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duisait une affaire; par allusion à la longueur de la gestation de l'éléphant femelle.

177. Coudre la peau du renard à celle du lion. Pour montrer la ruse unie à la force. Lysandre, au rapport de Plutarque, usait souvent de cette expression proverbiale.

178. Hercule ne suffit pas contre deux autres. Il n'y a pas de déshonneur à céder à de nombreux ennemis qui peuvent vous accabler sans peine; c'est un courage inutile de résister. Hercule en offre un exemple dans ce proverbe, dont voici l'origine : Les Molionides dressèrent un jour une embuscade à Hercule; ce héros en fut épouvanté et s'enfuit. Suidas raconte le fait d'une autre manière. Hercule ayant vaincu aux jeux olympiques Ctéaton et Euritus, enfans de Neptune et de Moliona, s'avisa de vouloir combattre contre Leus et Phérander, athlètes fameux, qui réussirent à le terrasser. Platon attribue ce proverbe au fait suivant: Hercule ne put se retirer victorieux d'un combat contre l'hydre et contre une écrevisse monstrueuse qui sortit de la mer, sans le secours de son neveu Jolaüs.

179. Il regarde du coin de l'œil comme le thon. On prétend que ce poisson voit mieux de l'œil gauche et a d'ailleurs la vue peu sûre. Eschyle s'est servi de ce proverbe.

180. Gratter le ventre de la cigale. C'est s'amuser à des riens, à des bagatelles.

181. Il a mangé les glands de plusieurs fêtes de Jupiter. Il a vieilli dans la pratique de la sagesse et de la vertu. On appliquait généralement ce pro

verbe à ceux qui s'étaient distingués par de grandes actions et qui étaient parvenus à un âge avancé. Le chêne était consacré à Jupiter. Or assister à plusieurs fêtes de Jupiter, ou méthaphoriquement manger du gland, c'était vieillir, comme on dit en français pour exprimer la même pensée, Manger plusieurs œufs de Pâques.

182. Il ne faut pas séparer le sel d'avec la fève. Le sel représentant allégoriquement la sagesse, et la fève la folie, l'homme sage doit chercher, en les mêlant judicieusement ensemble, à tempérer par la qualité salubre de l'un, ce que l'autre a de malsain. Cela veut dire, qu'il n'y a pas d'homme, quelque sage qu'il soit, à qui il ne pousse quelquefois un petit grain de folie. Les Grecs pour désigner un homme dont la folie était insupportable, l'appelaient mangeur de fèves.

183. Lydus in meridie. Ce proverbe était trèsobscène. Les Lydiens étaient tellement lascifs et dissolus, qu'ils ne cherchaient même pas les ténèbres pour commettre toutes sortes d'infamies. Il en était de même des Samiens dont les déréglemens étaient appelés par antiphrase, les fleurs des Samiens.

184. Dedier la figue à Mercure. C'était la coutume chez les Grecs, de consacrer à Mercure les figues que l'on trouvait sur son chemin, ou pour mieux dire tout ce qu'on pouvait rencontrer de précieux (voir les proverbes 82 et 159).

185. Le porc se raille. Cela était dirigé contre ceux qui faisaient quelque chose sottement et de mauvaise grâce.

186. L'éléphant dédaigne les souris. Ce proverbe

sert à désigner le mépris qu'un homme grave doit faire des railleurs et des mauvais plaisans.

187. L'âge des roses. C'était un proverbe chez les anciens, pour désigner une vie de courte durée.

Quam longa una dies, ætas longa rosarum.

Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.

188. Mœurs de brebis. Ces mots proverbiaux s'appliquent à ceux qui ont peu d'esprit et de sens. On dit communément de gens simples, et qui vivent sans engendrer de soucis, qu'ils mènent une vie de brebis.

189. Une lame de plomb dans un fourreau d'or. Un ignorant riche et fastueusement vêtu. Diogène appelait un homme de cette sorte toison d'or, par allusion à la stupidité du mouton.

