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mens, suivant le systême physique des Chinois, sont mû le bois, ho le feu, tu la terre, kin le métal, shwi l'eau.

80. Rien ne fait perdre aux femmes le goût dès visites, comme le manque d'atours et d'habits. La toilette d'une femme est l'arsenal où la coquetterie et l'art de plaire préparent leurs armes et leurs flèches.

81. Une passion satisfaite est une espèce d'ivresse ; le remède consiste dans les deux mots Ke-Ki, vaincstoi toi-même. Les Espagnols ont un proverbe correspondant Colerico sanguino, borracho fino, un homme colérique et sanguin est un franc ivrogne, Le Français dit : L'orgueilleux s'enivre de sa propre bouteille.

82. Une maison opulente dont la justice et la charité sont bannies, n'est qu'une montagne stérile qui renferme dans son sein de riches métaux dont on ne peut user.

83. Un prince sage est à couvert d'un rempart d'or. L'affection de ses sujets, les talens et la fidélité de ses ministres, le défendent contre les révolutions qui bouleversent les trônes et les empires.

84. Toutes les constellations président sur l'empire de la Chine, et ne se mêlent point des autres pays. Ce proverbe montre la prédilection que les Chinois ont pour leurs pays. Cang-Hi, empereur tartare, prince judicieux et plus instruit que ne le sont ordinairement les monarques orientaux, trouvait ce préjugé si ridicule, qu'il pria un jour les Chinois de laisser au moins quelques astres pour prendre soin des royaumes voisins. Cette vanité ne pouvait appartenir qu'aux Chinois, qui étaient si prévenuş

T. I.

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naguère en faveur de l'excellence de leur espèce, qu'ils s'imaginaient être les seuls peuples qui eussent deux yeux. Que ne peut inventer le délire de l'orgueil!

85. La mer est sans rive et le Yang-Tse Kyang (ou Ta-Kyang) est sans fond. Cette expression. proverbiale est souvent employée par les Chinois pour exprimer la grandeur et l'importance d'un objet. Le Ta-Kyang, dont le nom signifie fils de la mer, ou la grande rivière par excellence, prend sa source dans les montagnes de Tu-Fau, à trente degrés de latitude, et, après avoir traversé plusieurs provinces, il passe par Nankin, et va se décharger dans la mer Orientale. La profondeur de ce fleuve, le plus grand de la Chine, a donné lieu au proverbe.

86. Les montagnes et les plaines, pour fertiles qu'elles soient, ne produisent point la fleur lyen elle croît au contraire dans les lieux les plus incultes. Ce proverbe signific que la vertu ne se montre jamais - mieux que dans l'adversité. On remarque que les montagnes de la Chine sont généralement fertiles, tandis que les vallées sont marécageuses, une grande partie de cet empire ayant été couverte fort anciennement par une immense inondation. Le lyenwha est une fleur aquatique qui a quelque ressemblance avec la tulipe, et dont l'odeur est fort agréable.

87. Tigre enchaîné se laisse conduire par un enfant, mais celui qui le mène, fût-il un géant, risque tout à l'irriter : le peuple est de même. Tacite a dit de lui ou il obéit avec bassesse, ou il domine

avec orgueil; il n'y a pas de milieu dans son humeur, s'il ne craint, il est à craindre, et lorsqu'il tremble, il peut être méprisé impunément.

85. Il y a trois espèces de lettres : les premiers ferment leurs cœurs, les seconds leurs bouches, et les derniers leurs portes. L'espèce de ceux qui fermaient leurs mains s'est perdue. Il y a de toutes ces espèces là ailleurs qu'en Chine. C'est une chose extrêmement rare aujourd'hui que d'avoir les mains

nettes.

89. Magistrat qui siège, visage de cadavre. Un plaideur qui consulte la physionomie de son juge, peut être assuré qu'il joue à la loterie

90. L'esprit des femmes est de vif argent et leur cœur est de cire. Elles l'ont quelquefois tous les deux fort délicats. La délicatesse de l'esprit diffère de celle du cœur, en ce que la première vient de bouture, et la seconde de semence.

