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OBJETS MÉROVINGIENS TROUVÉS À RUE-SAINT-PIERRE (OISE)

des trois premiers siècles, qui appartiennent presque exclusivement à la civilisation païenne, et ceux du quatrième siècle où commencent à se montrer des sépultures chrétiennes.

A partir du v* siècle apparaît un nouvel ordre de monuments trèsdifférents des premiers, et dont les caractères généraux indiquent un état social et une race entièrement distincte de la population, mêlée de Gaulois vaincus et de Romains vainqueurs, qui occupait, depuis la conquête de César, le territoire gaulois.

Mais, conjointement et concurremment avec les monuments de la race Franke, la population Gallo-Romaine continue d'édifier des mo-numents où se perpétuent, en s'altérant, les traditions de leurs arts et de leurs coutumes; de sorte que pour discerner les monuments de chacune de ces deux catégories, la constatation de la date ne peut suffire, et qu'il faut encore en examiner soigneusement les caractères.

On voit, par le peu de mots qui précèdent, qu'on ne peut pas non plus trouver un signe distinctif des deux catégories dans la religion à laquelle appartiennent les fondateurs de ces monuments; car si tous les monuments de la race Franke explorés jusqu'à ce jour semblent appartenir à une nation chrétienne, plusieurs sépultures Gallo-Romaines appartiennent également à notre religion.

Enfin, on ne saurait non plus prendre pour signes distinctifs l'usage de brûler les morts et celui de les enterrer; car, s'il est certain que l'incinération des cadavres n'a jamais été pratiquée par les Francs, il est au contraire bien constaté que beaucoup de sépultures, évidemment Gallo-Romaines, conservaient intacts les squelettes des morts qui y avaient été déposés (1).

C'est donc en dehors de ces caractères, nécessairement équivoques, qu'il faut chercher les signes distinctifs des deux catégories de monuments qui remontent aux premiers temps de notre histoire. Mais les savantes recherches des antiquaires contemporains les ont indiqués avec une précision qui ne permet pas de les confondre.

Ici, deux populations très-différentes sont en présence, et chacune d'elles a donné à ses monuments une empreinte profonde et dislinctive.

(1) Les sépultures Gallo-Romaines trouvées aux environs de Beauvais et dans les dépendances même de la ville, notamment chez M. Moisset et sur le trajet de la chaussée conduisant de Beauvais à Dieppe, contenaient toutes des squelettes et ne laissaient aucun doute sur leur origine Gallo-Romaine.

On trouve en effet dans les sépultures Romaines toutes les traces d'une civilisation raffinée, mais sensualiste. Le goût des arts s'y montre avec l'élégante délicatesse d'une société voluptueuse et splen-dide, et en même temps les accessoires en sont préparés avec un soin tout matériel qui suppose la pensée que les besoins et les goûts physiques subsistent après la mort comme pendant la vie.

Ainsi les tombes Gallo-Romaines, soit en pierre, soit en plomb, sont souvent ornées de moulures et même de dessins d'une exécution soignée et d'un goût assez pur. Elles renferment fréquemment des urnes d'un beau travail, soit en verre, soit en poterie fine, ornées de dessins qui rappellent les arts de la Grèce et de Rome. Autour de ces urnes sont souvent groupés d'autres vases de forme élégante, en poterie blanche ou en poterie rouge, dite de Samos. Ces vases, toujours entremêlés de fioles, lacrymatoires ou à parfums, ont contenu des aliments, comme si les survivants avaient voulu prémunir l'amı qu'ils déposaient dans la tombe contre des besoins et des désirs qu'il n'éprouve plus.

Au milieu de ces ustensiles, et comme pour les compléter, on trouve souvent dans les tombes des cuillers en argent, des épingles en or, des fibules en bronze, des styles et des tablettes, et de nombreux bijoux; en un mot, tout ce qui peut rappeler une existence opulente et les mœurs d'un peuple amolli par la prospérité.

Bien différent est l'aspect des sépultures Mérovingiennes.

Là on n'a point cherché, comme dans les tombes païennes, à dissimuler l'idée de la mort en accumulant autour de l'urne cinéraire ou de la dépouille mortelle du défunt des aliments, des parfums et des moyens d'étude, comme s'il pouvait encore en user dans la tombe.

Le tombeau Mérovingien ne cherche pas à dissimuler ce que l'idée de la mort a d'austère. L'usage constant de l'inhumation a remplacé complétement et sans retour celui de l'incinération, et toujours le sarcophage renferme un squelette, ordinairement couché sur le dos, quelquefois assis. M. l'abbé Cochet les a toujours trouvés orientés de manière à ce que les pieds soient tournés vers le soleil levant, d'après l'époque de l'inhumation. L'appareil militaire dont le corps est toujours entouré signale une race guerrière et toujours combattante, au sein de laquelle les arts de la guerre dominent et le luxe même revêt un caractère de rudesse qui indique des habitudes toutes différentes de celles des Romains dégénérés de la Gaule et des Gaulois asservis. La description très-précise que M. l'abbé Cochet a donnée des monu

ments Mérovingiens qu'il a explorés dans les belles fouilles de Londinières et d'Envermeu permet de résumer ainsi les caractères des sépultures de cet ordre et des monuments qu'elles renferment.

Le caractère général de la sépulture indique, comme nous l'avons déjà fait remarquer, une société plus guerrière que policée, mais éclairée des premières lueurs du christianisme. Quelques traditions altérées des arts de l'antiquité romaine s'y sont infiltrées au milieu des inspirations plus spontanées de l'esprit germanique.

Les corps qu'on trouve maintenant dans la triste nudité du squelette ont cependant été inhumés avec leurs plus beaux vêtements. Les ornements en métal, épingles, fibules, bagues, médaillons, etc., qu'on trouve dans tous ces tombeaux, prouvent, par l'emplacement même qu'ils occupent, qu'ils servaient à rattacher entre elles ou à fixer sur le corps les diverses parties du costume.

Des armes accompagnent constamment les corps, et la manière de les placer autour du squelette est trop constante pour qu'on puisse la regarder comme arbitraire.

Au côté droit se voit ordinairement une lance en fer montée sur une hampe en bois.

Au côté gauche on trouve toujours un sabre en fer, terminé en pointe, le plus souvent à un seul tranchant, muni d'une poignée et d'un fourreau en bois, recouvert de cuir et orné, tant au haut qu'au bas, de garnitures en bronze.

Un ceinturon de cuir ou de peau, dont les deux extrémités se rattachent sur le devant au moyen de boucles en argent, en cuivre étamé ou en fer damasquiné, entoure le corps du guerrier. Quelquefois ces boucles sont remplacées par de grandes plaques de bronze ou de fer, originairement recouvertes d'une plaque d'un métal plus précieux, damasquiné ou incrusté d'or ou d'argent.

Souvent un poignard, enveloppé d'une gaîne en cuir, se rattache à ce ceinturon par une petite boucle de bronze. A la hauteur des jambes on trouve parfois une hache et une lance, ce qui indique l'équipement complet du guerrier.

Aux pieds est ordinairement placé un vase en terre cuite, d'une pâte peu fine, sans ornements ou couvert d'ornements très-simples rappelant les moulures lourdes de l'architecture romane. Ces vases sout toujours vides et paraissent seulement avoir contenu de l'eau. Les traces de feu qu'ils portent souvent semblent indiquer que le liquide qu'ils contenaient a été chauffé.

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