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pour les ancêtres y a dégénéré en une idolâtrie réelle; et plusieurs sectes y ont adopté les superstitions indiennes, particulièrement celles du Tibet. Là, comme dans l'Indostan, ces superstitions reposent sur la croyance des bons et des mauvais esprits (1). Les Chinois reconnoissent même l'existence des anges gardiens et des anges tentateurs de l'homme (2).

L'idolâtrie propre du Japón, est le culte des dieux Kamis. « Sin et Kami, dit Kempfer, sont » les noms des idoles qui font l'objet de ce culte... » Ces noms signifient âmes ou esprits. Les Ja

(1) Interque deos habent beneficos, alios maleficos, eosque sibi mutuò adversantes constituunt. Alphab. Tibetan., tom. I, p. 163. Voyage à Peking, Manille, etc., par M. de Guignes, tom. II, pag. 250 et suiv.

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(2) Sur les religions de la Chine, voyez les Lettres édifiantes; les Mémoires de la Chine du P. Le Comte; Martini; Du Halde; Grozier; l'Hist. des Huns, par M. de Guignes, tom. I, part. I; les Mém. de l'Acad. des Inscriptions, tom. X et XV. Le P. d'Entrecolles envoya de Peking, en 1722, la traduction d'un livre chinois, qu'il intitule Mœurs de la Chine. On nous a communiqué cet ouvrage inédit; nous en citerons deux passages qui confirment ce que nous disons dans le texte. « Pour ce qui est d'avoir » commerce avec les esprits, c'est chose abstruse et fort » creuse; mais supposons que les esprits viennent étant appelés, pour moi je crois qu'on doit être bien embar» rassé et tout honteux de soi-même, se trouvant devant

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»ponais ont deux généalogies de leurs dieux. » La première est une succession d'esprits céles»tes, d'êtres purement spirituels... La seconde » est une race d'esprits terrestres, ou dieux» hommes... Enfin ils engendrèrent la troisième >> race qui habite aujourd'hui le Japon (1). » Nous ne décrirons point les diverses superstitions des Japonais, plusieurs desquelles paroissent avoir été apportées de l'Inde; mais nous ferons observer qu'ils croient à des esprits préposés à la garde des hommes et des lieux (2).

Revenons en Afrique, afin de comparer, sous le rapport de la religion, son état ancien avec son état actuel. Dans l'Ethiopie, dont Meroë étoit la métropole, et qui comprenoit autrefois une por

>> un de ces saints esprits; pourquoi donc les faire descen>> ́dre? Que si ce sont des démons qu'on appelle, tout com>> merce avec eux ne peut aboutir à rien de bon. » p. 62 du Mss. — « Dès que j'ai une bonne pensée, aussitôt un >> bon esprit est là pour m'aider à l'exécuter; mais m'en » vient-il une méchante, un esprit malin me poussé à l'accomplir. » Ibid., p. 33. « On appelle généralement » Endouri tous ces êtres que les hommes adorent sans les » voir ni les entendre, et à la place desquels ils mettent, » pour leur sacrifier, une image qui les représente. Diction. Mandchou."

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(1) Histor. Japon., lib. III, cap. I et II.

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(2) Voyez, outre Kaempfer, l'Hist. du Japon, par le

tion considérable de l'Afrique centrale et méridionale, l'idolâtrie ressembloit, en plusieurs points, à celle de l'Egypte. On y reconnoissoit des dieux de différens ordres, les uns immortels, et les autres mortels (1). Les Ethiopiens rendoient aussi un culte aux bienfaiteurs du pays, et aux rois, qu'on regardoit, dit Strabon, comme les gardiens et les sauveurs du peuple (2).

On adoroit en Lybie le soleil et la lune, et des divinités humaines (3), entre autres Psaphon, que les Lybiens déifièrent pour avoir enseigné aux oiseaux à répéter ces paroles, le grand Dieu Psaphon (4).

