jours et au delà si c'est possible. Quand, par condescendance, elle veut bien le garder douze, et même quinze jours, il faut profiter de sa docilité; mais, dans le cas contraire, neuf jours c'est le minimum, ce chiffre es: de rigueur, car ce repos horizontal est indispensable pour éviter les portes de sang, les engorgements intérieurs, les déplacements de la matrice, etc.

Remarquons, toutefois, que la position horizontale que garde la femme quand elle est au lit, n'est pas absolue; au contraire, lorsqu'elle a pris du repos, il est utile qu'elle se mette sur son séant; c'est aussi la position qu'elle doit prendre quand elle prend ses repas ou qu'elle allaite son enfant; cette position verticale est tellement importante, qu'on doit tâcher que les nouvelles accouchées la prennent souvent, vu qu'elle favorise l'écoulement des lochies. C'est à tort que l'on recommande aux femmes de rester sur le dos pendant vingt-quatre heures; à moins qu'il n'y ait perte, ou qu'on ne craigne qu'elle n'arrive, elles peuvent se trouver tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, pour se délasser de leur fatigue; ce changement de position a suffi pour faire disparaître des maux de tête et des anxiétés.

Le lecteur comprendra, sans que nous le luidisions, que, en prescrivant un long séjour au lit, nous raisonnons ici dans l'hypothèse que la nouvelle accouchée sera dans des conditions de fortune telles, qu'elle peut se permettre de le garder le plus longtemps possible; eh bien, poursuivant le cours do nos instructions par rapport à elles, nous ferons remarquer qu'il arrive fort souvent à l'accoucheur, que la femme lui demande la. permission de quitter le lit pour se mettre sur une chaise longue, un canapé: Je m'y ferai porter, lui dit-elle, j'y resterai allongée où à peu près. Le médecin doit être inexorable, car quand la femme sera sur la chaise longue, elle s'y remuera; puis elle se lèvera pour éteindre une bougie qui brûle, pour relever un objet qu'on a laissé ou fait tomber, pour reconduire une personne qui est venue faire une visite et qui mérite des égards, etc., etc.; done mieux, vaut ne pas donner une autorisation dont l'accouchée abuse presque toujours. Dans le second cas, c'est-à-dire quand l'accou

chement a lieu avant terme (accouchement prématuré), il faut user encore de bien des precautions. Ainsi, la femme doit s'assujettir très-strictement aux exigences de son docteur ou des personnes qui l'assistent, et Ceux-ci ne jamais se départir de la sévérité que les circonstances commandent.

Aux soins que l'accouchée réclame durant les neuf jours de rigueur qui suivent sa délivrance, il vient s'ajouter d'autres soins qui sont nécessités par l'apparition de certains phénomènes morbides, dits suites de couches. On conçoit que si nous voulions dire quelques mots de chacun de ces phénomènes en particulier, cela nous entraînerait si loin que cet article occuperait trop d'espace; mieux vaut donc renvoyer le lecteur aux articles spéciaux que nous leur avons consacrés. Voy. Fièvre de Lait, TranchéeS UTERINES, MENORRHAGIE, SYNCOPE, ENGORGEMENT DES SEINS, FIÈVRE PUERPÉRALE.

L'enfantement, avons-nous dit, consiste dans l'expulsion du fœtus du sein maternel; le médecin a donc un double rôle à remplir, celui de veiller tout à la fois sur la mère et sur l'enfant, qui lui aussi doit être l'objet de sa sollicitude. Quand il naît sans accidents, on le place immédiatement après sa sortie sur un de ses côtés transversalement, entre les cuisses de sa mère, de manière que le dos soit tourné vers les parties génitales et assez près de la vulve pour que le cordon ombilical ne soit pas tiraillé. La respiration bien établie, ce qu'on reconnaît aux cris que le nouveau-né a poussés, on coupe le cordon et on fait la ligature (Voy. CORDON OSIBILICAL). Cela fait, il faut nettoyer la peau de l'enfant, sans en excepter la tête, de la couche d'enduit gras et visqueux dont elle est recouverte; les lavages avec l'eau tiède ont cette propriété. Il est utile, contrairement à l'opinion de J.-J. Rousseau, d'ajouter un peu de vin à l'eau qui doit servir à laver l'enfant, surtout lorsque le nouveauné est faible; ce lavage, en resserrant la peau, tonifie l'économie, fortifie les fibres musculaires en même temps qu'il nettoye. Le nouveau-né lavé, séché soigneusement avec du linge sec et chaud devant un bon feu en hiver, on le revêt de ses drapeaux et de ses langes, en ayant soin que rien ne soit trop serré, pour que les mouvements soient libres, et qu'aucune épingle n'attache son vêtement, la piqûre qu'elle occasionne pouvant en imposer pour des coliques, puis on couche l'enfant sur le côté pour que les mucosités qu'il a gardées dans la bouche ou qui y descendent des narines puissent s'écouler facilement.

