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les pousser, sans qu'ils reçussent aucune impression de la main du joueur, lequel pouvoit auparavant, par un art illicite, flatter ou brusquer les dés selon l'occasion; ce qui établissoit la friponnerie dans des choses qui ne sont établies que pour récréer l'esprit. Je vous avoue qu'il faut être bien hérétique et janséniste a pour faire de ces mauvaises plaisanteries-là. S'il s'imprime dans l'Italie quelque ouvrage qui mérite d'être lu, je vous prie de me le faire savoir.

J'ai l'honneur d'être avec toute sorte de tendresse et d'amitié.

De Londres, le 21 décembre 1729.

a Ce qui avoit donné lieu à cette mauvaise plaisanterie des Anglais, étoit de voir autant d'empressement dans le cardinal de Rohan à procurer tous les amusemens imaginables pendant qu'il résidoit dans son diocèse à Saverne, où il figuroit comme prince, que de zèle pour la religion à Paris, où il se piquait de figurer comme chef des anti-jansénistes, et défenseur de la bonne doctrine.

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PÈRE Cerati, vous êtes mon bienfaiteur: vous

êtes comme Orphée; vous faites suivre les rochers. Je mande à l'abbé Duval a que je n'entends pas qu'il abuse de l'honnêteté de M. Fouquet, mais qu'il poursuive, et que ce qui reviendra soit partagé à l'amiable entre monseigneur et lui.

Enfin Rome est délivrée de la basse tyrannie de Bénévent; et les rênes du pontificat ne sont plus tenues par ces viles mains. Tous ces faquins, Sainte-Marie à leur tête, sont retournés dans les chaumières où ils sont nés, entretenir leurs parens. de leur ancienne insolence. pour lui que son argent et sa goutte. tous les Bénéventins qui ont volé,

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Coscia n'aura plus

On pendra afin que la

prophétie s'accomplisse sur Bénévent: Vox in Rama audita est; Rachel plorans filios suos noluit consolari, quia non sunt.

Donnez-nous un pape qui ait un glaive comme S. Paul, non pas un rosairé comme S. Dominique, ou une besace comme S. François. Sortez de

a Il avoit été secrétaire de l'auteur. Ce fut lui qui porta le manuscrit des Lettres persones en Hollande, et l'y fit imprimer; ce qui coûta à leur auteur beaucoup de frais sans aucun profit. II obtint en sa faveur la résignation du bénéfice que M. Fouquet avoit obtenu de la cour de Rome en Bretagne, et il s'agissoit ici de l'argent ou de la pension que M. Duval devoit payer à ce prélat.

N'avez-vous

votre léthargie: Exoriare aliquis.
point de honte de nous montrer cette vieille chaire
de S. Pierre avec le dos rompu et pleine de ver-
moulure? Voulez-vous qu'on regarde votre coffre,
où sont tant de richesses spirituelles, comme une
boîte d'orviétan ou de mithridate? En vérité, vous
faites un bel usage de votre infaillibilité! Vous
vous en servez pour prouver que le livre de Quesnel
ne vaut rien; et vous ne vous en servez pas pour
décider que les prétentions de l'empereur sur
Parme et Plaisance sont mauvaises! Votre triple
couronne ressemble à cette couronne de laurier
que mettoit César pour empêcher qu'on ne vît
qu'il étoit chauve. Mes adorations à M. le car-
dinal de Polignac. Je fus reçu, il y a trois jours,
membre de la société royale de Londres. On y
parla d'une lettre de M. Thomas Dhisam à son
frère, qui demandoit le sentiment de la société
sur les découvertes astronomiques de M. Bianchini.
Embrassez, s'il vous plaît, de ma part, l'abbé
le cher abbé Niccolini...

Je vous salue, cher père, de tout mon coeur.
De Londres, le premier mars 1730.

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J'AI reçu, monsieur, la lettre que vous m'avez

fait l'honneur de m'écrire, avec beaucoup plus de joie que je n'aurois cru, parce que je ne savois pas que M. l'abbé de Clérac, que j'honorois déjà beaucoup, fût le frère de M. le chevalier Venuti ", avec qui j'ai eu le plaisir de contracter amitié à Florence, et qui m'a procuré l'honneur d'une place dans l'académie de Cortone. Je vous supplie, monsieur, d'avoir pour moi les mêmes bontés qu'a eues M. votre frère. M. Campagne m'a écrit le

a Ce savant Italien', d'une famille de condition de Cortone, avoit été envoyé en France par le chapitre de Saint-Jean de Latran, comme vicaire-général de l'abbaye de Clérac, que Henri IV conféra à ce chapitre après son absolution. Pendant nombre d'années qu'il séjourna en France, il travailla à plusieurs disser, tations sur l'histoire du pays pour l'académie de Bordeaux, à laquelle il fut agrégé, et à des poésies; entre autres, au Triomphe de la France littéraire, et à la traduction du poème de la Religion, de M. Racinc. Il mérita par là une gratification du roi, en quittant la France pour passer à la prévôté de Livourne, que l'empereur lui conféra comme grand-duc de Toscane.

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b Il fut le premier qui nous donna une relation de la découverte d'Herculanum, avec un détail des antiquités qu'on avoit trouvées de son temps. Il a eu aussi la plus grande part à l'établissement de l'académie étrusque de Cortone, qui nous a donné sept volumes in-40 d'excellens mémoires sur des sujets d'histoire et d'antiquité.

beau présent que vous lui aviez remis pour moi, dont je vous suis infiniment obligé. M. Baritaut m'avoit déjà fait lire une partie de cet ouvrage : et, ce qui m'a touché dans vos dissertations, c'est qu'on y voit un savant qui a de l'esprit; ce qui ne se trouve pas toujours.

Vous êtes cause, monsieur, que l'académie de Bordeaux me presse l'épée dans les reins pour obtenir un arrêt du conseil pour la création de vingt associés, au lieu de vingt élèves. L'envie qu'elle a de vous avoir, et la difficulté d'autre part que toutes les places d'associés sont remplies, fait qu'elle désire de voir de nouvelles places créées. Les affaires de M. le cardinal de Polignac, et d'autres, font que cet arrêt n'est pas encore obtenu. J'écris à nos messieurs que cela ne doit pas empêcher, et que vous méritez, si la porte est fermée, que l'on fasse une brèche pour vous faire entrer. J'espère, monsieur, que l'année prochaine, si je vais en province, j'aurai l'honneur de vous voir à Clérac, et de vous inviter à venir à Bordeaux. Je chérirai tout ce qui pourra faire et augmenter notre connoissance. Personne n'est au monde plus que moi, et avec plus de respect, etc.

P. S. Quand vous écrirez à M. le chevalier Venuti, ayez la bonté, monsieur, de lui dire mille choses de ma part: ses belles qualités me sont encore présentes.

De Paris, le 17 mars 1739.

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