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se plaisoit à honorer, selon l'antique coutume consacrée par les lois, la mémoire de ceux qui lui avoient donné le jour. Son père, en quittant la vie devenoit pour lui un dieu, c'est-à-dire, un être immortel désormais, heureux, saint, et qui, du ciel où il habitoit, veilloit encore sur ses enfans, écoutoit leurs vœux (1), et les environnoit de sa protection et de son amour., On avouera qu'on peut s'en rapporter au témoignage des anciens, sur ce qui concerne leurs croyances; qu'on écoute donc l'un d'eux. « Je > ne sais quel destin trouble l'esprit des mortels : » semblables à des cylindres, ils roulent çà et là, accablés d'une infinité de maux. Père de » tout ce qui existe, vous les délivreriez de ces » maux, si vous leur montriez quel est le démon qui les inspire. Mais, prends courage, la race > des hommes est divine : lorsque, dépouillé de » ton corps, tu t'élèveras dans les regions éthé» rées, la mort n'aura plus sur toi de pouvoir; tu » seras un dieu immortel et incorruptible (2).»

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>> essent agri in Bootiâ deorum immortalium excepti lege » censoriâ, negabant immortales esse ullos qui aliquandò » homines fuissent. » De nat. Deor., l. III, c. 19. (1) Plat. De legib., lib. XI,`t. IX, p. 150. Ed. Bipont. (2) Τοίη μοῖρα, βροτῶν βλάπτει φρένας. Οἱ δὲ κυλίνδροις Αλλοτ ̓ ἐπ ̓ ἄλλα φέρονται ἀπείρονα πήματ' ἔχοντες...

Un des principaux objets des mystères, étoit de rappeler aux initiés l'origine mortelle de la plupart des dieux (1). Nul ne pouvoit l'ignorer : aussi les premiers Pères, qui vivoient au milieu

Ζεῦ πάτερ, ἤ πολλῶν τε κακῶν λύσειας ἅπαντας,
Αν πᾶσιν δείξαις, διῳ τῷ δαίμονι χρώνται.
Ἀλλὰ σὺ θάρσει, ἐπεὶ θείον γένος ἐστὶ βροτοῖσιν...
ἦν δ ̓ ἀπολείψας σῶμα ἐς αἶθερ ̓ ἐλεύθερον ἔλθης,
Εσσεαι ἀθάνατος θεός, ἄμβροτος, οὐκ ἔτι θνητός.
Carmina aurea.

Les Chrétiens même ont employé le mot Dieu dans de même sens, et l'Écriture les y autorisoit. Synésius, dans un des hymnes que nous avons de lui, parle ainsi à son ame : « Monte, ne tarde point, laisse à la terre ce qui appartient à la terre; aussitôt réunie à ton père, tu seras

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» un dieu. »

Ανάβαινε, μηδὲ μέλλε
Χθονὶ τὰ χθονός λιποῖσα,
Τάχα δὲ ἂν μεγεῖσα πατρὶ

Θεὸς ἐν Θεῷ χορευσοις.

Hymn. I. v. 131.

Ailleurs il appelle Dieu le créateur des Dieux, ὀχετηγε Θεῶν, Αὐτουργές Θεῶν.

Hymn. III, v. 166 et 266.

(1) Cicer. Tuscul., I. j, c. 15, et De nat. Dear...l. I, c. 42. Diodor. Sicul. 1. I, p. 24. Ed. Wess. S. August. De civit. Dei, I. VIII, c. 5. - S. Cyprian. De idol. vanit. - Julius Firmicus, p. 15.

des païens, qui presque tous avoient été euxmêmes élevés dans le paganisme, provoquoientils avec confiance, sur ce point, le témoignage des idolâtres. «Nous attestons votre conscience; » qu'elle nous juge, qu'elle nous condamne, si » elle peut nier que tous vos dieux n'aient été des » hommes (1). Ainsi parloit Tertullien; et, parmi les anciens apologistes de la religion, il n'en est pas un seul qui n'ait tenu le même langage (2).

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Pour tirer maintenant les conséquences des faits que nous venons d'établir, on voit d'abord la nécessité du culte, de l'adoration, de la prière et du sacrifice, prouvée par le consentement unanime des peuples.

