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Heureux trois fois et plus, ceux qu'unit pour toujours

L'attrait d'une chaîne éternelle,

Et dont l'amour, exempt de plainte et de querelle,
Ne s'éteindra qu'avec leurs derniers jours!

CARMEN XIV.

AD REMPUBLICAM.

O navis, referent in mare te novi Fluctus! O quid agis? fortiter occupa Portum. Nonne vides ut

Nudum remigio latus,

Et malus celeri saucius Africo,
Antennæque gemant, ac sine funibus
Vix durare carinæ

Possint imperiosius

Equor? Non tibi sunt integra lintea; Non dî, quos iterum pressa voces malo. Quamvis Pontica pinus,

Sylvæ filia nobilis,

Jactes et genus et nomen inutile :
Nil pictis timidus navita puppibus
Fidit; tu, nisi ventis

Debes ludibrium, cave!

Nuper sollicitum quæ mihi tædium,
Nunc desiderium curaque non levis,
Interfusa nitentes

Vites æquora Cycladas.

A LA REPUBLIQUE.

Cher navire, où vas-tu? Quel flot nouveau t'entraîne ?
Ah! que plutôt au port la prudence t'enchaîne !
Ne vois-tu pas tes flancs dégarnis de rameurs?
Ton mât, battu des vents, craquer sous leurs fureurs?
Tes antennes gémir? Pourrais-tu, sans cordages,
D'une mer en courroux affronter le danger?

Ta voile est en lambeaux, et, pour te protéger,
Quel dieu même implorer dans de nouveaux orages?
Des forêts du Pont noble enfant,

Ton orgueil vante en vain ton nom et ta naissance,
L'or de ta poupe au matelot tremblant

N'inspire plus la confiance.

Si tu ne veux des vents devenir le jouet,

Redouble du moins de prudence,

Toi, de mes longs ennuis naguère encor l'objet, Toi, ma peine aujourd'hui, mon plus cher intérêt ; Fuis surtout ces îles nombreuses,

Ecueils brillants, semés sur ces mers dangereuses.

CARMEN XV.

NEREI VATICINIUM DE EXCIDIO TROJÆ.

Pastor quum traheret per freta navibus

Idæis Helenam perfidus hospitam,

Ingrato celeres obruit otio

Ventos, ut caneret fera

Nereus fata : « Mala ducis avi domum

Quam multo repetet Græcia milite,

Conjurata tuas rumpere nuptias

Et regnum Priami vetus.

Eheu! quantus equis, quantus adest viris
Sudor! quanta moves funera Dardanæ

Genti! Jam galeam Pallas et ægida

Currusque et rabiem parat.

NEREE PREDIT LA RUINE DE TROIE.

Quand infidèle à l'hospitalité,

Le pasteur de l'Ida, sur ses vaisseaux perfides,
A sa suite entraînait une illustre beauté ;

Nérée aux ouragans rapides

Commanda le silence, et dominant les flots,
De Pergame annonça les destins en ces mots :
« C'est sous des auspices contraires

Que tu conduis Hélène au palais de tes pères,
Pâris! bientôt la Grèce assemblant ses soldats
Redemandera l'étrangère,

Et ses chefs conjurés, après de longs combats,
Rompant ton hymen adultère,

Détruiront de Priam l'empire héréditaire.

Ah! de quelles nobles sueurs

Sont couverts ces guerriers et leurs coursiers fidèles!
Combien tes ardeurs criminelles

Vont coûter aux Troyens de sang et de malheurs!
Déjà Pallas s'anime, et soufflant sa colère,

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