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fait que par mauvaises voies, fortilèges & pactes avec le Diable. Et non contente de ce auroit entrepris de diffamer & de bannir des Ecoles de Philofophie les Formalités, Materialités, Entités, Identités, Virtualités, Ecceïtés, Pétreïtés, Polycarpeïtés, & autres Etres imaginaires, tous Enfans & aïans caufe de deffunt 12 Maître Jean Scot leur Pere. Ce qui porteroit un préjudice notable, & cauferoit la totale fubverfion de la Philosophie Scholaftique, dont elles font "3 tout le Mystère, & qui tire d'elles toute fa fubfiftance, s'il n'y étoit par la Cour pourvû. Vû les Libelles intitulés Phyfique de Rohault, Logique de Port-Roial, Traités du Quinquina, même 1 Adverfus Ariftoteleos de Gaffendi, & autres pièces attachées à ladite Requête, 14 Signée CHICANEAU, Procureur de ladite Univerfité. Ouï le rapport du Confeiller Commis. Tout confideré,

La Cour aïant égard à ladite Requête, a maintenu & gardé, maintient & garde ledit Ariftote en la pleine & paifible poffeffion & jouiffance desdites Ecoles. Ordonne qu'il fera toûjours fuivi & enfeigné par les Régens, Docteurs, Maîtres-ès-Arts & Profeffeurs de ladite Univerfité: Sans que pour ce ils foient obligés de lire, ni de favoir fa Langue & fes fentimens. Et fur le fond de fa doctrine, les renvoie à leurs cahiers. Enjoint au Cœur de continuer d'être le principe des Nerfs, & à toutes perfonnes, de quelque condition & profeffion qu'elles foient, de le croire tel, nonobftant toute experience à ce contraire, Ordonne pareillement au Chile d'aller droit au Foie fans plus paffer par le Cœur, & au Foie de le recevoir. Fait défenfes au Sang d'être plus vagabond, errer ni circuler dans

Diable, Courtois aimoit fort la faignée. Denyau nioit la circulation du fang.

12. Maître Jean Scot) Jean Duns, Chef de l'Ecole des Francifcains, furnommé le Docteur fubtil, & ap

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Et en

dans le corps, fous peine d'être entierement livré & abar donné à la Faculté de Medecine. Défend à la Raifon, & à fes adherans, de plus s'ingerer à l'avenir de guérir les fièvres tierces, double-tierces, quartes, triple-quartes ni continues, par mauvais moïens & voies de fortilèges, comme vin pur, poudre, écorce de Quinquina, & autres drogues non approuvées ni connues des Anciens. cas de guérifon irréguliere par icelles drogues, permet aux Medecins de ladite Faculté de rendre, fuivant leur méthode ordinaire, la fièvre aux Malades, avec caffle, féné, fyrops, juleps, & autres remèdes propres à ce; & de remettre lesdits Malades en tel & semblable état qu'ils étoient auparavant; pour être enfuite traités felon les Règles; & s'ils n'en réchappent, conduits du moins en l'autre monde fuffisamment purgés & évacués. Remet les Entités, Identités, Virtualités, Ecceïtés, & autres pareilles formules Scotiftes, en leur bonne fame & rẹnommée. A donné acte aux Sieurs Blondel, Courtois & Denyau de leur oppofition au Bon Sens. A réintegré le Feu dans la plus haute région du Ciel, fuivant & conformément aux defcentes faites fur les lieux. Enjoint à tous Régens, Maîtres-ès-Arts & Profeffeurs, d'enfeigner comme ils ont accoûtumé, & de fe fervir pour raifon de

de tels raifonnemens qu'ils aviferont bon être; & aux Répetiteurs Hibernois & autres leurs Suppôts, de leur prêter main-forte, & de courir fus aux Contrevenans, is à peine d'être privés du droit de difputer fur les Prolégomènes de la Logique. Et afin qu'à l'avenir il n'y foit contrevenu, a banni à perpetuité la Raifon des Ecoles de ladite Univerfité; lui fait défenfes d'y entrer, troubler, ni inquieter ledit Ariftote en la poffeffion & jouïffance d'icelles, 16 à peine d'être declarée Janseniste,

CHANG. 15. A peine d'être privés du droit &c.) 1674. A peine d'être chaffés de l'Univerfité.

CHANG, 16. A peine d'être dém

& amie

clarée Janseniste &c.) 1674. A peine d'être déclarée Heretique & Pertur batrice des difputes publiques.

