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» d'Auguste, tous ceux qui avoint une religion >> reconnoissoient un Dieu supérieur, éternel, et plusieurs ordres de dieux secondaires, dont le culte fut appelé depuis idolâtrie (1). »

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Veut-on qu'à ces preuves nous ajoutions des témoignages exprès des anciens; nous n'aurons l'embarras du choix. Hésiode dit que les que dieux naquirent en même temps que les hommes. Ceux-ci devinrent à leur tour des dieux ou des démons, par la volonté du grand Jupiter (2). Euripide fait ainsi parler les Dioscures: Après que Jupiter nous eut fait dieux (3). Ces nouveaux dieux, comme Jupiter lui-même le dit dans Ovide (4), n'étoient pas toujours jugés dignes d'être admis immédiatement dans le ciel. De là vint le culte des dieux incertains (5). Empedocle reconnoît

(1) Dictionn. philosoph., art. Religion, II quest. (2) Ως ὁμόθεν γεγάασι θεοί, θνητοὶ τ ̓ ἀνθρώποι

Τοὶ μὲν δαίμονες εἰσι, διὸς μέγαλου διὰ βουλάς.

Oper. et Dier., lib. I.

(3)

Επείπερ ἡμᾶς Ζεὺς ἐποίησεν θεούς.

Euripid. Helen. sub. fin. ; p. 554. Ed. Basil.

(4) Quos quoniam nondum cœli dignamur honore,

Quas dedimus certè terras habitare sinamus.

Metam., lib. I.

(5) Dii incerti, ambigui. Varr., tib. II, de reb. div. et

human.

un Dieu suprême auteur de tout ce qui est, et de tout ce qui sera, des arbres, des animaux, des hommes et des Dieux (1).

Il y a un dieu au-dessus de la fortune, et auteur de tous les biens, dit Platon : il est trèsjuste de l'honorer principalement et de le prier, >> comme font tous les démons et les autres » dieux (2).

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(1) Πάντα μὲν ὅσσα τε ἦν ὅσα τ' ἔσται ὀπίσῳ
Δένδρα δὲ βεβλάστηκε, καὶ ἄνερες ἠδὲ γυναῖκες
Θῆρες τ' οἴωνοι τε, καὶ ὑδατοθρέμμονες ἰχθύς,
Καὶ τε θεοὶ δολιχαίωνες, τιμῆσι φέριστοι.

Empedocl. & Frassen. cit. Disquisit. biblicre, p. 76.

(2) Θεὸν δ' αὐτὸν μᾶλλον ἢ τινὰ τύχην ἡγοῦμαι... τῶν ἀγαθῶν αἴτιον ἡμῖν ξυμπάντων..... ἦν καὶ δικαίοτατον, ὡς ξύμπαντες ἄλλοι δαίμονες ἅμα και θεοὶ τιμᾶν τε καὶ εύχεσθαι διαφερόντως αὐτῷ. Epinom, tom. IX, p. 243 et 24. oper. Ed. Bipont. Quel est ce Dieu dont parlerici Platon ? Le monde, dit-il ; mais il ajoute aussitôt : Cela est absurde en un sens, et nullement absurde dans un autre sens. Cela est absurde " si on l'entend du monde matériel ; cela ne l'est pas, si on l'entend du créateur de ce monde, que Platon croyoit incorporel. Plato sine corpore ullo deum vult esse, ut Græci dicunt ἀσώματον. De nat. Deor, lib. I, cap. XII. Pourquoi ne s'explique-t-il pas plus clairement dans le passage que nous venons de citer? Appareminent par la raison qu'il en donne lui-même dans le Timée : « Il est difficile de trou» ver le Créateur et le père de tout ce qui est : et quand

Des dieux qui adorent un autre Dieu, qui lui adressent des prières, n'étoient pas apparemment confondus avec ce Dieu à qui l'on devoit rendre un culte principal. Ailleurs Platon l'appelle le vėritable Seigneur de ceux qui jouissent de leur bon sens (1); et après avoir dit que la fable le nomme Saturne, il ajoute : « Sachant qu'au> cun homme ne pourroit gouverner les autres > hommes avec une autorité souveraine, sans » que tout fût rempli d'orgueil et d'injustice, il › imposa aux cités pour princes et pour rois, , non des hommes, mais des démons plus par» faits et plus divins que nous : et de même que ‣ nous ne confions pas la conduite des troupeaux, » des taureaux et des chèvres, par exemple, à des › chèvres et à des taureaux, mais que nous nous » réservons sur eux l'empire; ainsi, Dieu, âmi > des hommes, préposa sur eux des démons › d'une nature supérieure à la nôtre, qui, en

