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licence et le despotisme; c'est lui, enfin, qui, des ruines d'une société qui se mourait de corruption, et des éléments mal assortis d'un autre société encore plongée dans les ténèbres de la barbarie, a fait sortir, comme par enchantement, la société nouvelle si grande, si forte encore, malgré les cruelles épreuves que lui inflige l'oubli du principe qui, pendant des siècles, a été la source de sa gloire et de sa prospérité; et c'est dans ce principe, qui heureusement vit encore au fond du cœur des peuples chrétiens, que les nations modernes puiseront l'énergie de leur délivrance et la sève de leur avenir !

RÉPONSE DE M. LE PRÉSIDENT.

MONSIEUR,

Il serait difficile de mieux peindre les sentiments que vous venez d'exprimer. Vous avez à juste titre fait remonter les sources premières des bonnes œuvres à quelque chose de plus élevé que le cœur humain, c'est-à-dire aux principes mêmes du christianisme. Ces pensées si fécondes nous rappellent les intéressants travaux que vous avez publiés en votre qualité de secrétaire de l'association générale de secours et de patronage, où vous avez si bien développé toutes les qualités de votre intelligence et de votre cœur. Ces travaux sur l'état de la misère, cette longue pratique des pauvres, vous rendaient singulièrement propre à traiter le sujet que vous venez de nous communiquer. De telles études honorent

l'homme et impriment sur la personne du magistrat un reflet de dignité et de respect.

Vos discours de rentrée, prononcés devant la Cour d'appel de Besançon, nous ont appris que les études historiques sur notre province vous étaient familières, et Vous y avez trouvé de grands exemples d'indépendance que vous avez su imiter. A ces travaux vous avez ajouté cette vie persévérante du magistrat, qui tous les jours apporte à ses devoirs accomplis des devoirs nouveaux qu'il va remplir encore. Tâche laborieuse et continue, que vous avez relevée par d'éclatants succès. Tant de titres, Monsieur, avaient marqué votre place au milieu de nous, et je suis heureux d'être appelé aujourd'hui à vous exprimer publiquement les sentiments de l'Académie.

RAPPORT

- SUR

LE CONCOURS D'HISTOIRE,

PAR M. BESSON.

MESSIEURS,

Deux ouvrages ont été envoyés au concours d'histoire l'un est une Notice sur le château de Vesoul, l'autre un Mémoire sur le séminaire de Besançon. La commission à qui vous avez confié le soin de les juger, m'a confié à son tour le soin d'en rendre compte. Cette tâche est facile, et ma conscience s'excuse aisément de l'avoir acceptée. A défaut de M. Weiss, dont la parole fait loi, deux hommes non moins compétents, M. Ed. Clerc et M. Marnotte ont lu et examiné les pièces du concours. Fidèle interprète de leur sentiment, je me contenterai de le reproduire; mais nous y perdrons encore, vous l'occasion d'entendre nos plus savants confrères, moi-même l'occasion de profiter de leurs discours.

L'auteur de la Notice historique sur le château de Vesoul n'ignorait pas sans doute qu'il abordait une matière déjà épuisée par de longues et consciencieuses

recherches. En 1769, M. Miroudot de Saint-Ferjeux, maire de Vesoul, écrivit un mémoire intéressant sur l'antiquité de cette ville. Quelques années après, D. Couderet traita la même question avec toute la science qu'on peut attendre d'un bénédictin, et tout le zèle qui caractérise un Franc-Comtois passionné pour la gloire de sa ville natale. Des Notes historiques, dues au talent de M. Marc, un de vos associés correspondants, vinrent encore éclairer ce sujet. Enfin M. Longchamps, profitant de ces divers travaux, a composé sur la ville de Vesoul une longue et curieuse notice, insérée en 1842 dans l'Annuaire de la Haute-Saône.

Un concurrent qui ajouterait quelque chose aux documents déjà connus, mériterait bien de l'Académie ; mais l'auteur du mémoire a abrégé ses devanciers, plutôt encore qu'il ne les a reproduits, croyant sans doute que pour être neuf il lui suffirait de faire des excursions dans l'histoire du moyen-âge, et d'enrichir son récit de réflexions morales. C'est ainsi qu'il raconte longuement les conquêtes de Mahomet II; qu'en parlant de la politique astucieuse de Louis XI, il cite en note M. l'abbé Rorhrbacher, de Maistre, Anquetil, Cicéron; qu'il remonte, dans ses digressions, d'auteur en auteur jusqu'à la Bible, et de crime en crime jusqu'au péché originel. Hatons-nous toutefois de rendre justice aux bonnes intentions du concurrent, et, pour faire la part de l'éloge en même temps que celle de la critique, il faut le louer d'avoir su mettre de l'intérêt dans son récit, et de l'agrément dans sa diction. Son style est ordinairement simple, rapide et correct. De pareilles

qualités sont assez rares aujourd'hui, pour qu'une Académie encourage ceux qui les possèdent. Nous vous proposons de décerner à l'auteur de la Notice sur le château de Vesoul une mention honorable, en l'engageant de toutes nos forces à présenter, dans le prochain concours, un travail plus propre à faire valoir sa bonne volonté et ses talents.

Le Mémoire historique sur le séminaire de Besançon a attiré, d'une manière toute spéciale, l'attention de l'Académie. Cet ouvrage, qui se recommande tout à la fois par l'importance du sujet et par le mérite du concurrent, comprend les annales du séminaire depuis son origine jusqu'à nos jours. Il est divisé en huit chapitres, et suivi de pièces justificatives encore inédites. L'auteur raconte d'abord les diverses tentatives qui ont été faites pendant le xvIe siècle, pour établir dans notre diocèse une maison d'études ecclésiastiques. Il cite les archevêques qui ont essayé de réaliser, par cette fondation, le vœu si légitime et si fécond du saint concile de Trente Claude de la Baume, le cardinal de Granvelle, Charles-Emmanuel de Gorrevod, Jean-Jacques Fauche. Un seul nom manque à cette liste, c'est celui de Claude d'Achey. Si l'auteur avait eu connaissance des lettres de ce prélat, il l'aurait compté parmi les hommes les plus dévoués à la belle œuvre des séminaires, et les plus affligés de n'avoir pu l'entreprendre. Enfin, parut AntoinePierre de Grammont, cet homme selon le cœur de Dieu, que la vénération publique a surnommé le Borromée de la Franche-Comté. Le 13 juillet 1670, il posa solennellement la première pierre du séminaire de Besançon, et

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