Les Augilites n'honoroient point d'autres dieux que les Mânes (5), c'est-à-dire, les démons in

P. Charlevoix; la Vie de saint François Xavier, par le P. Bouhours; les Lettres de ce saint; et l'Hist. des Huns, par M. de Guignes.

(1) Θέον δὲ νομιζοῦσι τὸν μὲν ἀθάνατον... τὸν δὲ θνήτον. Strab., lib. XVII, pag. 1177..

(2) Καὶ τουτῶν τοὺς μὲν βασίλεας κοινοὺς ἀπαντῶν μὲν σωτήρας καὶ φύλακας. Ibid., p. 1178.

cap. L.

(5) Herodot., lib. IV, cap. CLXXXVIII, et lib. II, Diod. Sicul,, lib. V, p. 386. Ed. Wesseling. Lactant. Divin. Inst., lib. I, cap. X.

(4) Maxim. Tyr., dissert. 19.

(5) Augilæ inferos tantùm colunt. Plin.

cap. VIII.

Pompon. Mela, lib. I, cap. VIII.

lib. V

férieurs et les âmes des hommes. Les habitans de Cyrène adoroient Battus, leur premier roi (1). Ceux de l'Afrique propre, qui étoit située entre la Cyrenaïque et la Mauritanie, adoroient Mopsus, roi des Argives, parce que ce peuple, dit Apulée, n'appeloit dieux, que ceux qui avoient vécu avec justice et prudence (2).

Chez les Atlantes, qui habitoient la partie occidentale de l'Afrique, dans la Mauritanie, à Carthage, on trouve un mélange informe de divinités célestes, de démons, et de dieux humains (3).

Le fétichisme est aujourd'hui à peu près la seule religion des peuples idolâtres de l'Afrique (4). C'est le culte des mauvais esprits;

(1) Herodot., lib. IV, cap. CLXI.

(2) Quippe tantùm eos deos appellant, qui ex eodem numero justè ac prudenter vitæ curriculo gubernato, pro numine posteà ab hominibus proditi, fanis et cæremoniis vulgò advertuntur: ut in Bæotiâ Amphiaraüs, in Africâ Mopsus, in Egypto Osiris, alius aliubi gentium. De Deo Socrat., tom. II, p. 689, 690. Ed. Delph.

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(3) Diodor. Sicul., lib. III, p. 224 et seqq. —Strabo, lib. XVIII, p. 1189. Justin., lib. XVIII, cap. VI. Tertul. Apolog., cap. XXIV. -Lact., lib. I, cap. XV. Les Carthaginois sacrifioient à Amilcar. Herosot., lib. VII, cap. CLXVII.

(4) Voyez Parallèle des religions, tom. I, p. 703 et

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aussi ils les craignent et ne les aiment pas (1). De là les affreux sacrifices si communs dans ces contrées. Dans la stupide terreur qu'inspirent des êtres malfaisans, on cherche à les apaiser avec du sang et des crimes. Il paroît que les Aschantes se croient abandonnés du Dieu de l'univers (2). Ne seroit-ce point comme une sorte de tradition terrible des descendans de Cham? «Ils pensent que leurs fétiches ou divinités se>>condaires habitent des rivières, des bois et des » montagnes particulières.... Le fétiche favori d'Aschantie est dans ce moment celui de la » rivière Tando (3). » Outre le fétiche commun supposé le plus puissant, chacun a ses fétiches. particuliers, qu'il honore à sa manière (4).

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Le culte des manitous, répandu parmi les

suiv. Dapper, Descript. de l'Afrique; et l'Histoire des Voyages.

Les Hottentots

(1) Relation de Des Marchais, p. 66. adorent la lune : ils rendent aussi des hommages religieux à un être malfaisant qu'ils reconnoissent pour l'auteur du mal, et dont ils cherchent à conjurerla malice en l'adorant. Kolbe, Relation du cap de Bonne-Espérance, tom. I, chap. VIII.

(2) Voyage dans le pays d'Aschantie, par T. E. Bowdich, trad. de l'anglais. Paris, 1819, p. 371.

(3) Id., ibid.

(4) Ibid, p. 377.

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