■ on l'a trouvé, on ne peut pas en parler en présence de ⚫ tous les hommes. »

Τὸν μὲν οὖν ποιητὴν καὶ πατέρα τοῦ δὲ παντὸς εὐρεῖν τὸ ἔργον.
Καὶ εὐρόντα εἰς πάντας ἀδύνατον λέγειν.

Oper., tit. IX, p. 303: Ed. Bipont.

(1) Τοῦ ἀληθοῦς τοῦ τῶν νοῦν ἐχόντων δεσπόζοντος θεοῦ. De

Legib., lib. IV, tom. VIII, p. 179. Ed. Bipont.

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>> tretenant la paix, la pudeur, la liberté, la justice, prévenoient les désordres et les sédi>>tions, et rendoient heureux le genre hu» main (1). »

Ces démons, si clairement distingués du Dieu suprême, étoient au nombre des divinités qu'adoroient les païens, et Platon lui-même recommande de ne pas négliger leur culte. Du reste, il suffit de parcourir quelques-uns de ses ouvrages, pour reconnoître combien l'idée qu'avoient les anciens de ces êtres intermédiaires, différoit de celle qu'ils se formoient du souverain maître du monde. S'ils avoient confondu ces deux notions, comment Platon auroit-il pu dire : « Invo» quons Dieu de tout notre cœur, en ce mo» ment surtout où nous entreprenons de prou» ver l'existence des dieux (2)? » Et encore : << Si Clinias et tous ces vieillards vous ont per» suadé que vous ignorez entièrement ce qu'il » faut penser des dieux (lorsque vous vous imaginez qu'ils regardent avec indifférence les

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(1) De legib., lib. IV, Oper., tom. VIII, p. 180. Ed. Bipont.

(2) Αγε δη, Θεὸν εἴποτε, παρακλητέον ἡμῖν, κ. τ. λ. Ageigitur, modò magis, quàm unquàm, Deum omni studio invocemus, cùm deos esse diligenter demonstrare conemur. De Legib., lib X. Oper., tom. IX, p. 85.

» actions des hommes), Dieu lui-même vous a fait une grande grâce (1). »

» Au commencement le monde fut créé à » cause des dieux et des hommes : tout ce qu'il renferme a été préparé pour l'usage de l'homme; » car le monde est comme la demeure com>> mune, ou la cité des hommes et des dieux (2). » C'est Cicéron qui s'exprime ainsi, et l'on croit presque entendre les premières paroles de la Genèse.

Plutarque veut qu'à l'exemple de Platon, de Pythagore, de Xénocrate et de Chrysippe, qui

(1) Εἰ μὲν σε πείθει Κλινίας ὅδε καὶ ξυμπασα ἡμῶν ἤδε ἡ γερουσία, περὶ θεῶν ὡς οὐκ οἶσθα ὅ, τι λέγεις, καλῶς ἄν σοι ὁ Θεὸς αὐτὸς ξυλλαμβάνοι. Ibid., pag. 108, 109.

(2) Principio ipse mundus, deorum hominumque causâ factus est: quæque in eo sunt omnia, ea parata ad fructum hominum, et inventa sunt. Est enim mundus quasi communis deorum atque hominum domus, aut urbs utrorumque. (Denat. Deor., lib. II, cap. LXII.) Voulez-vous voir comment l'unité de la foi se manifeste dans l'accord de la tradition nouvelle et de la tradition antique, écoutez saint Augustin: «Omnis ergò nume» rus fidelium, ex hominibus commutandorum ut fiant æquales angelis Dei, adjuncti etiam ipsi angelis, qui » modò non peregrinantur, sed expectant nos quando » à peregrinatione redeamus, omnes simul unam do>> mum Dei faciunt, et unam civitatem. » Enarrat. in Psalm. CXXVI, tom. IV. Oper. col., 429. Ed. Bened.

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