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opposée à celle qui dit : Tune tueras point, et qui demeure constamment la seule loi, au jugement de tous, et de l'assassin même qu'elle condamne.

Observez d'ailleurs qu'il existe un nombre prodigieux de vices ou de délits contre la loi morale; que nul homme ne sauroit être coupable de tous les vices en même temps, ou dominé par toutes les passions, puisqu'il y en a qui s'excluent; que dès lors aucun vice ne peut être universel de fait; et qu'ainsi, même chez le peuple le plus corrompu, il est toujours condamné, non-seulement par la loi éternelle de justice reconnue de tous les peuples, mais encore par l'autorité de l'exemple général.

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Ce que nous disons des vices s'applique également à l'idolâtrie, qui n'est non plus qu'un coupable égarement du cœur, la violation des devoirs immédiats envers Dieu, un immense assemblage de superstitions et de faux cultes, e'est-à-dire, d'actes criminels, mais différens entre eux, suivant les passions qui les inspiroient. Un idolâtre adoroit tel esprit céleste, un autre tel demon malfaisant, un troisième tel être humain, selon le désir, l'espérance, ou la crainte qui le dominoit. Nul dieu, nul culte universel (1); souvent au contraire, comme

(1) Dans les Suppliantes d'Eschyle, le héraut annonçant

nous l'avons déjà fait observer, le culte et les dieux d'un peuple étoient en abomination à un autre peuple. La diversité des superstitions engendroit même des haines immortelles et des guerres atroces entre des villes voisines, ainsi que le remarque Juvénal au sujet de Coptos et de Tentyra (1). Dion nous apprend que de pareilles guerres étoient fréquentes en Egypte, à cause de la multiplicité incroyable des cultes opposés (2). Les Grecs méprisoient profondé

qu'il vient au nom de Mercure, le roi des Argives lui dit ; Vous parlez des dieux, et vous ne les honorez point. —J'honore, répond le héraut, les dieux des bords du Nil.

Θεοῖσιν εἰπὼν τοὺς θεοὺς οὐδὲν σέβει.

Τοὺς ἀμφὶ Νεῖλον δαίμονας σεβίζομαι.

‚Æschyl. Irstides, scen. VIII. v. 901 et 902. t. I. p. 299. ed. Schütz.

(1) Inter finitimos vetus atque antiqua simultas,

Immortale odium, et nunquàm sanabile vulnus
Ardet adhuc Coptos et Tentyra. Summus utrinque
Inde furor vulgo, quod numina vicinorum
Odit uterque locus, cùm solos credat habendos.
Essc deos, quos ipse colit.

Juvenal, satyr. A, v. 32 — 38.

(2) Θρησκεύουσι τε γὰρ πολλὰ περισσότατα ἀνθρώπων, κ. T. X. Ipsi enim (Ægyptii) multitudine eorum, quæ venerantur, numinum omnibus hominibus præpollent, et quia non est una ipsis religio universis, sed inter sese diversis

ment la religion des Egyptiens; et les Perses avoient conçu tant d'horreur pour celle des Grecs, qu'ils brûlèrent tous leurs temples, lors de l'expédition de Xerxès en Grèce (1).

La religion des Perses eux-mêmes changea plusieurs fois. Zoroastre ou Zerdhust renversa, quoique avec difficulté (2), l'ancienne idolâtrie, et il y substitua le culte d'un dieu unique, qu'on adoroit sous l'emblème de la lumière ou du feu. Ce culte à son tour fut aboli; à peine, sous les rois parthes, en restoit-il quelques vestiges. Artaxerxès (3) le rétablit, à l'aide d'une violente persécution (4). Peu de siècles après les Musulmans le détruisirent de nouveau. Il subsiste encore cependant quelques débris du magisme parmi les Guebres ou Parsis.

Plusieurs religions opposées règnent à la fois dans les différentes contrées de l'Inde. Les

sini cultus, bellis quoque ejus rei causâ mutuis se impetunt. Dio, lib. XLII. Vid. et. Plutarch. De Isid, et Osirid., sub fin. et Arnob., advers. gentes.

(1) Cicer., de legib., lib. II, c. X.

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Vie de Zo

(2) Hyde, De relig. veter. Persar., c. 23 et 24. — D'herbelot, Biblioth. orient. voce Zerdhust. roastre, dans le Zeud-a-vesta. tom. II.

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(3) Les écrivains orientaux le nomment Ardisheer Babigan.

(4) Moys. Choren., lib. II, c. 74. Sozomen. 1. II,

brames sont divisés, comme les Chaldéens l'étoient autrefois (1), en plusieurs sectes dont les unes rejettent l'authenticité et l'autorité des ouvrages reconnus par les autres (2). Il n'existe pas moins de douze sectes au Japon.

A Rome, la loi des douze tables proscrivoit le culte des dieux étrangers (3); et Tite-Live fait ainsi parler le consul Posthumius: « Com» bien de fois, du temps de nos pères, n'a-ton pas enjoint aux magistrats d'empêcher › l'exercice des cultes étrangers, de chasser du forum, du cirque et de la ville, les sacrificateurs et les prêtres, de rechercher et de brû» ler les livres de divination, et d'abolir les rites

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et les sacrifices qui ne seroient pas conformes à l'usage romain? Car ces hommes, très-versés en toute espèce de droit divin et humain, jugeoient que rien ne contribuoit tant à dé» truire la religion que de sacrifier, non suivant

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C. A. Hyde, De relig. veter. Persar., c. 21.— Basnage, Hist. des Juifs, lib. VIII, c. 3, Histoire de Perse, par

sir John Malcolm, tom. I, ch. VI.

(1) Strab., lib. V.

sect. I, cap. IX et X.

Clerici, philosoph, oriental. lib. I,

(2) L'Ezour-Vedam. Addit. aux observat, préliminaires, tom. II, p. 249.

(3) Deos peregrinos ne coiunto. Cicer., De legib., lib. II.

>> la coutume du pays, mais selon des rites étran» gers (1).

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L'an de Rome 701, le sénat fit. démolir le temple d'Isis et de Serapis, et bannit de l'Italie les adorateurs de ces deux divinités (2), dont les autels cependant ne tardèrent pas à se relever dans la capitale de l'empire (3). Auguste rélégua tous les dieux d'Egypte à une certaine distance de la ville (4), et il paroît que Tibère fut plus sévère encore (5).

Ainsi les cultes idolâtriques s'excluoient mutuellement. La tolérance civile même avoit des bornes assez étroites, comme le prouve l'exemple des Perses, des Égyptiens et des Romains (6).

(1) Quoties hoc patrum avorumque ætate negotium est magistratibus datum, ut sacra externa fieri vetarent, sacrificulos vatesque foro, circo, urbe prohiberent, vaticinos libros conquirerent comburerentque, omnem disciplinam sacrificandi, præterquàm more romano, abolerent? Judicabant enim prudentissimi viri omnis divini humanique juris, nihil æquè dissolvendæ religionis esse, quàm ubi non patrio, sed externo ritu sacrificaretur. T. Liv., lib. XXXIX, c. 16. (2) Dio Cass., 1. XL, p. 252-Valer. Maxim., l. I, c. 5. (3) Dio Cass., 1. XLVIII, p. 501.

(4) Id., I. LIII, p. 679.

(5) Actum et de sacris egyptiis judaicisque pellendis. Tacit. Annal., l. I, c. 85.

(6) Datum indè negotium ædilibus, ut animadverterent

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