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III.

ARGUMENTA SATIRARUM

VERSIBUS EXARATA.

(Je rapporte ces argumens en vers comme un exemple des formes analytiques des copistes de manuscrits et des vieux éditeurs de Perse, plutôt que comme un modèle d'analyses et de latinité : c'est un monument plus curieux qu'utile et régulier.)

Prima leves carpit vates, mollemque Neronem.
Carpit avaritiæ mala vota precesque secunda.
Tertia desidiam juvenum fastusque lacessit.
In quarta stultus rex censoresque notantur.
Cornu um laudans aperit pænultima servos
In sexta hæredi taxat nimium cumulantem.

IV.

CHRONOLOGIE

DES SATIRES DE PERSE.

D'après la chronique d'Eusèbe, les notes des scoliastes et les documens fournis par les plus anciens biographes, on a pu déterminer d'une manière précise l'époque de la naissance de Perse et celle de sa mort : on ne peut déterminer l'époque où ont été composées ses satires que d'une manière approximative et seulement d'après des conjectures, d'après des rapprochemens avec les faits auxquels elles font allusion.

La première, la deuxième, la troisième et la quatrième datent évidemment de la fin de Claude, de la tutelle d'Agrippine et des premières années du règne de Néron: elles sont remplies d'allusions à tout ce qui se passait alors à la cour et à la ville (Voyez les notes générales et particulières sur chacune de ces satires). La troisième et la quatrième ne sont même qu'un tableau allégorique de la vie intérieure du jeune empereur, lorsque son mauvais génie luttait contre les sages préceptes de Sénèque, et préludait par d'infâmes débauches à un despotisme horrible. Selon toute vraisemblance, Perse a écrit ces quatre premières compositions de vingt à vingt-cinq ans. La cinquième et la sixième ont été composées un peu plus tard, alors que l'esprit plus mûr et plus posé de l'auteur, comme le soin d'une santé déjà chancelante, le ramenaient de la considération de la vie publique et de la critique amère des sottises d'autrui, à des réflexions sur sa propre vie, à des entretiens calmes avec ses amis et au culte intérieur de la philosophie: elles semblent des derniers temps de sa carrière.

Il ne faudrait point s'étonner que la composition d'un ouvrage

aussi court que celui de Perse ait coûté à son auteur huit années de soins cet ouvrage est écrit avec une perfection qu'on n'acquiert jamais en travaillant à la hâte. Il porte l'empreinte d'un talent déjà fait, mais qui n'a point encore vieilli; il suppose une étendue de connaissances, une maturité de jugement, auxquelles on n'arrive guère avant vingt et quelques années, et en même temps une chaleur de sentimens, une audace poétique, qu'on n'a guère plus tard. Or, tout cela s'accorde parfaitement avec ce que l'on nous dit de la durée de la vie de l'auteur.

Années de la vie de Perse établies par conjecture:

Années de Rome. de J.-C.

1. Ilnaît sous le consulat de Fabius Persicus et de Lu. Vitellius. 787. 34. 6. Il perd son père, et reste à Volaterra, sous la tutelle de

......

sa mère..... 12. Il vient à Rome étudier la grammaire sous Rh. Palémon, et la rhétorique sous Virginius Flaccus. . . . . . . 16. Il devient le disciple et l'ami du philosophe Cornutus. . . 20. Il voit l'avènement de Néron à l'empire.

28 à 29. Il meurt sous le consulat de P. Marius Celsus et de Luc. Asin. Gallus. .....

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V.

DISSERTATION

D'Elias Vinetus sur Cornutus le philosophe, et Cornutus le grammairien; sur Cornutus l'auteur du commentaire le plus ancien sur les Satires de Perse, et sur la signification du mot Commentaire.

(Extrait de l'édition de Britannicus.)

