ODE XX. A MÉCÈNE. Sous une double forme emporté vers les cieux, Ce n'est point sur une aile ordinaire et timide Que de l'air je franchis le vide; Je triomphe des envieux, J'abandonne la terre et fuis d'un vol rapide. Non, je ne mourrai pas, moi, né d'obscurs aïeux, Moi, que du nom d'ami tu flattes, cher Mécène; Non, du Styx l'onde souterraine Sous une peau rude et sauvage Je sens naître un léger plumage Sur mes épaules et mes doigts ; Colchos, la Gétulie ardente, Me Colchus, et, qui dissimulat metum Noscent Geloni; me peritus Absint inani funere næniæ, Luctusque turpes, et querimoniæ; Compesce clamorem, ac sepulcri Mitte supervacuos honores. Les Gélons et le Dace, à l'aspect de nos armes Dissimulant sa crainte et ses alarmes. Ceux que le Rhône enfin abreuve de ses eaux, Et la docte Ibérie, à mes accents nouveaux Applaudiront et trouveront des charmes. Loin de moi d'inutiles larmes, Cessez vos cris, et d'honneurs superflus Ne chargez point la tombe où je ne serai plus. CARMINUM HORATII LIBER TERTIUS. CARMEN I. Odi profanum vulgus et arceo. Audita, Musarum sacerdos, Clari Giganteo triumpho, ODES D'HORACE. LIVRE TROISIÈME. ODE 1. Loin d'ici, profane vulgaire ! Que n'a jamais connus la terre. Et qui d'un pli de son sourcil sévère |