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tièrement séparées, la philosophie et la religion des dieux n'ont entre elles aucune re»lation; autres sont les professeurs de la sagesse, » autres les pontifes de la religion; ceux-là n'enseignent point à s'approcher des dieux, ceux-ci n'enseignent point à régler les jugemens et la » conduite: ce qui montre que ni cette sagesse » n'est la vraie sagesse, ni cette religion la vraie » religion (1). »

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Et Saint-Augustin : « Pourquoi les dieux des

gentils n'ont-ils pas voulu prendre soin de » corriger les mœurs détestables de leurs ado» rateurs? Pourquoi ne leur ont-ils donné au» cunes lois pour les aider à bien vivre? Au lieu » de cacher aux peuples qui les servoient les préceptes de la morale, n'étoit-il pas conve»nable qu'ils les en instruisissent par un en

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lendos, vitamque formandam, nec habet inquisitionem aliquam veritatis, sed tantummodò ritum colendi, qui non officio mentis, sed ministerio corporis constat. Lactant. Instit., Divin., liv. IV, cap. III, n. 1 et 2., Ed. Cellar.

(1) Philosophia et religio deorum disjuncta sunt, longèque discreta; siquidem alii sunt professores sapientiæ, per quos utique ad deos non aditur; alii religionis antistites, per quos sapere non discitur; apparet nec illam esse veram sapientiam, nec hanc veram religionem. Ibid

seignement public? Ne devoient-ils pas, par la » voix de leurs prêtres, réprimander le vice, le » menacer du châtiment, et promettre à la vertu » des récompenses ? Mais qui jamais entendit rien » de semblable dans les temples des dieux (1)?»

Dénué de morale, dénué de dogmes, n'imposant aucuns devoirs ni au cœur ni à l'esprit, le paganisme, nous le répétons, n'étoit donc qu'un culte superstitieux. « Je n'y vois, dit Lactance, » que de simples rites (2).» On pouvoit être ido

(1) Primò ipsos mores ne pessimos haberent, quarè dii eorum curare noluerunt.....? Cultores suos ad benè vivendum quarè nullis legibus adjuverunt....? Pertinebat ad consultores deos vitæ bonæ præcepta non occultare populis cultoribus suis, sed clarâ prædicatione præbere : per vates etiam convenire et arguere peccantes; palàm minari pœnas malè agentibus, præmia rectè viventibus polliceri.... Quid unquàm tale in deorum illorum templis promtâ et eminenti voce concrepuit? S. Aug. De civit. Dei, lib. II, c. IV; Ibid., c. VI. Vid. et. Greg. Nazian. Orat. III, advers. Julian. t. 1, p. 107. Ed. Billii. — II en étoit ainsi chez tous les peuples, et sous ce rapport l'histoire parle des Tartares, comme saint Augustin parloit des Romains. Leur culte religieux, qui ne leur enseignoit

point la morale, n'avoit point poli leurs mœurs gros» sières ni adouci leur caractère âpre et sauvage comme > leur climat. » Michaud, Hist. des croisades. IV: part., liv. XIII; tom. IV, p. 4.

(2) Quæ est enim superstitio illorum deorum...? in quâ

lâtre sans nier aucune vérité; ni l'existence du Dieu suprême, comme le prouve l'exemple des Juifs; ni sa providence, puisqu'elle s'exerce par le ministère des anges (1), et que tous les cultes idolâtriques étoient fondés principalement sur cette croyance vraie dont on abusoit; ni enfin les préceptes de justice, puisqu'ils ne se sont ja

nihil aliud video quàm ritum ad solos digitos pertinentem? Laetant. Divin. institut. l. V, c. XX.