17. Aux

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& amie des nouveautés. Et à cet effet fera le préfent Arrêt lû & publié aux Mathurins 18 de Stagire, à la première Affemblée qui fera faite pour la Proceffion du Recteur, & affichée aux portes de tous les Collèges du Parnaffe, & par tout où befoin fera. 20 Fait ce trentehuitième jour d'Août onze mil fix cens foixante & quinze.

Collationné avec paraphe.

17. Aux Mathurins de Stagire.) Quand le Recteur de l'Univertité de Paris fait fes proceffions, l'Univerfité s'affemble aux Mathurins.

CHANG. 18. De Stagire.) Mots ajoûtés dans l'édition de 1701.

CHANG. 19. Tous les Collèges du

Parnaffe.) 1674. Tous les Collèges de cette Ville.

CHANG. 20. Fait ce trente-buitième &c.) Au lieu de cette date mière Edition: Fait ce douzième jour imaginaire, on lifoit dans la pred'Août, mil fix cens foixante & quatorze.

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DISCOURS

DISCOURS

Q

SUR

LA SATIRE

UAND je donnai la première fois mes Satires au Public, je m'étois bien préparé au tumulte que impreffion de mon Livre a excité fur le Parnaffe. Je favois, que la Nation des Poëtes, & fur tout des mauvais Poëtes, eft une Nation farouche qui prend feu aifément; & que ces Efprits avides de louanges, ne di gereroient pas facilement une raillerie, quelque douce qu'elle pût être. Auffi oferai-je dire à mon avantage, que j'ai regardé avec des yeux affez Stoïques 2 les Libelles diffamatoires qu'on a publiés contre moi. Quelques calomnies dont on ait voulu me noircir; quelques faux bruits qu'on ait femés de ma perfonne, j'ai pardonné fans peine ces petites vengeances au déplaifir d'un Auteur irrité, qui fe voïoit attaqué par l'endroit le plus fenfible d'un Poëte, je ́veux dire, par fes Ouvrages.

Mais j'avouë, que j'ai été un peu furpris du chagrin bizarre 3 de certains Lecteurs, qui, au lieu de fe divertir d'une querelle du Parnaffe, dont ils pouvoient être fpectateurs indifferens, ont mieux ainé prendre parti & s'affliger avec les Ridicules, que de fe réjouir avec les

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honnêtes gens. C'eft pour les confoler que j'ai compofé ma neuvième Satire, où je penfe avoir montré affez clairement, que fans bleffer l'Etat, ni fa confcience, on peut trouver de méchans Vers méchans, & s'ennuïer de plein droit à la lecture d'un fot Livre. Mais puisque ces Meffieurs ont parlé de la liberté que je me fuis donnée de nommer, comme d'un attentat inouï & fans exemple, & que des exemples ne fe peuvent pas mettre en rimes, il eft bon d'en dire ici un mot, pour les inftruire d'une chofe qu'eux feuls veulent ignorer; & leur faire voir, qu'en comparaifon de tous mes Confreres les Satiriques, j'ai été un Poëte fort retenu.

des

Et pour commencer par Lucilius 4, inventeur de la Satire, quelle liberté, ou plûtôt, quelle licence ne s'estil point donnée dans fes Ouvrages? Ce n'étoit pas feulement des Poëtes & des Auteurs qu'il attaquoit: c'étoit gens de la première qualité de Rome: c'étoit des perfonnes Confulaires. Cependant, Scipion & Lélius ne jugèrent pas ce Poëte, tout déterminé Rieur qu'il étoit, indigne de leur amitié; & vraisemblablement dans les occafions ils ne lui refufèrent pas leurs confeils fur fes Ecrits, non plus qu'à Terence. Ils ne s'avifèrent point de prendre le parti de Lupus & de Métellus, qu'il avoit joués dans fes Satires, & ils ne crurent pas lui donner rien du leur, en lui abandonnant tous les Ridicules de la République.

* num Lælius, aut qui

Duxit ab oppreffa meritum Carthagine nomen,

*Horat. Sat. 1. v. 65. lib. II. l'Abbé Cotin: Voïez les Remarques fur le Vers 60. de la Sat. III. & fur le Vers 306. de la Sat. IX.

3. De certains Lecteurs.) Ceci regarde particulierement Mr. le Duc de Montauzier.

CHANG. 4. Inventeur de la Satire.) Au lieu de ces mots, il y

Inge,

avoit dans les premières Editions: Satirique premier du nom.

5. C'étoit des gens de la première qualité, &c.) Martial, Liv. I. Epître au Lecteur Cum (libelli mei) Salva infimarum quoque perfonarum reverentiâ, ludant; que adeo antiquis auctoribus defuit, ut nominibus non

tan

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