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CARMEN VIII.

AD LYDIAM.

Lydia, dic, per omnes

Te deos oro, Sybarin cur properes amando

Perdere? cur apricum

Oderit Campum, patiens pulveris atque solis? Cur neque militaris

Inter æquales equitat, Gallica nec lupatis

Temperat ora frenis?

Cur timet flavum Tiberim tangere? cur olivum

Sanguine viperino

Cautius vitat? neque jam livida gestat armis

Brachia, sæpe disco,

Sæpe trans finem jaculo nobilis expedito?

Quid latet, ut marinæ

A LYDIE.

Au nom des dieux, dis-moi, Lydie,
Pourquoi de Sybaris nourrir le fol amour,
Cet amour qui perdra sa vie?

Insensible aux ardeurs du jour,

Naguère au Champ-de-Mars il bravait la poussière; Pourquoi le fuir? Pourquoi, dans ses habits de guerre, Ne plus dompter, comme autrefois,

Accompagné de ses amis d'enfance,

La fougue d'un cheval gaulois,

Et du mors à sa bouche imposer la puissance?
Pourquoi du Tibre éviter la fraîcheur,
Et craindre, plus encor que le sang des vipères,
L'huile qui couvre le lutteur?

Ses bras ne portent plus l'empreinte des lanières
Dont il lançait avec vigueur,

Même au-delà du but, un javelot vainqueur.
Il se cache! Avant que Pergame

De sa fin lamentable eût subi la rigueur,

Filium dicunt Thetidis sub lacrymosa Troja

Funera, ne virilis

Cultus in cædem et Lycias proriperet catervas?

Achille prit aussi des vêtements de femme,

De peur que, sous les siens, trahissant son grand cœur, Il ne courût, avide de carnage,

Aux soldats de Glaucus opposer son courage.

CARMEN IX.

AD THALIARCHUM.

Vides ut alta stet nive candidum

Soracte, nec jam sustineant onus

Sylvæ laborantes, geluque

Flumina constiterint acuto.

Dissolve frigus, ligna super foco
Large reponens, atque benignius
Deprome quadrimum Sabina,

O Thaliarche, merum diota.

Permitte divis cætera : qui simul
Stravere ventos æquore fervido

Depræliantes, nec cupressi

Nec veteres agitantur orni.

Quid sit futurum cras, fuge quærere, et Quem fors dierum cumque dabit, lucro

Appone; nec dulces amores

Sperne puer, neque tu choreas,

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