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que le Ciel étoit presque tout entier rempli d'hommes (1).

Janus (2), Saturne (3), Hercule (4), Bacchus (5) étoient du nombre de ces hommes qui, pour employer l'expression d'Horace, après d'éclatantes actions, furent reçus dans les temples des dieux (6). «Les premiers hommes, dit

(1) Quid? totum propè cœlum, ne plures persequar, nonne humano genere completum est ? Si verò scrutari vetera, et ex his ea, quæ scriptores Græciæ prodiderunt, eruere coner; ipsi illi, majorum gentium dii qui habentur, hinc à nobis profecti in cœlum reperiuntur. Quære quorum demonstrantur sepulcra in Græciâ reminiscere, quoniam es initiatus, quæ traduntur in mysteriis: tùm denique, quàm latè hoc pateat, intelliges. Tuscul. quæst., Lib. I, cap. XII.

(2) Macrob. Satur., lib. I, cap. IX. Ce Janus, ou roy, ou demi-dieu qu'il fust, au premier temps fut civil et politique; car il changea le vivre des hommes, qui avant luy estoit rude, aspre et sauvage, en manière de vivre plus honneste, plus doulce et plus civile. Plutarque, Vie de Numa; traduc. d'Amiot, p. 262. Ed. de Vascosan. (3) Justin., lib. XLIII. Tertul. Apolog., cap. X. (4) Pausan. Corinthiac., lib. II, Cap. X, p. 133. Edit.

Kuhnii.

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(5) Les habitans de Delphes croyoient posséder ses ossemens. Plutarch., de Isid. et Osir.

(6) Post ingentia facta, deorum in templa recepti. Hor. Ep., lib. I, v. 7. Et Virgile : Quos ardens evexit ad æthera virtus. Æneid. VI, 130,

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» Pausanias, étoient les hôtes et les convives des » dieux, à cause de leurjustice et de leur piété : » car il y a pour les bons des récompenses eer» taines, et des châtimens assurés pour les » méchans. Plusieurs hommes même devinrent » des dieux, à qui l'on rend encore aujourd'hui des honneurs tels qu'Aristée ; Britomartis de » Crète; Hercule, fils d'Alcmène; Amphiaraüs, >> fils d'Oiclée; Castor et Poflux..... Mais, de › notre temps, où la malice règne dans toutes » les villes et par toute la terre, nul homme ne devient dieu qu'en paroles seulement et par une adulation outrée; et lorsque ces méchans quittent la vie, les dieux courroucés leur infli» gent enfin la peine qu'ils ont méritée (1).

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On montroit dans l'île de Crète le tombeau de Jupiter (2). Nous connoissons son père et sa

(1) Οἱ γὰρ δὴ τότε ἄνθρωποι ξένοι καὶ ὁμοτράπεζοι θεοῖς ἦσαν ὑπὸ δικαιοσύνης καὶ εὐσεβείας, κ. τ. λ. Pausan., lib. VIII, pag. 457, edit. Hanoviæ, 1613.

(2) Cicer., De nat. deor, lib. III, cap. 21. Lucian. De sacrificiis, tom. I, p. 367. Ed. Amstelod., 1687. Celse convient de ce fait. Origen. contr. Cels., lib. III, n. 43. On voyoit encore, au temps de Diodore, les restes de ce tombeau (Diod., lib., III. 230. Ed. Wessel.), sur lequel Pythagore grava ce vers, que Porphyre nous a conservé. ὧδε θανὼν κεῖται Ζὰν, ὅν Δία κικλήσκουσιν :

Ci-gtt mort, Zan, qu'on appelle Jupiter. (Vit. Pythag

mère, dit un personnage de Plaute. Dans une autre pièce du même auteur, un valet, un esclave se moquoit, en présence du peuple romain, de la grand'mère, de la fible et de l'oncle de ce dieu (1), qui présidoit au Capitole ; et l'on peut voir dans Tertullien jusqu'où le mépris des divinités païennes étoit porté publiquement à Rome (2).

p. 187. Ed. Cantab., 1655.) Suivant Evhemère, on lisoit cette inscription sur sa tombe: Zàv Kpóvov, Zan, fils de Kronos (Lactant. Epitome, tom. II, cap. 13, p. 10.) Suidas (voc. Inxos) rapporte une autre épitaphe de Jupiter, qui, dit-il, ordonna en mourant qu'on l'enterrât dans l'île de Crète.