L'enfant bien portant n'a besoin de prendre, en attendant qu'on lui donne le sein,. qu'un peu d'eau sucrée, qui est une boisson fort convenable pour lui faire rendre les glaires qui tapissent son gosier; mais pour l'enfant faible, elle serait insuffisante; et mieux vaut lui donner un peu de vin sucré ou une potion dans laquelle entrera une ou plusieurs eaux aromatiques, que l'on édulcore avec le sirop d'écorce d'oranges, de

menthe, etc. Hors cette circonstance, l'eau sucrée suffit pour le nourrir jusqu'à ce qu on le mette au sein, ce qui doit avoir lieu quatre ou cinq heures après sa séparation d'avec sa mère. Il est inutile d'attendre que le lait soit monté, vu que c'est sans avantage pour l'enfant et peut être préjudiciable à la mère. (Voy. ALLAITEMENT). Si, par cas, la mère ne devait pas nourrir son enfant, et que la nourrice étrangère ne fût pas arrivée, on donnerait alors au nouveau-né une tisane rafraîchissante (eau d'orge, de ri), bien sucrée et étendue avec un peu de lait de vache. Tout ne se borne pas là, au bout de quelque tempson débarrassera l'enfant de ses langes et l'on s'assurera s'il a rendu ses urines et le MECONIUM (Voy. ce mot), matière fécale d'un vert foncé, ou noirâtre, formant la premièreselle. On le change alors avec soin et on le donne à sa mère pour le coucher auprès d'elle et veiller sur lui, à moins qu'elle ne repose, après lui avoir donné le sein; ou si elle ne doit pas le nourrit, on fait boire l'enfant après l'avoir langé et on le repose dans son berceau.

On voit par ce qui précède que les soins à donner à l'enfant qui naît sans accidents sont fort simples; malheureusement les chosesne se passent pas toujours ainsi, c'est-à-dire que l'enfant naît quelquefois dans un état. morbifique. Dans ce cas, les soins à lui donner variant suivant l'état morbide dans lequel. il se trouve, nous reverrons, aux articles AsPHIXIE, APOPLEXIE, etc., du nouveau-né, l'éRumération des moyens à employer pour le ramener à la vie et à la santé. ACEPHALE, adj., acephalus ou -xepaλó, aképhale, sans tête. On désigne sous ce nom (les fœtus) ceux qui naissent privés de la tête entière ou seulement d'une partie considérable de cet organe de là la division des acéphales en complets et incomplets. Comme ils meurent ordinairement et inévitablement en naissant, ou peu après la naissance, nous n'avons pas à nous en occuper.

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ACETATE, s. m., acetas, d'acetum, vinaigre. C'est le nom qu'on donne aux sels qui sont formés par l'acide acétique et une base quelconque. Plusieurs d'entre eux sontemployés en médecine; savoir, l'acétate d'ammoniaque (esprit de Mindérérus), l'acétate de chaux (terre foliée calcaire), l'a cétate de cuivre (verdet, cristaux de Vénus), les acétates de morphine, de potasse, de soude, etc.

ACETATE D'AMMONIAQUE, acetas ammoniacalis (esprit de Mindérérus). Résultat de la combinaison de l'acide acétique avec l'ammoniaque, l'acétate d'ammoniaque qu'on rencontre quelquefois dans l'eau de certains fumiers, a des propriétés stimulantes moins énergiques que les autres sels ammoniacaux, et cependant il parait plus convenable qu'eux pour déterminer une abondante diaphorèse et provoquer des sueurs générales. Sous ce rapport, l'acétate d'ammoniaque peut être utilement administré dans les affections catarrhales, rhumatismales, goutteuses, danstous les cas, en un mot, où il faut pousser

fo.tement les humeurs du dedans en dehors, du centre à la circonférence, et exciter une crise par le rétablissement de la transpiration, qui, en se supprimant, devient la cause de tani de maladies..A cet effe, Barthez était daus l'usage de l'associer avec la décoction des racines de pareira brava, de bardane, etc. Alibert le donnait dans une simple infusion de tilleul.