(1) Cette doctrine est clairement enseignée dans Platon. « Premièrement, dit-il, vous m'accorderez que les >> dieux reconnoissent l'homme juste et l'homme injuste, » et que dès lors ils aiment celui-là et haïssent celui-ci, » comme nous en sommes convenus précédemment. Or, » n'avouerons-nous pas aussi que les dieux comblent de >> biens celui qu'ils aiment, à moins qu'une faute antérieure » n'attire sur lui quelque mal nécessaire? Ainsi l'on doit » penser que, si l'homme juste est assujéti à la pauvreté, >> aux maladies ou autres choses semblables qui nous pa>> roissent des maux, il en résultera un bien pour lui, soit » de son vivant, soit après sa mort; car les dieux ne négligent jamais celui qui a la volonté sincère de devenir » juste, et qui, par la pratique de la vertu, s'efforce, au>> tant qu'il est possible à l'homme, de se rendre semblable » à Dieu. » Πρῶτον μὲν τοῦτο ἀποδώσετε... οὐ γὰρ δὴ ὑπὸ γε θεῶν ποτε ἀμελεῖσθαι ὅς ἄν προθυμεῖται ἐθέλῃ δίκαιος γίγνεσθαι, καὶ ἐπιτηδεύων ἀρετήν, εἰς ὅσον δυνατὸν ἀνθρώπῳ ομοιουσθαι Θεῷ. Plat. De legib., lib. I, tom. VII. Qper. p. 319 et 320, ed. Bipont.

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mais perdus, chez aucune nation. En servant des dieux étrangers, on outrageoit le Dieu véritable, on transgressoit le plus saint et le premier de ses commandemens, on mettoit en oubli le Créateur pour transporter à sa créature l'adoration due à lui seul, on violoit l'alliance qu'il avoit daigné contracter avec les hommes; et l'idolâtrie, fruit des passions (1), étoit un crime comme l'adultère, auquel l'Écriture la compare souvent (2), et, selon la parole de l'apôtre saint Paul, une des œuvres de la chair, qui excluent du royaume de Dieu (3).

De ces considérations et des faits sur lesquels elles s'appuient, nous pourrions conclure déjà que l'idolâtrie n'avoit aucune autorité réelle. Cependant pour. prévenir jusqu'au plus léger

(1) Qui.... coluerunt et servierunt creaturæ potiùs quàm creatori... Proptereà tradidit illos Deus in passiones ignominiæ. Ep. ad Roman. I, 25 et 26.

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(2) Jerem. XIII, 27. Ezéch. XXIII, 43. Oseæ.

II, 2. et alib..

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(3) Manifesta sunt autem opera carnis, quæ sunt, nicatio, immunditia, impudicitia, luxuria, idolorum servitus, veneficia, inimicitiæ, contentiones, æmulationes, iræ, rixæ, dissentiones, sectæ, invidiæ, homicidia, ebrietates, comessationes, et his similia; quæ prædico vobis sicut prædixi, quoniam qui talia agunt regnum Dei non consequentur. Ep. ad Galat. v. 19-21.

doute à cet égard, nous allons montrer qu'elle manquoit visiblement d'unité, d'universalité, de perpétuité, de sainteté, c'est-à-dire, de tous les caractères essentiels de la religion véritable, et dont la, réunion forme le plus haut degré d'autorité qu'il soit possible de concevoir.

Et d'abord, pour bien comprendre jusqu'à quel point l'idolâtrie étoit dépourvue d'unité, il faut se souvenir que chaque peuple, chaque pays (1), chaque cité (2), chaque famille, et souvent chaque homme avoit ses dieux particuliers (3); comme encore aujourd'hui chaque nègre a son fétiche,

(1) Les dieux protecteurs de chaque pays étoient les dieux indigètes dont les anciens parlent si souvent. Terre de la patrie, dieux indigètes, et vous, o toits paternels, recevez-moi sous d'heureux auspices! dit Oreste, dans Sophocle.

Ω πατρώα γη, θεοὶ τ ̓ ἐγχώριοι,

Δέξασθε μ ̓ εὐτυχοῦντα ταῖς δὲ ὁδοῖς,
Σύτ ̓ ὦ πατρῷον δώμα.

Electr. v. 66-68. Sophocl. tom. II, p. 139. ed. Brunck.

(2) Constat omnes urbes in alicujus dei esse tutelâ. Macrob. Saturn. lib. III, c. IX, p. 323.-S. Athanas. tom. I, p. 22. Édit. Benedict.

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(3) Vid. Varro apud S. August., De civit. Dei., lib. VIII, c. 26. Unicuique etiain provinciæ et civitati suus Deus est, ut Syriæ Astartes, ut Arabia Disares, etc. Tertul. Apol. c. XXIV.

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