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Et, justifiant leurs alarmes,
Ne brise enfin leur pouvoir odieux.

Devant toi, cruelle, absolue,

La Nécessité marche, armant sa froide main

De coins et de crochets, de plomb, de clous d'airain; L'Espérance te suit; de blanc toute vêtue,

La Fidélité même accompagne tes pas;

Rare vertu, qui ne déserte pas,

Quand, sous ton voile noir, du puissant qui te pleure,
Tu quittes en courroux la superbe demeure.
Alors partent aussi le vulgaire inconstant,
Et la courtisane perfide,

Et les amis qui, lâchement,

Disparaissent, comme eux, lorsque l'amphore est vide;
Ingrats! dont le zèle trompeur,

Loin de le partager, fuit le joug du malheur.
Jusqu'aux bornes du monde entraînant son armée,
Quand César aux Bretons court imposer sa loi,
Veille sur lui, déesse aimée,

Sur ces jeunes soldats, dont l'ardeur animée,
Du Sère et de l'Arabe un jour sera l'effroi.

Siècle impie! ah! pleurons, pleurons sur nos misères,
Sur nos forfaits, sur le sang de nos frères;
Devant quel crime avons-nous hésité?

Qu'avons-nous laissé sans souillures?

A quel temple avons-nous épargné nos injures,

Metu deorum continuit? quibus

Pepercit aris? O utinam nova

Incude diffingas retusum in

Massagetas Arabasque ferrum!

CARMEN XXXVI.

AD PLOTIUM NUMIDAM.

Et thure et fidibus juvat

Placare, et vituli sanguine debito

Custodes Numidæ deos,

Qui nunc, Hesperia sospes ab ultima,

Caris multa sodalibus,

Nulli plura tamen, dividit oscula

Quam dulci Lamiæ, memor

Actæ non alio rege puertiæ,

Mutatæque simul togæ.

Cressa ne careat pulchra dies nota;

Neu promptæ modus amphora,

Neu morem in Salium sit requies pedum;

Neu multi Damalis meri

Bassum Threïcia vincat amystide;

ODE XXXVI.

A PLOTIUS NUMIDE.

Que notre encens, que nos accords pieux,
Que le sang d'un agneau promis en sacrifice,
Rendent grâces aux dieux, dont la main protectrice
A conservé Numide et le rend à nos vœux.
Revenu sain et sauf du fond de l'Hespérie,
Des amis qu'il embrasse avec tant de chaleur,
C'est l'ami de toute sa vie,

C'est Lamia surtout, qu'il presse sur son cœur.
Il se souvient avec bonheur

Qu'ensemble ils ont passé leur enfance tranquille,
Et que de la robe virile

Ensemble aussi tous deux ont eu l'honneur.
Marquons de blanc ce jour si digne de mémoire ;
De nos celliers ouverts que le vin coule à flots,
Et, comme un Salien qu'agitent ses travaux,
Du pied frappons le sol sans trève ni repos;
D'un seul trait, comme un Thrace, ingénieuse à boire,
Que Damalis prétende en vain

De Bassus effacer la gloire;

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