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IV. Explication des Engins (dérobé après l'inventaire). On a retrouvé depuis l'autographe envoyé à Huyghens le père, pour qui ce petit traité avait été écrit ; j'en ai une copie.

V. Les minutes des lettres.

VI. Un Cahier-journal contenant plusieurs écrits de sa jeunesse (1619-1621).

VII. Thaumantis Regia.

VIII. Studium bonæ mentis.

IX. Divers fragments de mathématique, de physique et d'histoire naturelle.

X. Dialogue De la recherche de la vérité, en français. XI. Regulæ ad directionem Ingenii; ouvrage inachevé, mais d'une importance capitale.

XII. L'Art de l'escrime.

XIII. Comédie française, prose mêlée de vers. Le quatrième acte ne paraissait pas achevé.

XIV. Pièce de vers sur la paix de Munster. Ces deux dernières pièces avaient été composées pour les divertissements de la cour de Suède et à l'occasion de la paix de Westphalie. Elles sont perdues ainsi que les numéros XII. (Escrime); IX. (Fragments de math., etc.); VIII. (Studium bonæ mentis); VII. (Thaumantis Regia); VI. (Cahierjournal de 1619–1621).

M. Foucher de Careil a retrouvé à Hanovre une copie très-incomplète et très-imparfaite de ce cahier, faite par Leibnitz, et une copie, sans doute également incomplète, des fragments scientifiques du n° IX. Tout le reste est à retrouver.

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L'inventaire fait, tous ces papiers furent envoyés par M. Chanut, ambassadeur en Suède, son beau-frère Clerselier qui habitait Paris. Après avoir fait une heureuse traversée de Suède aux côtes de France, ils furent chargés sur un bateau qui devait les conduire à Paris. Le voyage s'accomplit encore heureusement; mais, à Paris mêrne, et près du Louvre, le bateau sombra, et les papiers allèrent au fond de la Seine où ils restèrent trois jours. Après qu'ils eurent été repêchés, on les confia à des domestiques peu intelligents qui les firent sécher pêle-mêle sur des cordes, et les remirent ensuite dans le plus grand désordre à Clerselier. Celui-ci eut beaucoup de mal à donner sa première édition des Lettres de Descartes; il ne put remettre cette correspondance en ordre, et il lui est même arrivé fréquemment de coudre ensemble des fragments de lettres tout-à-fait différentes (1).

L'édition de la copie imparfaite du Monde et des Traités de l'homme et de la formation du fœtus lui coûta aussi beaucoup de peine.

Roberval aurait pu épargner à Clerselier une

(1) M. Cousin a un peu amélioré cette édition, mais il n'a pas profité de tous les secours que lui offrait l'exemplaire de l'Institut. L'édition que je prépare remettra pour la première fois dans son ordre véritable et complétera cette importante correspondance.

besogne ingrate et difficile, en lui communiquant les lettres de Descartes à Mersenne, qu'il avait en sa possession, et qui formaient la partie capitale de la correspondance du philosophe. Roberval, après la mort de Mersenne (1648), s'était rendu aux Minimes, avait demandé communication de la majeure partie des autographes de Descartes, et avait toujours ensuite refusé de les rendre. Il ne voulut pas davantage les communiquer à Clerselier. C'est que plusieurs de ces lettres l'accusaient justement, et contenaient des preuves nombreuses de ses supercheries et de sa mauvaise foi.

Roberval eut toujours les manières d'un rustre et on ne pouvait s'attendre à des procédés délicats de sa part; mais une telle conduite passe toutes les bornes, et Baillet la dénonce, avec raison, à l'indignation des honnêtes gens.

Par un retour de bonne fortune, le paquet de lettres se retrouva après sa mort entre les mains de La Hire, qui en fit présent à l'Académie des sciences. Celle-ci, vers 1689 ou 1690, les communiqua à Baillet qui écrivait la vie du philosophe, et à l'abbé J.-B. Legrand, qui préparait une édition complète de ses œuvres. Depuis 1684, J.-B. Legrand était déjà en possession de tous les manuscrits de Descartes, qui avaient appartenu

à Clerselier; celui-ci les lui avait laissés, par son testament (1), avec une somme de cinq cents livres, à condition qu'il les éditerait. De 1685 à 1692, Legrand ajouta à ces manuscrits tous ceux que lui confia l'Académie des sciences (2). De plus, il écrivit de divers côtés et recouvra une partie des lettres de Descartes, adressées à Regius, Picot, Clerselier, Tobie d'André, de Terlon, Chanut, Elizabeth de Bohême, et des réponses qui y avaient été faites.

Il aida alors Baillet à remettre en ordre la correspondance de Descartes. L'exemplaire de la Bibliothèque de l'Institut porte les traces de ce travail de mise en ordre; et les précieuses et nombreuses notes marginales qu'on y lit, sont évidemment de Baillet et de Legrand et non de Montempuis, comme M. Cousin incline à le croire. Pourquoi Legrand ne publia-t-il pas les OEuvres complètes de Descartes, réunies avec tant de soin et tant de zèle? Peut-être ne trouva-t-il pas d'éditeur. Cependant, en 1701, par suite d'une heureuse indiscrétion, une partie des manuscrits

(1) V. Préface de Baillet et Nouvelles de la république des lettres, de juin 1705.

2) Provenant des Minimes de La Hire et Roberval.

qu'il avait en sa possession et dont il avait sans doute laissé prendre copie, fut publiée à Amsterdam, sous le titre de R. Cartesii Opera posthuma (1).

J.-B. Legrand mourut en 1704. Il laissait par son testament les autographes et les cinq cents livres à Marmion, professeur au collége des Grassins. Marmion mourut un an après, en faisant remettre l'argent et les manuscrits à la mère de Legrand.

A partir de ce moment, je cesse de pouvoir suivre les pérégrinations de ces précieux autographes.

Pas un dépôt public de Paris ne possède une ligne de Descartes. Les manuscrits du grand philosophe ont été dispersés, et perdus peut-être en grande partie, par l'incurie de la famille Legrand, et, il faut bien le dire aussi, par l'incurie de l'Académie des sciences. Aujourd'hui lord Ashburnham en possède une partie qu'il tient de M. Libri. Où M. Libri les a-t-il trouvés?

En résumé, il reste à retrouver :

I. Les vers et la comédie dont on n'a pas de copie en Suède, comme me l'a fait savoir M. le comte de Manderström, ministre des affaires étrangères, après avoir ordonné

(4) V. Posthuma et vol. XI de l'éd. Cousin.

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