Annæus Cornutus, stoicæ disciplinæ philosophus, quem amicum et magistrum suum tantis effert laudibus Persius Flaccus in satira quinta; is, si quid Suidæ collectaneis credimus, dives valde fuit. Patriam habuit urbem Africa Leptin, sed Romæ tamen Claudio et Nerone principibus philosophiam professus est. Idem Persius illi se in disciplinam tradidisse fertur anno ætatis suæ quintodecimo : quem inde ea observantia coluit, ut, quoad posset et liceret, ab ejus latere nunquam discederet. Quin eum quanti faceret hoc ostendit, quod moriens illi totam bibliothecam suam argentique multum legavit : unde sustulit Cornutus libros tantum : reliquum legatum, sororibus Persii quas frater hæredes instituerat, universum reliquit. Hujus rei auctorem habemus, quisquis veterum, Persii poetæ vitam scripsit, quæ exstat, sive Suetonius Tranquillus hic sit, sive potius ejus antiquus interpres. Scriptorum discipuli sui censor et arbiter fuit ille; satiræque Persii jam vita functi non ante fuerunt editæ, quam eas recensuisset emendavissetque ipse magister. Scripsit autem hic Cornutus philosophica multa et rhetorica, quæ ad nos non pervenerunt: in quem etiam Neronis tyrannidem sæviisse Dion memoriæ prodidit. Nero enim res romanas a primordio Urbis carmine perscribere constituerat : et jam ante, quam librum unum absolvisset, consultabat cum suis, quot

libris rem tantam complecti deberet. In id ergo consilium inter alios Cornutus philosophus ob insignem sapientiam adhibitus, quum censuissent illic quidam quadringentos debere fieri libros, dixit, immensum videri numerum, et neminem tot libros lecturum. Atqui Chrysippus philosophus, objecit assentatorum unus, quem laudas, et sectaris, Cornute, multo plures composuit. >> Cui Cornutus, « est ita, ut ais, inquit: sed illi libri Chrysippi, humanæ vitæ sunt utiles. >> Qua libera stoici hominis sententia offensus Nero, qui ea videret vanitatem et ineptias suas palam argui, Cornutum in insulam relegavit. In Eusebii autem Chronicis legimus annum fuisse a Christo nato sexagesimum nonum, et a Persio mortuo quartum, quum sic ille relegatus est ; eodemque anno Octaviam Augustam jussu mariti in exsilio interfectam : quam Cornelius Tacitus iisdem consulibus occisam refert, quibus Persium decessisse traditum est. Hæc fere sunt, quæ in antiquis monumentis de Cornuto philosopho Persii magistro legere meminimus. Nam quem memorant Aulus Gellius, et Ambrosius Macrobius Cornutum, quem Gellius ubique Annæum quoque vocat, Macrobius libro quinto Saturnaliorum, aut Macrobii librarius, Aurelium pro Annæo hunc volunt alium esse Cornutum, non philosophiæ universæ, sed solius grammaticæ professorem; qui libros de figuris sententiarum scripserit, quos memorat Gellius libro nono Noctium Atticarum, composuitque in Terentium, Virgilium, Persium, Juvenalem commentaria, de quibus mentionem fecerunt partim vetusti scriptores, partim novi, qui nostra et patrum nostrorum memoria, grammatica tractaverunt, et scripserunt. Hic itaque Cornutus commentariorum et rerum grammaticarum scriptor, quisquis sit, qui Cornuto philosopho annis vix quinquaginta junior esse potest, si alius fuit, eum Gellius doctum et prudentem, Macrobius magnum virum et litterarum etiam græcarum doctissimum appellat ex cujus plurimis scriptis solum vidimus, quod hic edimus in Persii satiras commentarium. Quod certe ita interim habet, ut nisi Gellius et Macrobius Cornuti grammatici eruditionem nobis commendassent, semidoctum hominem fuisse judicaremus. Nam in hoc commentario multa quidem perquam erudita, et antiquitatem multum redolentia, et quæ nisi legissent novi interpretes Persii, non pauca in ejus libello ignorassent; sed in eodem id quoque offendes, indocta multa, et inepta. Accidit enim illi, quod

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