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sencx esse velis. Il faut être vieux de bonne heure, si l'on veut l'être long-temps.

52. L'argent perd plus d'âmes que le fer ne tue de corps.

53. C'est un bien mauvais vent que celui qui n'est bon pour personne. Les Anglais disent: It is an ill wind that blows nobody good.

54. Les discours prononcés en plein air devraient être emportés par le vent, mais les enfans et les imbéciles les répètent souvent au coin du feu.

55. There is na medicine for fear, il n'y a pas de remède pour la peur. Les Français disent : Il n'y a de médecin pour peur. On peut bien garantir du mal, mais on ne peut pas garantir de la peur.

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SIX. Proverbes chinois.

DES CHINOIS.

La Chine, ce vaste empire qui embrasse presque toute l'extrémité orientale du continent de l'Asie, est appelée par ses habitans Tchon-Koue, mot qui signifie le centre de la terre, idée que l'opinion, trop avantageuse que les Chinois ont de leur pays leur a fait adopter. Les relations des voyageurs mahometans du IX siècle, publiées par Renaudot, et reconnues pour authentiques, donnaient à la Chine le nom de Sin, que les Persans et les Orientaux prononcent Tchin ou Sin. Les uns veulent que l'origine de ce dernier mot vienne du nom attribué à la soie dans le Bengale; les autres, de celui de la dynastie des Chin, ou Tsin, dont le fondateur fut Tsin-Chi-Wang-Ti, conquérant de cette

T. I.

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partie de l'Inde. L'analogie de ce mot avec les Sina des anciens paraît également controuvée, puisque le pays des Sines se trouve beaucoup plus vers l'occident, comme l'a parfaitement démontré M. Gosselin. Cette contrée célèbre a été très-imparfaitement connue des Européens, par les voyages de Plano Carpini; de Rubriquis, de Nicolas Conti, vénitien, de l'Arménien Haito; d'Oderic de Portenau, de l'Anglais Mandeville, au commencement du XIV. siècle, à l'exception de celui de Marco Polo, vers la fin du XIII' siècle. Mais les relations intéressantes des missionnaires, à quelques vues particulières près, et celles d'Anson, de Rinius et de Legen til, nous ont donné depuis une idée beaucoup plus exacte de ce vaste pays et de son innombrable population. Les Chinois considèrent orgueilleusement tous les autres pays comme des lisières ou des apanages du leur. Lorsque les descendans de GengisKan se furent emparés de la partie septentrionale de la Chine, ils l'appelèrent Cathay, nom devenu célèbre dans les voyages, les poëmes et les romans; la partie méridionale reçut le nom de Mengi,

Les habitans de la Chine paraissent tous aborigènes, ou primitifs; mais la forme de leurs traits semble indiquer une très-grande affinité d'origine entre eux, les Tartares, les Mongols et les Mantchoux. En comparant les linéamens de la face, la saillie des pommettes et la charpente osseuse et quadrangulaire de la tête des Mongols et des Chinois, d'après le système de Blumenbach, on peut présumer que ces deux derniers peuples forment

une seule et même race.

La religion nationale de la Chine est la doctrine des Kings et de Confucius, c'est-à-dire la saine morale, la loi naturelle, les principes fondamentaux de la société et de tout bon gouvernement. Suivant le père Duhalde, les anciens Chinois révéraient un être suprême, qu'ils appelaient Tien, ouɩ Chang-Ti, mot par lequel ils désignaient, dit-on, l'esprit qui préside dans les cieux; mais il est plus présumable qu'ils ont voulu désigner par ce mot, qui veut dire le ciel suprême et universel, le ciel matériel, le firmament. Il est certain que les Chinois n'ont point de terme particulier pour signifier Dieu. Cette incertitude même dans l'acception du inot a donné lieu d'accuser les Chinois d'athéisme. Cependant l'empereur Chang-Hi déclará, dans un édit publié en 1710, que ce n'était point au ciel visible et matériel que l'on offrait des sacrifices, mais uniquement au Seigneur et au Maître du ciel, et que ce n'était que par respect et faute de ne savoir quel nom donner à la divinité, qu'on l'appelait Chang-Ti. Cette accusation d'athéisme, fondée sur l'abus des mots, ne serait du moins que partielle en Chine, puisqu'il est reconnu que la secte de Confucius adore un Dieu unique; et, pour répondre encore à cette objection, un grand nombre de Chinois sont si loin d'être athées, qu'ils ont adopté le polythéisme, et qu'ils croient à une infrité de démons. On sait que plus anciennement les Chinois adoraient des esprits subalternes, qui présidaient aux royaumes, aux provinces. aux villes, aux rivières, aux montagnes : conformément à ce système religieux, qui correspond au chama