ployés: 1° l'acétate acide, et 2o le sous-acétate. Le premier :

ACÉTATE ACIDE de plomb, plus particulièrement connu sous le nom de sel de Saturne, sucre de Saturne, acétate de plomb cristallisé, acetas plumbi neutrum cristallisatum, se reconnaît à ses cristallisations blanches en aiguilles, et vu sa grande solubilité dans l'eau, on l'emploie généralement à l'extérieur, quoique certains auteurs lui préfèrent le sous-acétate, don't, du reste, les propriétés sont exactement les mêmes. Quoi qu'il en soit, quand on veut administrer le sel de Saturne à l'intérieur comme astringent, dans les diarrhées catarrhales, dans les leucorrhées atoniques, dans les sueurs colliquatives, il doit être administré à la dose de 1 à 12 graius dans les vingt-quatre heures. La forme pilulaire étant la plus commode pour son admi

L'acétate d'ammoniaque s'administre à la dose de deux ou quatre grammes dans un litre d'une boisson sudorifique, ou encore dus de la limonade, une décoction de chicorée sauvage, une infusion de cerfeuil, suivant la nature de la maladie; on en porte même la quantité jusqu'à seize grammes dans les vingtquatre heures, en quatre prises, quand on Yeut obtenir une action sédative sur la matrice, attendu qu'il semble résulter des observations du docteur Patin, qu'ainsi administration, Fouquier en avait composé des pinistré, l'acétate d'ammoniaque modère les metrorrhagies, même lorsqu'elles dépendent d'un cancer utérin par contre il agirait efficacement d'après le même médecin, dans les cas de menstruation difficile et douloureuse. C'est pourquoi il veut qu'aussitôt que les douleurs, les malaises de l'époque mensuelle se fout sentir, on donne cinquante à soixante et douze gouttes de ce médicament divisées en deux doses et mêlées à un verre d'une tisane sucrée. La première dose doit être prise immédiatement, et la seconde une demi-heure après si les symptômes persistent

encore.

Sans contester l'utilité de l'acétate d'ammoniaque, nous n'acceptons pas que ce médicament agisse par sédation sur la matrice, nous croyons au contraire que dans les cas d'hémorragies utérines excessives, il diminue l'abondance de l'écoulement par l'excitation qu'il produit sur les capillaires utérins relâchés, ou comme dérivatif en poussant à la peau les liquides qui ont une tendance à se porter vers les organes de la génération; de mème quand la menstruation est difficile par atonie, parce que le sang circule lentement, mollement, ce médicament, par la stimulation générale qu'il produit, suffit pour håter et favoriser l'écoulement mensuel.

Acétate de CUIVRE (Sous-), sub-acetas cupri (Verdet, cristaux de Vénus). — Il a été recommandé autrefois contre l'épilepsie et autres maladies convulsives, et employé sous forme pilulaire par Gerbier contre le cancer; les expériences sur lesquelles on s'est appuyé pour prouver son efficacité dans ces cas et dans l'affection scrofuleuse sont si peu concluantes, que nous lui préférons bien des médicaments dont l'effet est plus certain et l'emploi moins dangereux.

ACETATES DE PLOMB. S'il est des acétates dont les propriétés aient été bien constatées soit en médecine, soit en chirurgie, c'est sans contredit l'efficacité des acétates de plomb dans certaines maladies internes, ou contre une foule d'états pathologiques externes ; aussi, nous arrêterons-nous un instant à les indiquer. Deux acétates de plomb sont em

lules dont nous avons donné la formule (article PHTHISIE), ces pilules ayant été plus parti culièrement indiquées contre les sueurs colliquatives, qui se montrent dans la troisième période de cette maladie. Disons, à ce propos, que nous avons administré plusieurs fois de ces pilules, et il y a peu de temps encore chez Mad..., et que nous n'avons pas constaté qu'elles aient modéré l'abondance de la transpiration. Peut-être obtiendrait-on des résultats plus marquants en le portant à plus haute dose, mais comme alors on aurait à craindre les accidents appelés coliques de plomb, mieux vaut s'en abstenir que d'employer un médicament qui, pour soulager d'un mal, peut en occasionner un autre, sans détruire le premier.

