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il est vrai de dire qu'elle contient peu de leçons nouvelles qui ne se rencontrent pas dans quelqu'une des éditions anciennes ou modernes les plus estimées.

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Tous les secours dont je pouvais avoir besoin, soit en manuscrits, soit en livres imprimés, ont été mis à ma disposition de la manière la plus obligeante par les divers chefs des bibliothèques publiques, et je ne puis assez leur témoigner ici toute ma reconnaissance.

La Bibliothèque du Roi possède quarante-trois manuscrits d'Horace. J'ai lu avec attention tous ceux du dixième et onzième siècle, j'ai comparé les variantes de ceux du douzième et treizième, j'en ai consulté plusieurs du quatorzième et quelques-uns du quinzième, et je me suis assuré que ceux que je négligeais ne pouvaient rien offrir d'intéressant. M. Malepeyre m'a secondé efficacement dans ce travail.

Acron et Porphyrius (Venise, 1490) se placent avec avantage a la tête des commentateurs anciens. Ces scoliastes ont le mérite de retracer fréquemment les bonnes leçons des manuscrits.

Lambin (Paris, 1567) a le premier en quelque sorte constitué le texte qui depuis a servi assez généralement de base aux éditions subséquentes. Ce commentateur joint une grande érudition à beaucoup d'esprit.

Cruquius (1597) a eu l'avantage de consulter quelques manuscrits assez anciens, qui depuis ont été détruits. Ce commentateur a beaucoup de sagacité. Ses notes et les leçons de ses manuscrits donnent beaucoup de prix à son édition.

Torrentius (Van der Becken, Anvers, 1608) était

très-versé dans la connaissance de l'histoire romaine. Son commentaire donne des renseignements précieux sur cette partie.

Schrevelius, dans l'édition variorum de 1670, a fait un extrait des anciens commentateurs. Si les notes souvent claires et toujours précises de J. Bond peuvent servir de modèle pour une édition classique, le travail fait par Schrevelius serait peut-être un exemple à suivre pour une édition littéraire.

Parmi les éditeurs d'Horace considérés sous le rapport de la critique, Bentley (Cambridge, 1711; Amsterdam, 1713) me semble devoir occuper la première place sans contestation comme sans partage. On lui a reproché, et sans doute avec raison, beaucoup trop de hardiesse dans ses corrections et dans ses conjectures; mais partout il discute, il raisonne, il éclaire, et ses erreurs mêmes sont instructives.

Les nombreuses corrections de Cuningham (Londres, 1721), diversement appréciées par quelques savants, n'ont pas en général survécu à leur auteur, qui n'est plus guère connu que par l'acharnemeut peu littéraire avec lequel il poursuit son compatriote Bentley.

Les commentaires réunis de Dacier et Sanadon (Amsterdam, 1735) sont indispensables pour se bien pénétrer du sens des passages difficiles d'Horace.

Gessner, dans l'édition qui réunit les notes de Baxter et de Zeune (Leipsick, 1802), laisse reconnaître le savant qui a fait une étude approfondie de la langue latine, et l'esprit sage qui sait se restreindre dans les limites d'une juste critique.

Jani (Leipsick, 1782 ) a recueilli un assez grand nombre de variantes relatives aux odes. Dans ses notes, il explique son auteur avec assez de sagacité.

M. Combe (Londres, 1792-93), dans une édition toute brillante du luxe de la typographie anglaise, offre, avec quelques variantes, un choix judicieux de notes des commentateurs les plus estimés, et donne un index verborum très-étendu.

M. Wetzel (Leignitz, 1799), en suivant en général le texte de Bentley, fait preuve d'un discernement éclairé et d'une critique judicieuse. Son édition, recommandable par des analyses faites avec goût, par une histoire assez étendue du temps d'Horace, et par divers index, est une des plus estimables de ce poète.

M. Mitscherlich (Leipsick, 1800) s'est peu occupé de la critique. Son commentaire sur les odes paraît jouir d'une grande estime. Ce savant, en développant toutes les richesses de l'érudition, se défie peut-être un peu trop de l'intelligence de son lecteur, et accorde en général plus à l'autorité qu'au raisonnement.

M. Döring (Leipsick, 1803), dans une édition purement exégétique, donne assez heureusement le sens général de l'auteur dans les passages difficiles. L'on désirerait quelquefois des explications plus littérales.

M. Féa (Rome, 1811) a publié une édition remarquable par une foule de leçons nouvelles, au milieu desquelles on en rencontre plusieurs de très-heureuses puisées dans les manuscrits d'Italie.

M. Vanderbourg (Paris, 1812-13) a fait pour les odes, sur un assez grand nombre de manuscrits, un

travail précieux par son exactitude. Il en a lu les scolies avec attention, et ses notes contiennent souvent des renseignements pleins d'intérêt.

La traduction de MM. Campenon et Després (Paris, 1822) m'a paru aussi élégante que fidèle. Elle se recommande par un Essai sur la vie et les écrits d'Horace qui fait honneur à la plume de M. Campenon.

J'ai consulté ces diverses éditions, et quelques autres moins importantes que je ne crois pas devoir citer ici. J'y ai puisé tous les secours qui pouvaient m'être nécessaires, soit pour la correction, soit pour l'intelligence du texte.

M. Boissonade a bien voulu me communiquer des renseignements du plus grand intérêt, et tels que je pouvais les attendre d'un savant aussi distingué.

J'ai des obligations toutes particulières au nouvel éditeur de Cicéron. A des connaissances aussi variées qu'étendues, M. Leclerc joint un esprit très-juste et un goût très-sûr. Ses conseils m'ont été de la plus grande utilité.

Je dois aussi des observations judicieuses à M. Taranne, jeune professeur, qui promet de rendre des services importants à l'instruction.

Dans une édition purement critique et dépourvue de notes, la ponctuation est le seul moyen possible d'éclaircir les difficultés du texte (1). J'ai donné tous

(1) M. le chevalier Croft (Paris, 1810) a fait un petit ouvrage intitulé Horace éclairci par la ponctuation, qui présente des vues et des idées ingénieuses.

mes soins à cette partie importante de mon travail.

Quelques savants étrangers ont cherché, et cherchent encore aujourd'hui à introduire dans le texte des auteurs anciens une orthographe tout-à-fait nouvelle : j'ai cru devoir m'en tenir à l'ancienne, généralement adoptée par les éditeurs français. En suivant cette marche, j'ai pour moi, comme j'essaierai de le démontrer, non-seulement les raisons les plus plausibles, mais même les autorités les plus irrécusables.

J'ai classé par ordre de date les manuscrits que j'ai consultés, et j'ai assigné à chacun d'eux un numéro en raison de son ancienneté. Les variantes sont renvoyées à la fin du volume. Je n'ai pas cru devoir les multiplier inutilement, et je me suis borné à celles qui pouvaient avoir quelque intérêt.

A l'édition d'Horace, je joins la discussion de quelques-unes des leçons que j'ai adoptées. Par le travail que j'ai fait sur cet auteur, le public pourra juger de celui que je me propose de faire sur tous ceux qui composeront la nouvelle collection.

Paris, le 1er mars 1823.

F. G. POTTIER,

Professeur d'humanités.

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