190. Vous vous faites mourir de faim, tandis que vous nourrissez des chiens. C'était un proverbe trèscommun chez les Grecs, pour désigner la situation malheureuse de certaines personnes qui, ne pouvant même pourvoir à leur subsistance, étaient forcées de procurer, par des travaux pénibles, des alimens aux valets et aux chevaux de leurs maîtres; et, moralement, ce proverbe veut peindre la conduite d'un homme ambitieux qui, ayant à peine de quoi nourrir ses enfans, dépense imprudemment le peu qu'il a pour les faire briller par un luxe apparent et par des dépenses excessives, qui amènent bientôt leur ruine commune.

S II. Grecs modernes.

Les Grecs modernes sont toujours sentencieux, dit M. Guys dans ses lettres sur la Grèce; ils aiment beaucoup les contes et les proverbes. Il semble que la tradition les a conservés comme les usages. On n'apprendrait pas le grec vulgaire, sans apprendre des fables et des proverbes en vers. Je crois, dit-il, qu'on ne reçoit pas une langue, sans retenir les proverbes les plus expressifs qu'elle a produits. Quoique tous les peuples polis aient sur certaines choses les mêmes principes, fixés par des proverbes qu'on répète dans l'occasion, ils ont tous une manière différente de les exprimer. On a observé que les anciens Grecs ne citaient pas un proverbe sans ajouter le sage a dit cela. Ainsi dans Théocrite, vous avez vu le loup, dit le sage on mettait, ainsi s'exprime un commentateur de ce poète, tous les proverbes sur le compte de la philosophie. Cette remarque est juste. Les philosophes étaient des sages qui faisaient de la morale pratique leur principale étude, qui donnaient des leçons comme Épictète. La sagesse dictait les maximes qui servaient de règle la conduite. Écoutons les Grecs modernes, pour vous croiriez entendre les anciens. Mon fils, disait devant moi un père à son enfant, ne te décourage pas, ne t'impatiente pas parce que le succès ne répond pas à tes espérances. Tu n'es pas heureux, mais un travail assidu surmontera les obstacles que tu rencontres. Voici ce qu'a dit le sage : Il planta dans le temps une vigne, et avec le temps le

verjus devint du miel. Toutes ces sentences sont en vers rimés, car la rime a été adoptée par les Grecs qui l'ont reçue des Italiens.

Les Grecs modernes ont de grandes dispositions pour les arts; il ne leur manque que l'occasion et la liberté pour acquérir des talens. Ils se livrent avec ardeur au commerce maritime; ils sont les négocians, les fabricans et les colporteurs de tout le commerce de détail du Levant. La marine actuelle des îles de l'Archipel n'appartient qu'à des Grecs, et depuis les patrons jusqu'aux mousses elle n'est équipée que de Grecs. Aussi les insulaires de l'Archipel ont des sentimens d'énergie et de liberté qu'on ne trouve pas dans ceux de la Roumelie. Le souvenir de la gloire de leurs aïeux n'est point tout-à-fait éteint en eux, et réveille souvent dans leurs cœurs des mouvemens d'orgueil et de regrets de ne pouvoir leur ressembler. Les Grecs de l'Archipel sont plus vifs, plus gais et plus spirituels que ceux du continent. Les habitans de l'île de Scio ont été surnommés depuis long-temps les Gascons du Levant.

Le Grec moderne est d'une belle stature; il a de la noblesse dans le maintien, de l'aisance dans ses manières, de la légèreté dans la démarche, de la vivacité dans les yeux; sa physionomie est ouverte, son abord agréable et prévenant. Il est propre dans ses vêtemens. Il a le goût de la parure. Actif, industrieux, entreprenant, il est susceptible d'exécuter de grandes choses. Il s'exprime avec chaleur; son éloquence est naturelle et souvent même passionnée. Les Grecs paraissent avoir sur la mort les mêmes

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