SOUS-ACETATE DE PLOMB, Extrait de Saturne, acétate de plomb liquide. Il se présente sous la forme d'un liquide épais, visqueux et jaunâtre. Mêlé à la dose d'une demi-once à deux onces d'eau-de-vie et deux livres d'eau commune, il forme ce qu'on nomine vulgairement eau blanche, eau de Goulard, dont les propriétés astringentes, réfrigérantes, antifluxionnaires, sont si évidentes, si connues, qu'il n'est personne qui ne sache que l'eau blanche appliquée immédiatement sur une contusion, sur une luxation immédiatement réduite, etc., prévient en totalité l'inflammation secondaire à toute lésion physique, ou du moins en diminue l'intensité. Cette eau, on le sait aussi, convient dans les brûlures au premier degré; en lotions sur la peau dans certaines maladies herpétiques; en collyre dans l'inflammation de la conjonctive, surtout quand cette inflammation est de nature catarrhale ou scrofuleuse; dans les flux muqueux atoniques, etc. Toutefois, comme on l'a fait très-judicieusement observer, il est des cas où le sous-acétate de plomb doit être porté à très-haute dose, si l'on veut qu'il ait un effet réellement curateur. Et par exemple l'emploie-t-on contre la salivation mercurielle, il faut qu'il entre dans des proportions énormes (un huitième et même un sirieme) dans les gargarismes ou les collutoires; l'administre-t-on contre les blennorrbées et les ulcérations du col de la matrice; ces maladies.

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céderont rapidement et efficacement si on enfonce dans le vagin un tampon imbibé d'une liqueur pareille à celle proposée pour le phtyafisme, que l'on met en contact avec le museau de tanche. A propos de gargarismes saturnins, nous devons prévenir que, pendant leur emploi, les dents prennent une teinte noire qui donne à la bouche un aspect repoussant; cette teinte disparaît, il est vrai, à la fin du traitement; mais avant de la produire il est bon que le malade en soit prévenu combien qui ne pardonneraient pas au médecin de les avoir rendus horribles à voir.

ACETATE DE POTASSE, acelas potassæ, terre foliée de tartre. Ce sel, qu'on trouve dans plusieurs végétaux qui lui doivent leurs propriétés, s'obtient en feuillets très-blancs, d'une saveur acide et piquante comme le vinaigre. Très-déliquescent, très-soluble, on peut le faire entrer très-facilement dans diverses préparations médicales, et Alibert, qui dans ses essais thérapeutiques à l'hôpital Saint-Louis avait reconnu que son action sur le système lymphatique est supérieure à celle de tous los autres acétates, déclare qu'on n'a pas assez réfléchi sur les services que co remède peut rendre à la médecine.

L'acétate de potasse jouit de propriétés diurétiques très-prononcées, il s'administre communément à la dose de quatre grammes, deux fois par jour, dans une tasse de petitlait clarifié, ou dans une décoction de cerfeuil, de poirée, etc. La dose peut en être portée jusqu'à six, huit gros (24,32 grammes) sans inconvénient. Laennec, qui l'a donné à cette dose, s'exprime en ces termes a l'endroit des diurétiques en général :

« Les diurétiques ne favorisent évidemment l'absorption, qu'autant qu'on en porte la dose plus haut que ne le font la plupart des praticiens. Je donne ordinairement l'acétate de potasse à la dose de six gros par jour, et je le porte souvent à deux onces. Il est facile de comprendre qu'à cette dose il produise des effets marqués. »

La thérapeutique médicale compte encore un bon nombre d'acétates (acétate de zinc, acétate de soude, etc.), mais des articles spéciaux ayant été consacrés aux métaux dont ils sont extraits, nous renverrons à ces articles la description de leurs caractères physiques et l'énumération de leurs propriétés médicamenteuses.

ACHORES, s. m. plur., achor, petites pustules se manifestant à la tête avec prurit et exhalaison d'une odeur acide. C'est une des variétés de la teigne ou le premier degré de l'eczema du cuir chevelu de Van-Swiéten.

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ACIDE, s. m., acidum, d'èxis, pointe. C'est le nom que l'on a donné à tout corps comp sé, solide, liquide ou gazeux, doué d'une saveur aigre ou caustique, en général, soluble dans l'eau, rougissant l'infusum bleu de tournesol, jaunissant ou rougissant l'hémaline, se combinant avec la plupart des bases salifiables et particulièrement avec les alcalis pour former des sels.

Beaucoup d'acides ont été employés pou? l'usage médical, et l'on a reconnu que ces médicaments n'étaient réellement efficaces qu'étendus dans une grande quantité de véhicule, ce qui en affaiblit considérablement l'action, Sans cela its agissent à la manière des poisons; il faut donc prendre garde de ne jamais administrer des acides trop concentrés.