nisme, ils offraient des sacrifices sur le sommet des montagnes.

Trois sectes principales partagent la Chine, et forment aujourd'hui les religions dominantes : l'une a été fondée par Laokium, l'autre par Confucius, la troisième par Foë ou Fo. Celle de Laokium, qui était, au dire des Chinois, fils d'un pauvre laboureur, remonte à six cents ans avant l'ère chrétienne. Il composa le livre Tao-Sée, qui contient cinq mille sentences remplies d'une excellente morale. Il suivait des principes semblables à ceux d'Épicure, faisant consister le bonheur suprême dans cette volupté douce qui suspend les fonctions de l'âme; il se vanta d'avoir trouvé un breuvage au moyen duquel on pouvait prolonger la vie. Quelques empereurs, curieux d'en faire l'essai, moururent victimes de leur crédulité. La secte de Laokium a introduit à la Chine l'idolâtrie, le culte des démons, la magie et l'astrologie.

Vers l'an 65 après la naissance de Jésus-Christ, la secte de Fo, originaire de l'Indostan, s'introduisit en Chine, et y fit de grands progrès; son nom était dérivé de l'idole Fo, que l'on croit être le Boodhah de l'Indostan; ses principaux dogmes sont les mêmes que ceux des Indous. La doctrine de Foë, qui naquit dans l'Inde mille ans avant Jésus-Christ, est la métempsycose, ou la transmigration des âmes d'un corps dans un autre; elle précéda Pithagore, qui sans doute y aura puisé ses dogmes. Foë laissa aux hommes cinq commandemens essentiels 1o de ne point tuer de créature vivante, 2o de ne point prendre le bien d'autrui, 3° de

s'abstenir de toute espèce d'impudicité, 4° de ne point mentir, 5° de ne point boire de vin. Il fut le fondateur de l'institution des bonzes, qui l'adorent comme un dieu, et qui le représentent sous des formes hideuses, telles que ces figures en smectite que nous désignons sous le nom de magots de la Chine. Les pagodes sont à la fois ses temples et ses idoles.

La secte de Confucius, contemporain de Pythagore, et né à Chanping 550 ans avant Jésus-Christ, est la plus estimée à la Chine. L'empereur, les princes, les grands, les savans et les lettrés suivent sa doctrine, qui n'est que la religion naturelle érigée en principes fixes : elle s'attache à inspirer aux peuples l'amour de la vertu, le mépris des richesses, la fuite des plaisirs; elle combat les préjugés avec ménagement; elle est, pour ainsi dire, la religion nationale de la Chine; elle fait même partie des autres religions tolérées dans l'État; il n'y a pas de Chinois qui ne tâche de l'allier avec sa croyance personnelle. La vénération des Chinois pour la mémoire de Confucius, qu'ils regardent comme leur plus grand législateur, est si générale, qu'on lui a bâti un oratoire dans toutes les grandes villes, et que lorsqu'un mandarin passe devant ces oratoires, il descend de son palanquin. Ses descendans jouissent encore aujourd'hui de la plus grande considération, et sont mandarins-nés; ils ne paient aucun tribut à l'empereur. Les ouvrages de Confucius ont pour titre : Ta-Hio, la grande Science, ou l'École des adultes; Chumyum, le Milieu immuable en quoi consiste la vertu ; Lùn Yù,

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