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cette idée tire son origine du néant. Et je ne I pas aussi m'imaginer que la réalité que je sidère dans mes idées n'étant qu'objective, il t pas nécessaire que la même réalité soit forlement ou actuellement dans les causes de ces es, mais qu'il suffit qu'elle soit aussi objectivent en elles: car, tout ainsi que cette manière re objectivement appartient aux idées de leur pre nature, de même aussi la manière ou la fad'être formellement appartient aux causes de idées (à tout le moins aux premières et prinales) de leur propre nature. Et encore qu'il isse arriver qu'une idée donne naissance à e autre idée, cela ne peut pas toutefois être à fini; mais il faut à la fin parvenir à une preère idée, dont la cause soit comme un patron un original dans lequel toute la réalité ou pertion soit contenue formellement et en effet, i se rencontre seulement objectivement ou r représentation dans ces idées. En sorte que lumière naturelle me fait connoître évidement que les idées sont en moi comme des taeaux ou des images qui peuvent à la vérité ilement déchoir de la perfection des choses nt elles ont été tirées, mais qui ne peuvent mais rien contenir de plus grand ou de plus rfait.

Et d'autant plus longuement et soigneusement

J

rement et distinctement je connois qu'elles sont vraies. Mais, enfin, que conclurai-je de tout cela? C'est à savoir que, si la réalité ou perfection objective de quelqu'une de mes idées est telle que je connoisse clairement que cette même réalité ou perfection n'est point en moi ni formellement ni éminemment, et que par conséquent je ne puis moi-même en être la cause, il suit de là nécessairement que je ne suis pas seul dans le monde, mais qu'il y a encore quelque autre chose qui existe et qui est la cause de cette idée; au lieu que, s'il ne se rencontre point en moi de telle idée, je n'aurai aucun argument qui me puisse convaincre et rendre certain de l'existence d'aucune autre chose que de moi-même, car je les ai tous soigneusement recherchés, et je n'en ai pu trouver aucun autre jusqu'à présent.

Or, entre toutes ces idées qui sont en moi, outre celles qui me représentent moi-même à moimême, de laquelle il ne peut y avoir ici aucune difficulté, il y en a une autre qui me représente un Dieu, d'autres des choses corporelles et inanimées, d'autres des anges, d'autres des animaux, et d'autres enfin qui me représentent des hommes semblables à moi. Mais, pour ce qui regarde les idées qui me représentent d'autres hommes, ou des animaux, ou des anges, je conçois facilement

par

mposition des autres idées que j'ai des choses orporelles et de Dieu, encore que hors de moi n'y eût point d'autres hommes dans le monde, i aucuns animaux, ni aucuns anges. Et pour ce i regarde les idées des choses corporelles, je y reconnois rien de si grand ni de si excellent ui ne me semble pouvoir venir de moi-même; ar, si je les considère de plus près, et si je les xamine de la même façon que j'examinai hier idée de la cire, je trouve qu'il ne s'y rencontre ue fort peu de chose que je conçoive clairement et distinctement, à savoir la grandeur ou bien 'extension en longueur, largeur et profondeur, a figure qui résulte de la terminaison de cette extension, la situation que les corps diversement igurés gardent entre eux, et le mouvement ou de changement de cette situation, auxquelles on peut ajouter la substance, la durée et le nombre. Quant aux autres choses, comme la lumière, les couleurs, les sons, les odeurs, les saveurs, la chaleur, le froid, et les autres qualités qui tombent sous l'attouchement, elles se rencontrent dans ma pensée avec tant d'obscurité et de confusion, que j'ignore même si elles sont vraies ou fausses, c'està-dire si les idées que je conçois de ces qualités sont en effet les idées de quelques choses réelles, ou bien si elles ne me représentent que des êtres

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que j'aie remarqué ci-devant qu'il n'y a que dans les jugements que se puisse rencontrer la vraie et formelle fausseté, il se peut néanmoins trouver dans les idées une certaine fausseté matérielle, à savoir lorsqu'elles représentent ce qui n'est rien comme si c'étoit quelque chose. Par exemple, les idées que j'ai du froid et de la chaleur sont si peu claires et si peu distinctes, qu'elles ne me sauroient apprendre si le froid est seulement une privation de la chaleur, ou la chaleur une privation du froid; ou bien si l'une et l'autre sont des qualités réelles, ou si elles ne le sont pas : et, d'autant que les idées étant comme des images, il n'y en peut avoir aucune qui ne nous semble représenter quelque chose, s'il est vrai de dire que le froid ne soit autre chose qu'une privation de la chaleur, l'idée qui me le représente comme quelque chose de réel et de positif ne sera pas mal à propos appelée fausse, et ainsi des autres. Mais, à dire le vrai, il n'est pas nécessaire que je leur attribue d'autre auteur que moi-même: car, si elles sont fausses, c'est-à-dire si elles représentent des choses qui ne sont point, la lumière naturelle me fait connoître qu'elles procèdent du néant, c'est-à-dire qu'elles ne sont en moi que parcequ'il manque quelque chose à ma nature, et qu'elle n'est pas toute parfaite; et si ces idées sont vraies, néanmoins, parcequ'elles me font

stinguer la chose représentée d'avec le non-être, - ne vois pas pourquoi je ne pourrois point en être

auteur.

Quant aux idées claires et distinctes que j'ai des hoses corporelles, il y en à quelques unes qu'il emble que j'ai pu tirer de l'idée que j'ai de moinême; comme celles que j'ai de la substance, de la urée, du nombre, et d'autres choses semblables. Car lorsque je pense que la pierre est une substance, u bien une chose qui de soi est capable d'exister, et que je suis aussi moi-même une substance; quoi[ue je conçoive bien que je suis une chose qui pense et non étendue, et que la pierre au contraire est ane chose étendue et qui ne pense point, et qu'ainsi entre ces deux conceptions il se rencontre une nocable différence, toutefois elles semblent convenir en ce point qu'elles représentent toutes deux des substances. De même, quand je pense que je suis maintenant, et que je me ressouviens outre cela d'avoir été autrefois, et que je conçois plusieurs diverses pensées dont je connois le nombre, alors j'acquiers en moi les idées de la durée et du nombre, lesquelles, par après, je puis transférer à toutes les autres choses que je voudrai. Pour ce qui est des autres qualités dont les idées, des choses corporelles sont composées, à savoir l'étendue, la figure, la situation et le mouvement, il est vrai

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