ODE X. A LICINIUS. Licinius, pour vivre heureux et sage, Ni les lambris dorés dont l'envieux s'irrite. Le pin, qui menace les cieux, A la fureur des vents plus qu'un autre est en butte ; Les palais les plus orgueilleux Tombent d'une plus lourde chute, Et la foudre du roi des dieux Frappe surtout des monts le front audacieux. Submovet. Non, si male nunc, et olim Sic erit. Quondam cithara tacentem Suscitat Musam, neque semper arcum Tendit Apollo. Rebus angustis animosus atque Turgida vela. Mal aujourd'hui, demain nous serons mieux peut-être. Réveille quelquefois les Muses par ses vers; Sois ferme et courageux, si le malheur t'accable, Et, s'il enfle ta voile, à temps la replier. CARMEN XII. AD MECENATEM. Nolis longa feræ bella Numantiæ, Nec savos Lapithas, et nimium mero Fulgens contremuit domus Saturni veteris tuque pedestribus vias Me dulces dominæ Musa Licymniæ 9 Fulgentes oculos, et bene mutuis Fidum pectus amoribus ; ODE XII. A MÉCÈNE. Ma lyre, cher Mécène, est faite Le terrible Annibal, ou du sang de Carthage D'Hylé l'ivresse téméraire, Les Lapithes cruels, ou ces fils de la Terre Quand jusqu'au ciel osant porter la guerre, Leur orgueil ébranlait la demeure des dieux. De l'histoire interprète heureux, Et ces rois qui, malgré leur chaîne, L'œil encor menaçant, marchent devant son char. Ma muse ne se plaît qu'à chanter Lycimnie, L'éclat limpide de ses yeux, |