Les acides, en général suffisamment étendus d'eau, forment, on le sait, des limonades fort agréables au goût, et qui, rafraîchissant le sang, calment la chaleur et la soif; aussi les emploie-t-on volontiers dans un grand nombre de cas, Les plus usités à ce titre, ce sont l'acide acétique, l'acide citrique, l'acide sulfurique, etc., sur lesquels nous allons nous

arrêter un instant.

1o Acide ACÉTIQUE, acidum aceticum, d'acetum, vinaigre. L'acide acétique affaibli, quoique doué de propriétés rafraîchissantes et toniques, s'emploie plus rarement que les acides citrique, sulfurique, etc., malgré que nous l'ayons toujours sous la main. Cependant, comme tous les acides végétaux du même genre, le vinaigre suffisamment étendu d'eau et mêlé de manière à lui communiquer une agréable acidité, donne une boisson fort rafraîchissante que les malades recherchent avec avidité. Cette boisson convient parfaitement, soit dans l'irritation et les phlegmasies légères gastro-intestinales, soit surtout dans les fièvres inflammatoires, bilieuses, etc., dans lesquelles le fébricitant est tourmenté par la soif.

Mais ce n'est pas seulement à titre de rafraîchissant que les praticiens ont conseillé le vinaigre, certains l'ont recommandé comme expectorant à la fin des inflammations chroniques du poumon. Nous pensons que mêlé à du miel, à dose assez élevée pour produire une légère excitation sans agir pourtant sur la gorge par son acidité, cet acide peut en effet être utile, et qu'on doit s'en servir dans les campagnes où l'on manque

souvent de tout secours.

ACIDE CITRIQUE, acidum citricum. Si nous attirons l'attention sur l'acide citrique dont l'usage est si connu et si généralement répandu, car qui ne boit pas de la limonade au citron? c'est que l'acide citrique est nonseulement employé à l'intérieur, comme rafraichissant et astringent, mais encore qu'il peut être convenablement employé à l'extérieur dans certains cas. Ainsi, aux Antilles, on fait un usage banal des frictions avec des citrons sur toute la surface du corps dans la fièvre jaune; en d'autres lieux on s'en sert contre certaines maladies de la peau. Ainsi je me rappelle avoir lu dans Pujol de Castres: « qu'un officier dont la jambe touchée en un point par une sanie dartreuse, se chargea après cet attouchement, que le militaire avait négligé, d'une dartre vive qui couvrit bientôt les environs du point touché. » Il fut guéri en peu de temps par des frictions faites fréquemment sur le lieu malade avec de simples tranches de citron.

L'acide citrique pur est également en

ployé avec avantage dans les hémorragies utérines qui surviennent après l'accouchement. Depuis que M. Everat a fait connaître son efficacité et la manière de s'en servir (Voy. MÉMORRHAGIE), bien des praticiens ont suivi les instructions qu'il a données, et je ne sache pas qu'il soit jamais arrivé le moindre accident à la suite de son injection dans

l'utérus.

Acide sulfuriQUE, acidum sulfuricum. Cet acide, connu sous le nom vulgaire d'huile de vitriol, forme, lorsqu'il est étendu d'eau jusqu'à agréable acidité, une boisson rafraîchissante et légèrement excitante qui remplace parfaitement celle qu'on prépare avec l'acide citrique; aussi l'appelle-t-on limonade minérale. On l'obtient généralement en mêlant 25 à 30 gouttes d'acide sulfurique avec 1 litre d'eau.

ACIDE HYDROCYANIQUE ou prussique. Quoique nous ayons renoncé à traiter, dans cet article, de tous les acides employés en thé rapeutique, nous ferons une exception en faveur de l'acide prussique, cet acide ne pouvant être rattaché, par sa nature, plutôt à tel corps qu'à tel autre: qu'importe d'ailleurs le lieu où nous en étudierons les propriétés, pourvu que nous les énumérions.

C'est à Schéele que l'on en doit la découverte; et sitôt qu'il eut rendu publiques ses expériences sur les propriétés toxiques et médicamenteuses de ce nouveau produit, les médecins songèrent à l'utiliser; nous verrons tout à l'heure s'il y a réellement de l'avantage à s'en servir.

