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tre perfection, des Apôtres, des Prophetes, des Evangeliftes, des Pafteurs, des Docteurs, des Martyrs, des Vierges, des Saints de tout état & de toute condition; & pour nous porter par leurs exemples à fuivre la voie qu'ils nous ont tracée par toute leur conduite pendant qu'ils ont vêcu fur la terre. Et l'Eglife nous les remet devant les yeux dans les Fêtes qu'elle a inftituées en leur bonneur, afin de nous en rappeller le fouvenir, de nous obliger à reverer leur fainteté, à étudier leurs grandes vertus, & à les intereffer, en les imitant, dans l'affaire de notre falut. Mais comme tout ce qu'il y a en eux de faint & d'agreable aux yeux de Dieu, eft l'effet de fa grace, de fes myfteres & des merites de fon Fils, elle veut qu'on l'ho nore dans leur perfonne, qu'on lui donne toute la gloire de leur fainteté, & qu'on puife dans la fource où ils ont eux-mêmes puifé.

Voilà les deux grands objets de toutes nos Fêtes. Voilà ce que nous devons avoir en vue dans tous les exercices de religion par lefquels nous les celebrons. Voilà te qui nous doit uniquement occuper dans ces faints jours, ce qui doit faire le fujet de nos méditations & de nos entretiens, la nourriture de notre foi, de notre efperance & de notre amour, les delices

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de nos ames. Tout ce que nous avons de pieté & de religion, de penfées, de mou-. vemens, de force & d'ardeur, y doit être emploïé. Seroit-ce trop de confacrer tous nos jours & tous nos momens à honorer de fi grandes merveilles, fi notre foibleffe & les neceffités de la vie le pouvoient permettre? Les Efprits bienheureux & les Saints n'ont point d'autre occupation dans Le Ciel, & n'en auront point d'autre durant toute l'éternité, que de contempler, d'admirer, d'adorer, de louer les grandeurs de Dieu dans lui-même, dans fes Myfteres qu'ils voient à découvert, dans Les merveilles de fa grace qui les ont fait ce qu'ils font, dans fes mifericordes éternelles fur fes Elûs. L'homme n'eft créé que pour cela: c'est à quoi doivent uniquement afpirer toutes ses pensées, fes defirs, fes efperances. Dieu ne lui a donné l'être, la vie, l'intelligence que pour cela. C'est ce qui fait tout fon bonheur &fa felicité. Il n'en doit point chercher & n'en peut trouver d'autre nulle part. Tout ce qui n'y tend point comme à Sa fin, tout ce qui n'y a point de raport tout ce qui ne l'y conduit point, eft perdu pour lui: & s'il fort de cette vie fans

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avoir pensé férieufement & fans y avoir travaillé de toutes les forces, il eft perdu

lui-même fans ressource, & il ne peut trouver en l'autre monde qu'un malheur éternel & fans retour.

Mais aujourd'hui la foi eft tellement affoiblie dans la plupart des fidéles, qu'ils femblent avoir entierement oublié tant de merveilles. Bien loin d'en faire l'unique objet de leurs penfées & de leurs defirs dans tous les tems, & au milieu même de leurs travaux & de leurs occupations, comme ils le devroient & comme ont fait tant de Saints, ils n'en font pas même occupés les jours confacrés aux exercices de leur Religion & à l'œuvre de leur fantification. Ils n'ont l'efprit rempli que de leurs affaires temporelles, de leurs plaifirs, de leurs divertissemens, des moiens de fatisfaire leurs paffions. Souvent même ceux qui font les plus exacts aux devoirs exterieurs de la Religion, en font fort peu inftruits, & ont toute autre cho-. Je dans l'efprit & dans le cœur, que ce que l'Eglife demande d'eux. Ils affiftent aux divins Offices & aux faints Mysteres dans une diffipation & une diftraction perpetuelle. Peu éclairés fur ce qui fair L'objet principal des Solennités de l'Eglife, ou indifferens pour ce qui eft fi effentiel à leur falut, ils ne cherchent pas même les mojens de s'en inftruire. Ils n'approfon

diffent rien ils ne tirent aucune confequence des principes qui leur font connus: ils en font fort peu touchés. Tout ce qu'ils fçavent en general, eft qu'on fait la fête d'un tel Myftere, ou d'un tel Saint: leur penfée ne va pas plus loin. Ils ne confi derent pas que les Myfteres qu'on celebre renferment toute la Religion; que toutes leurs circonftances font pour eux autant d'inftructions importantes & autant de fources de graces; qu'ils doivent être pleins de reconnoiffance pour celui qui les a operés en leur faveur, y adorer fa toutepuiffance, la sagesse, sa bonté, lui en demander les fruits par des prieres ardentes que leur falut en dépend ; qu'ils doivent y conformer leurs fentimens, les mou-vemens de leur cœur toute leur vie ; qu'ils ne peuvent être dignement bonorés que par la pureté du cœur & par la fainteté de la vie; qu'il faut y apporter un profond anéantissement de foi-même, une bumilité fincere, une crainte & un tremblement falutaire, une foi vive qui éléve L'efprit & les defirs vers les chofes du Ciel, en les détachant de tout ce qui eft temporel, visible, passager & periffable pour ne chercher que les biens invifibles &éternels. Si c'eft un Saint qu'on honore, ils ne font pas attention qu'il a été comme

nous enfant d'Adam & fujet au peches mais que par fon amour & par fa fidelité à vivre felon les regles de l'Evangile, il a été mis au rang des enfans de Dieu; qu'il a merité par fes bonnes œu vres, fon détachement de la terre, Son humilité, fa pénitence, fa charité, fa pureté, fa patience, fa perfeverance dans une vie laborieufe & confacrée à Dieu, de le poffeder éternellement; qu'il eft maintenant dans la gloire & dans un bonheur fans fin, & dont rien ne peut deformais le faire déchoir; qu'il est au nombre des amis de Dieu, en état de leur fervir d'une puiffante protection auprès de lui, & de leur obtenir par fon interceffion toutes les graces dont ils ont besoin pour parvenir au même bonheur; qu'ils font obligés de prendre part à fa gloire, de s'en réjouir, d'en rendre graces à celui qui eft l'unique auteur de tout ce qu'il y a en lui de vertus & de merites; enfin, que s'ils veulent devenir ce qu'il eft, ils font obligés d'être en cette vie ce qu'il y a été, de l'imiter & de marcher par la même voié, pour arriver au même terme.

C'est le but qu'on s'eft propofé dans eet Ecrit, d'inftruire ces perfonnes de ce que demandent d'eux les Myfteres & les Saints dont on celebre les fêtes, & de

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