Et que la jeune Hébé sourit à tes amours. Tu quitteras ces bois, ce beau domaine, Que de ses eaux le Tibre arrose avec plaisir, Et de tous tes trésors, entassés à grand'peine, Un héritier viendra jouir. Issu du sang des rois ou d'une race infime, Né riche ou pauvre, il faut mourir victime Nous sommes tous poussés au même abîme; Notre arrêt, tôt ou tard, sort de l'urne fatale, CARMEN VI. AD SEPTIMIUM. Septimi, Gades aditure mecum, et Cantabrum indoctum juga ferre nostra, et Barbaras Syrtes, ubi Maura semper Estuat unda : Tibur, Argeo positum colono, Sit meæ sedes utinam senectæ ! Sit modus lasso maris et viarum Militiæque ! Unde si Parcæ prohibent iniquæ, Ille terrarum mihi præter omnes ODE VI. A SEPTIME. O toi, qui me suivrais au fond de l'Ibérie, Et jusqu'aux Syrtes de Lybie, Où bouillonne sans cesse une mer en furie, Septime, plaise aux dieux que, libre dans mon choix, Tibur, où Catilus fonda sa colonie, Soit de mes derniers jours la retraite chérie, Les fatigues de Mars, les dangers des naufrages, Et les soucis des longs voyages Si l'injuste Destin s'opposait à mes vœux, ! J'irais chercher ces champs heureux Où Phalante régna, ces fortunés rivages Ver ubi longum tepidasque præbet Jupiter brumas; et amicus Aulon Fertili Baccho, minimum Falernis Invidet uvis. Ille te mecum locus et beatæ Postulant arces; ibi tu calentem Debita sparges lacryma favillam Ses fruits me rendent la saveur. Il ne reçoit des mains divines Qu'un long printemps, qu'un hiver tiède et doux, Et d'un vin dont Calès pourrait être jaloux, Bacchus, qui l'aime, enrichit ses collines. Ces beaux lieux, ces coteaux riants Nous réclament, Septime, et c'est là, quand le temps Aura d'Horace éteint les chants, C'est là que d'une larme amie Tu mouilleras ma cendre, à peine refroidie. |