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De l'Afrique et de la Dacie,

L'une, par ses vaisseaux redoutable ennemie,
Et l'autre, plus encor par ses traits meurtriers.
Notre siècle, fertile en crimes,

D'abord de l'hyménée a souillé les saints nœuds,
Et corrompu, par un désordre affreux,
Des plus nobles maisons les sources légitimes.

C'est de là, c'est de ces fléaux

Que sur Rome et l'Empire ont fondu tant de maux.
La vierge, trop précoce, avec charme étudie
Les mouvements lascifs des danses d'Ionie,

D'un corps docile assouplit les contours,
Et dans son cœur, au début de la vie,
Rêve déjà de coupables amours.
A table, près des siens assoyant l'adultère,
Elle cherche bientôt de plus jeunes amants,

Et ce n'est pas dans l'ombre et le mystère,
Que des plus doux embrassements

Elle accorde, à son choix, les furtives délices;
C'est aux yeux d'un époux, et témoins et complices,
Qu'elle se lève, et sort effrontément

Sur l'ordre d'un courtier ou d'un riche marchand,
Qui paie au poids de l'or son opprobre et ses vices.
De tels parents ils n'étaient pas issus

Ces jeunes combattants, qui du sang de Carthage

Ont teint les flots, et dont le fier courage

Sed rusticorum mascula militum

Proles, Sabellis docta ligonibus

Versare glebas, et severæ

Matris ad arbitrium recisos

Portare fustes, sol ubi montium

Mutaret umbras, et juga demeret Bobus fatigatis, amicum Tempus agens abeunte curru.

Damnosa quid non imminuit dies?

Ætas parentum, pejor avis, tulit

Nos nequiores, mox daturos

Progeniem vitiosiorem.

Dompta l'ambitieux Pyrrhus,

Le terrible Annibal, le grand Antiochus.
Façonnés dès l'enfance aux travaux de la terre,
Ces mâles rejetons de soldats laboureurs,
Au pénible hoyau consacraient leurs sueurs;
Et quand Phoebus terminait sa carrière,
Déplaçait l'ombre, et du repos

Ramenant l'heure salutaire,

Des fatigues du joug délivrait les taureaux ;
Dociles à la voix d'une rigide mère,

Sur leur robuste épaule ils chargeaient les rameaux
Qu'ils rapportaient au toit héréditaire.

Est-il rien qu'ici-bas le temps jaloux n'altère?

Nos pères, plus mauvais que n'étaient leurs parents, Ont eu des fils encore plus méchants,

Et que suivront bientôt de pires descendants.

CARMEN IX.

HORATIUS.

Donec gratus eram tibi,

Nec quisquam potior brachia candida Cervici juvenis dabat,

Persarum vigui rege beatior.

LYDIA.

Donec non aliam magis

Arsisti, neque erat Lydia post Chloen,
Multi Lydia nominis
Romana vigui clarior Ilia.

HORATIUS.

Me nunc Thressa Chloe regit,

Dulces docta modos et citharæ sciens;

Pro

qua non metuam mori.

Si parcent animæ fata superstiti.

HORACE.

A ton amour lorsque je pouvais croire, Quand nul amant, plus fortuné que moi, De ton cou gracieux ne caressait l'ivoire,

Je vivais plus heureux qu'un roi.

LYDIE.

Tant qu'Horace adorait Lydie,
Et qu'à Chloé son cœur me préférait,
Du beau renom qui m'entourait
Je vivais fière, et plus grande qu'Ilie.

HORACE.

Habile à marier sa lyre et ses accents,

Chloé tient dans ses fers mon âme prisonnière;

Veuillent les dieux prolonger sa carrière,

Fut-ce au prix de mes jours, sans regret j'y consens!

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