91. On tend des filets à l'oiseau tsu, à cause de la beauté de son plumage; on laisserait le she en repos, s'il n'avait aucune odeur Le she est l'animal qui donne le musc. C'est une petite espèce d'antilope; il a quatre défenses. Le musc s'engendre dans une petite poche qu'il a sous le ventre; il paraît n'avoir aucune analogie avec la civette, animal semblable au renard, et qui donne une liqueur dont on fait le musc.

92. Le médecin peut guérir le malade, mais il ne guérit pas de la mort. Il est comme les toits, qui garantissent de la pluie et non pas du tonnerre.

93. Toutes les vertus sont en péril quand la piété filiale est attaquée.

94. La droiture est l'aliment de la piété filiale; qui sait mentir, ne sait ni aimer, ni respecter ses parens. 95. C'est remuer le poignard dans une plaie sanglante et l'y enfoncer plus avant, que de faire rougir la vieillesse d'un père ou d'une mère de leur ancienne prédilection.

96. Qui ramasse avec respect le bâton de son père, ne battra pas son chien; qui baille de ses vieux contes, ne pleurera guère sa mort.

97. Louer son fils, c'est se vanter, blâmer son père, c'est se flétrir.

98. Ce ne sont ni les menaces, ni les reproches, ni les emportemens de son père, qu'un fils bien né redoute, c'est son silence. Un père ne se tait que parce qu'il n'aime plus, ou ne se croit plus aimé.

99. Qui m'insulte en face, peut encore être un honnête homme et mon ami; mais qui me loue à tout propos, est un sot qui me méprise, ou un fourbe qui veut me jouer.

100. Qui est bon fils, est bon frère, bon époux, bon père, bon parent, bon ami, bon voisin, bon citoyen.

101. Entre les cinq devoirs de la vie civile, celui qui tient le premier rang est le respect que les enfans doivent à leurs parens. Ces cinq devoirs sont 1° ceux des pères envers leurs enfans et des enfans envers leurs pères; 2° du mari envers sa femme et de la femme envers son mari; 3° de l'empereur envers ses sujets, et des sujets envers l'empereur; 4° des frères entre eux; 5° des amis envers les uns les au

tres. (Alvarès Semedo, Hist. de la Chine.) Les Chinois ont encore un autre proverbe, ainsi conçu : L'amour filial est la première des vertus, l'équité est l'âme du gouvernement. (Duhalde.)

102. Servir ses mattres et les vieillards est le premier point de l'honneur et de la civilité. Les vieillards ne sont pas moins honorés en Chine, qu'anciennement ils l'étaient à Lacédémone. C'est le respect que l'on a à la Chine pour les vieillards qui y perpétue la morale sans interruption, et y conserve la tradition orale, qui, pour un peuple simple, est une seconde religion. Aussi dans les villes, pour marquer les veillées de la nuit, qui sont de deux heures, on frappe autant de coups sur un tambour ou sur une cloche, et un homme, pendant ce temps, chante une chanson dont le sens est : Obéissez à vos parens, respectez les vieillards et vos souverains, vivez dans l'union, et ne commettez point d'injustice.

103. La raillerie est l'éclair de la calomnie. La raillerie nuisible est défendue par les lois de la société. C'est à la vérité seule qu'il appartient de railler, parce qu'elle est sûre de la victoire. Trois choses sont à éviter dans le jeu dangereux de la raillerie: l'obscénité, parce qu'elle sert à donner de vos mœurs une idée défavorable, et qui entraîne le mépris; la médisance, parce qu'elle vous attire la haine de tout le monde; et la vérité trop crue, parce qu'elle part ordinairement d'un cœur froid et insensible, qui se plaît à enfoncer un fer acéré dans une blessure ouverte, et qu'il est rare qu'elle ne vous attire pas de fâcheuses affaires.

104. Un postillon a plus tôt fait dix li, que le pa

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