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Que ma bonté promet aux descendants d'Enée,
J'y mets un prix que jamais trop pieux,
Trop fiers de leurs succès, leur inutile zèle
Ne cherche à relever les murs de leurs aïeux;
Renaissant sous le poids d'un présage odieux,
Ilion reverrait sa fortune nouvelle

Céder encore aux bras victorieux

Que je dirigerais contre elle,

Moi, l'épouse et la sœur du souverain des dieux. Quand Apollon trois fois ceindrait Pergame D'un mur d'airain, trois fois mon peuple l'abattrait, Trois fois captive, chaque femme

Sur son époux, sur ses fils pleurerait.

Mais où vas-tu, muse frivole?

Un luth badin sied mal à des sujets si grands;

Cesse aux discours des dieux de mêler tes accents,

Et n'abaisse pas dans tes chants

La majesté de leur parole.

CARMEN V.

Coelo tonantem credidimus Jovem

Regnare præsens divus habebitur

:

Augustus, adjectis Britannis

Imperio gravibusque Persis.

Milesne Crassi conjuge barbara

Turpis maritus vixit? et hostium

(Proh patria, inversique mores!)

Consenuit socerorum in arvis,

Sub

rege Medo, Marsus et Appulus, Anciliorum et nominis et togæ

Oblitus, æternæque Vestæ,

Incolumi Jove et urbe Roma?

Hoc caverat mens provida Reguli,

Dissentientis conditionibus

Fœdis et exemplo trahentis

Perniciem veniens in ævum,

ODE V.

C'est aux éclats de son tonnerre

Que nous reconnaissons le souverain des dieux; Du Parthe et du Breton César victorieux

Est

pour nous un dieu sur la terre.

Un soldat de Crassus auprès d'une étrangère

A-t-il pu vivre, époux honteux?

Un fils de la noble Apulie,

Un Marse, oubliant à la fois

L'éternelle Vesta, nos anciles, nos lois,

Et jusqu'au nom romain, sur la terre ennemie
Et sous un roi barbare (ô mœurs! sainte patrie!)
Ont vieilli sans rougir! et Rome était debout!
Le Capitole était maître du monde !

C'est là ce que craignait surtout

De Régulus la sagesse profonde,
Quand s'opposant à des traités honteux,
Pour l'avenir exemple dangereux,

Il voulait qu'on laissât cette molle jeunesse

Si non periret immiserabilis

Captiva pubes. « Signa ego Punicis

Affixa delubris, et arma

Militibus sine cæde, dixit,

Derepta vidi; vidi ego civium

Retorta tergo brachia libero,

Portasque non clausas, et arva

Marte coli populata nostro.

Auro repensus scilicet acrior

Miles redibit? Flagitio additis

Damnum neque amissos colores

Lana refert medicata fuco;

Nec vera virtus, quum semel excidit,
Curat reponi deterioribus.

Si pugnat extricata densis
Cerva plagis, erit ille fortis,

Qui perfidis se credidit hostibus;
Et Marte Pœnos proteret altero,

Qui lora restrictis lacertis

Sensit iners, timuitque mortem.

Expier dans les fers son indigne faiblesse.

« J'ai vu, dit-il, les aigles des Romains Suspendus en trophée aux temples de Carthage; J'ai vu tomber de leurs débiles mains

Ces armes, que rendaient des soldats sans courage.
J'ai vu des citoyens; nés pour la liberté,

Leurs bras portaient la chaîne des esclaves;
J'ai vu cultivé sans entraves

Le champ naguère encor par nos mains dévasté,
Et s'ouvrir toute ville avec sécurité.

Ces soldats rachetés reviendraient-ils plus braves?
Non, non. N'ajoutez point la perte au déshonneur.
La laine, quand la pourpre une fois l'a rougie,
Ne retrouve plus sa blancheur,

Et la véritable valeur

Ne retourne jamais au cœur qui l'a bannie.
Échappée aux filets, quand la biche enhardie
Reviendra braver le chasseur,

On verra renaître à l'honneur

Celui qui, sur la foi d'un ennemi trompeur,
Sans la défendre, rend sa vie;

On verra de nouveau s'élancer aux combats,
Et sous ses coups faire tomber Carthage,
Celui qui, sans rougir, aux fers tendit ses bras,
Et dont la mort fit trembler le courage.

Inquiet seulement d'échapper au trépas,

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