(1) Provocamus à vobis ad conscientiam vestram. Illa nos judicet, illa nos damnet, si poterit negare omnes istos deos vestros homines fuisse. Apolog. c. X.

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(2) Vid. Euseb. Præp. evang., 1. I, c. TX, p. 31; et 1. II, c V, p. 70. Id. Demonstr. evang., 1. VIII, p. 364. Arnob. advers. gentes, p. 21. Theophyl. ad Autolyc. 1. I, C. 8 et seq. Lactant. divin. institut. I. I, c. 14 et 1. V, c. 20. S. Cyprian. De idol. vanit. t. I. oper. Tatian. orat. ad Græcos, p. 405. Wirceburgi, 1782. c. XXXVI, p. 30, 31 et 79. Ed. 'Worth. Minut. Felic.

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c. XXII, p. 113 et 114. Ed. Davis. Recognit. S. Clement. 1. X, c. XXIII et XXIV, p. 594 apud Patres apostol. tom. I. ed. Clerici. -S. August. De civit. Dei. l. VI, c. 7, et l. VIII, c. 5 et 16.

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Que nous offre encore l'idolâtrie de constant et d'universel? Sur quoi fut-elle toujours fondée? Premièrement sur la croyance traditionnelle que le monde étoit gouverné, sous l'empire d'un Dieu suprême, par une multitude d'esprits de différens ordres ; d'esprits bienfaisans, dont il importoit de rechercher la protection; et d'esprits mauvais, dont on devoit craindre la malice et la haine (1). Secondement sur la croyance également traditionnelle de l'immortalité de l'âme ; on étoit persuadé que les hommes vertueux, élevés après la mort à un haut degré de gloire et depuissance, continuoient de prendre intérêt à ce qui se passoit sur la terre, et qu'il étoit utile de les invoquer (2). Qu'on examine

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(1) Qu'il y ait dans le monde un certain genre d'esprits malfaisans que nous appelons des démons outre le témoignage éclatant des Écritures divines, c'est une chose qui a été reconnue par le consentement commun de toutes les nations et de tous les peuples. Bossuet, Sermon pour le Ier dimanche de carême, tom. II, p. 170. Ed. de Versailles.

(2) L'usage d'invoquer les âmes de ceux qui avoient vécu saintement, est bien marqué dans l'Alceste d'Euripide. «Ne croyez pas, dit le choeur, que le tombeau de >> votre épouse soit comine les tombes du vulgaire. Les >> voyageurs lui rendront un culte semblable à celui des >> dieux ; et en suivant l'oblique sentier, le passant dira:

tant qu'on voudra, nous le disons avec une pleine *assurance, jamais on ne trouvera d'autres croyances universelles dans l'idolatrie : et qu'estce que ces croyances, sinon la doctrine des anges et des saints (1), doctrine aussi ancienne que le

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Celle-ci mourut jadis pour son époux, et maintenant » elle est une divinité heureuse. Je vous salue, 6 femme vénérable! soyez-moi propice. Telles sont les paroles qu'on lui adressera. »>

Μὴ δὲ νεκρῶν ὡς φθιμένων

Χῶμα νομιζέσθω

Τύμβον σᾶς ἀλόχου

Θεοῖσι δ' ὁμοίως

Τιμάσθω σέβας ἐμπόρων.
Καὶ τις δοχμίαν κέλευθον
Εκβαίνων, το δ' ἐρεῖ·

Αὐτά ποτε προὔθανεν ἀνδρὸς,
Νῦν δ ̓ ἐστι μάκαιρα δαίμων,
Χαῖρ ̓ ὦ πότνι', εὖ δὲ δοίης.

Τοιαὶ νιν προσεροῦσι φῆμαι.

Alcest., act. IV, ad fin.

(1) Le mot même se trouve dans Eschyle et dans Virgile : Sequimur te, sancte deorum,

Quisquis es.

Eneid. IV, υ. 576.

Id est, sequimur te, sancte, deorum quisquis es ; dit un commentateur. Ο saint! nous te suivons, quelque dieu que tu sois. Vid. Virgil. Oper., cum notis Abrami et varior., p. 280. Divus étoit l'expression ordinaire, et nous l'em

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