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(1) Cistellaria, act. II, scèn. Ir. Dans le Plutus d'Aristophanes, le poëte se moque aussi de ce dieu nouveau, τοῦ νέου τούτου Θεοῦ. Depuis qu'il a commencé à voir, dit un des personnages, je mène la vie la plus misérable. Aq? oũ yàp ὁ Θεὸς οὗτος ἤρξατο βλέπειν, ἀβίωτον εἶναί μοι πεποίηκε τὸν βίον. (Act. IV, scèn. IV.) Mais il me le paiera dès aujourd'hui: τὸν ἰσχυρὸν τοῦτον θεὸν ἐγὼ ποιήσω τήμερον δοῦναι δίκην. Ibid., scèn. III.

(2) Cætera lasciviæ ingenia etiam voluptatibus vestris per deorum dedecus operantur. Dispicite Lentulorum et Hostiliorum venustates, utrum mimos an deos vestros in jocis et strophis rideatis : mochum Anubim, et masculum Lunam, et Dianam flagellatam, et Jovis mortui testamentum recitatum, et tres Hercules famelicos irrisos. Sed et histrionum litteræ omnem fœditatem eorum designant, etc. Apoleget. advers. Gentes, cap. XV.

Hésiodé représente les quatre âges des dieux et des demi-dieux de la Grèce, comme quatre générations d'hommes (1). Isis, Osiris, Hermès et plusieurs autres dieux de l'Égypte, étoient également reconnus pour hommes (2). Les prêtres égyptiens se vantoient même d'avoir les corps de tous leurs dieux. Ils ajoutoient que leurs âmes brilloient au ciel, et que c'étoient les étoiles (3).

Les peuples du nord de l'Europe brûloient ceux de leurs rois et de leurs princes quand ils vouloient faire d'eux des divinités (4). Odin n'é

(1) Hesiod. oper. et Dier., lib. I.

Diodor.

(2) Plutarch., De Isid. et Osir., p. 559.Sicul., p. 24.-Euseb. Præpar. Evang., lib. III, cap. 91. Venus Belestica, qui avoit un temple à Alexandrie, avoit été l'esclave d'un roi d'Égypte. Plutarch. in Erotico, pag. 753.

(5) Τὰ μὲν σώματα παρ ̓ ἀυτοῖς κεῖσθαι καμόντα καὶ θερά TEVO. Plutarch., De Isid. et Osirid., p. 356. En parlant de la pyramide de Bel, Strabon la nomme le tombeau de Belus. Enzos, sépulcre, signifie aussi, selon Hesychius et Suidas, un temple, et même l'adytum, ou le lieu le plus secret du temple, dans lequel la divinité étoit censée résider.

(4) Reges ac principes suos fatis exutos, ut vel dii fierent, vel inter deos eveherentur, combusserunt. Olaüs Magnus. Hist. de gent. septentrion., lib. III, cap. I, pag. 97.

toit qu'un guerrier célèbre (1), et les divinités inférieures, Froe, Methotin, etc., n'étoient non plus que des hommes éminens qui devinrent ensuite des dieux, ou, suivant l'expression d'un historien, les compagnons des dieux (2).

On étoit si éloigné de les confondre avec le Dieu suprême, qu'on les distinguoit même soigneusement des dieux célestes, immortels par leur nature, et des démons immortels aussi, quoique d'un rang inférieur. Seulement on croyoit qu'après la mort, ils étoient reçus parmi ces dieux en récompense de leurs vertus (3) «Le

(1) Quia vivus totâ Europâ divinitatis titulum, quòd nulli in arte militari cederet, assecutus fuisset; hinc evenisse creditur, ut Gothi..... Martem, quem deum belli putavit antiquitas, apud se dicerent progenitum. Ibid., pag. 100. Le savant William Jones pense qu'Odin et Budda ou Boudha n'étoient qu'un même personnage. Asiat. Research., vol. I, pag. 511, et vol. II, pag. 345.

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(2) Eosque deos, vel deorum complices, autumantes. Ibid, pag. 101, — -Les anciens Arabes idolâtres appeloient aussi leurs divinités, Benan-Ascha, c'est-à-dire, les compagnons de Dieu. D'Herbelot, Biblioth. orient. art. BenanHascha, tom. II, pag. 39. Paris, 1783.

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dit Sénèque le tragique (Octavia, v. 505 et 506.); et dans une autre pièce.

Communis ista pluribus causa est deis.

Hercul. fur., v. 449, pag. 250. Edit. Elzevir.

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