L'acide hydrocyanique pur (acide prussique anhydre) est un liquide incolore, d'une odeur vive et suffocante, qui lorsqu'elle est affaiblie ressemble assez bien à celle des feuilles de laurier-cerise. C'est, du reste, de ces feuilles, ou des fleurs de pêcher, ou des amandes amères, etc., qu'on l'extrait. Son activité est tellement énergique, nous devons le dire, qu'il suffit d'en respirer la vapeur pour éprouver des accidents nerveux très-graves (vertiges, oppressions, céphaJalgie, etc.); à plus forte raison si on l'administre en nature. A cet état ses effets sont presque aussi rapides que la foudre, puisqu'il suffit de placer dans la bouche d'un cheval un morceau de coton imbibé de six gouttes d'acide prussique pur, pour qu'en moins d'un quart de minute il tombe comme mort, et présente pendant une heure encore des phénomènes nerveux très-graves: puisque une goutte déposée sur la langue ou sur la conjonctive d'un chien le fait tomber en quelques secondes et périr peu de minutes après. Il paraîtrait cependant d'après les essais courageux faits par M. Coulon sur lui même, que l'acide hydrocyanique étendu d'eau peut être supporté par l'homme sans accident jusqu'à la dose de quatre-vingts à quatre-vingt-six gouttes, dose à laquelle il a éprouvé quelques petites nausées, une excrétion de salive plus abondante causée par la nausée elle-même, une augmentation de vingt pulsations par minute dans es battements du pouls, de la lourdeur, de la cé

phalalgie, et enfin pendant plus de six heures de l'anxiété précordiale. Quoi qu'il en soit, comme l'administration de ce médicament est très-dangereuse, et que vu son activité on s'en sert quelquefois pour se donner la mort, nous allons, avant d'examiner ses effets thérapeutiques, dresser le tableau. symptomatologique de l'empoisonnement par l'acide hydrocyanique et indiquer le traitement qu'il convient de mettre en usage pour en neutraliser les effets.

Les symptômes de l'empoisonnement par l'acide prussique sont de trois sortes, co quia fait qu'on a divisé l'empoisonnement par l'acide cyanhydrique en trois périodes: 1o la période d'ivresse; 2° la période de contractions spasmodiques convulsives ou tétaniques du genre de l'opisthotonos; 3° la période de relâchement, pendant laquelle la mort arrive, M. Orfila, qui admet cette division, fait observer que quelquefois, pendant cette dernière période, il survient un nouvel accès tétanique, ce qui formerait deux attaques tétaniques avant la mort. On a bien noté aussi une odeur évidente d'amandes amères qu'exhale l'haleine de la personne empoisonnée, la dilatation des pupilles, l'insensibilité du pouls à la radiale et aux temporales, etc., mais ce sont des symptômes infidèles, qui, à l'exception de l'odeur d'amandes amères, se rencontrent dans d'autres empoisonnements, et cette odeur ne se manifeste pas toujours.

Reste que, lorsqu'on soupçonne un empoisonnement par l'acide prussique, on doit mêler une partie de chlore à quatre ou cinq parties d'eau, et faire respirer ce mélange à la victime en le lui plaçant au-dessous des narines. Les aspersions de ce même mélange sont aussi très-efficaces, et il suffirait de ces deux opérations, d'après M. Orfila, pour obtenir la guérison. C'est un traitement que M. Siméon, à l'hôpital Saint-Louis, M. Herns, médecin allemand, et moi-même, ajoute le savant professeur de chimie à la Faculté de Paris, avons reconnu efficace. Il poursuit ainsi : « On peut remplacer le chlore par l'ammoniaque, mais il faut une partie de ce dernier pour douze à quatorze parties d'eau ; ce n'est pas tout; M. Herns a dit et prouvé que les affusions d'eau froide. pure, faites sur la tête et sur l'épine dorsale, guérissaient les animaux empoisonnés. J'ai répété les expériences et j'ai également réussi. Toutefois, je dois dire que j'ai perdu quelques animaux; c'est pourquoi je réunis les deux moyens, et je réussis presque toujours, à moins qu'ils ne soient trop près de la mort. L'an dernier, le chien que nous avons empoisonné et traité, a gambadé dans cet amphithéâtre une demi-heure après l'empoisonnement; celui d'aujourd'hui a succombé en un quart-d'heure, soit parce que j'ai forcé la dose, soit probablement aussi parce que j'ai trop tardé à lui faire aspirer du chlore et à l'asperger. » (Leçon du samedi 14 janvier 1842.)

Emploi thérapeutique de l'acide prussique. Si nous nous en rapportons au témoignage

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