ODE VIII A BARINE. Si quelque peine enfin punissant tes parjures, Mais aussitôt que ta bouche infidèle La jeunesse à l'envi s'empresse autour de toi, Adde quod pubes tibi crescit omnis, Servitus crescit nova; nec priores Impiæ tectum dominæ relinquunt, Sæpe minati. Te suis matres metuunt juvencis, Pendant que les premiers, subjugués sans retour, Menacent, mais en vain, de fuir l'heureux séjour D'une maîtresse qui les brave. Les mères pour leurs fils te craignent tour à tour, L'avare, en te voyant, est moins sûr de lui-même, Et la vierge, naguère unie à ce qu'elle aime, Tremble déjà que ton charme enivrant N'éloigne le retour de l'époux qu'elle attend. CARMEN IX. AD VALGIUM. Non semper imbres nubibus hispidos Vexant inæquales procellæ Amice Valgi, stat glacies iners Tu semper urges flebilibus modis Mysten ademptum; nec tibi, Vespero Surgente, decedunt amores, At non, ter ævo functus, amabilem Annos; nec impubem parentes Troilon, aut Phrygiæ sorores ODE IX. A VALGIUS. La pluie, ô Valgius, du séjour des nuages Ne tombe pas toujours sur nos champs attristés; Les arbres ne sont pas toujours veufs de feuillages; Par de capricieux orages Les flots toujours ne sont pas agités. Un hiver éternel couvre-t-il l'Arménie, Et le Gargan voit-il par les vents en furie Pleurant encor, quand il se cache au monde. Antiloque expirant n'aura jamais coûté Tant de larmes à son vieux père, Qui vit trois âges d'homme en sa longue carrière. De Troïle immolé ni les sœurs, ni la mère, N'ont si longtemps pleuré la triste fin. |