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ODE VIII

A BARINE.

Si quelque peine enfin punissant tes parjures,
Eût fait à ta beauté subir quelques injures,
Fût-ce à l'ongle d'un doigt, à l'émail d'une dent,
Barine, je croirais peut-être à ton serment;

Mais aussitôt que ta bouche infidèle

Engage de nouveau ta foi,

La jeunesse à l'envi s'empresse autour de toi,
Et tu parais encor plus brillante et plus belle.
Il te plaît de trahir et d'outrager les dieux,
D'invoquer, en mentant, les cendres de ta mère,
Ou de la nuit l'astre silencieux.....

Les Nymphes et Vénus à ce crime odieux
Souriront, et l'Amour le verra sans colère,
L'Amour! lui qui de sang arrose et teint la pierre
Où s'aiguisent ses traits brûlants.

Chaque jour à tes pieds met de nouveaux amants,

Chaque jour à tes fers rive un nouvel esclave,

Adde quod pubes tibi crescit omnis, Servitus crescit nova; nec priores

Impiæ tectum dominæ relinquunt,
Sæpe minati.

Te suis matres metuunt juvencis,
Te senes parci, miseræque nuper
Virgines nuptæ, tua ne retardet
Aura maritos.

Pendant que les premiers, subjugués sans retour, Menacent, mais en vain, de fuir l'heureux séjour D'une maîtresse qui les brave.

Les mères pour leurs fils te craignent tour à tour, L'avare, en te voyant, est moins sûr de lui-même, Et la vierge, naguère unie à ce qu'elle aime,

Tremble déjà que ton charme enivrant N'éloigne le retour de l'époux qu'elle attend.

CARMEN IX.

AD VALGIUM.

Non semper imbres nubibus hispidos Manant in agros, aut mare Caspium Vexant inæquales procellæ

Usque; nec Armeniis in oris,

Amice Valgi, stat glacies iners

Menses

per omnes; aut Aquilonibus Querceta Gargani laborant,

Et foliis viduantur orni.

Tu semper urges flebilibus modis

Mysten ademptum; nec tibi, Vespero Surgente, decedunt amores,

Nec rapidum fugiente solem.

At non, ter ævo functus, amabilem
Ploravit omnes Antilochum senex

Annos; nec impubem parentes
Troilon, aut Phrygiæ sorores

ODE IX.

A VALGIUS.

La pluie, ô Valgius, du séjour des nuages
Ne tombe pas toujours sur nos champs attristés;
Les arbres ne sont pas toujours veufs de feuillages;
Par de capricieux orages

Les flots toujours ne sont pas agités.

Un hiver éternel couvre-t-il l'Arménie,

Et le Gargan voit-il par les vents en furie
Ses chênes toujours tourmentés?

Mais toi, sans cesse en proie à ta douleur profonde,
Tu poursuis de regrets Mysté, ton cher Mysté,
Pleurant, quand le soleil quitte le sein de l'onde,
Pleurant encor, quand il se cache au monde.
Antiloque expirant n'aura jamais coûté

Tant de larmes à son vieux père,

Qui vit trois âges d'homme en sa longue carrière. De Troïle immolé ni les sœurs, ni la mère,

N'ont si longtemps pleuré la triste fin.

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