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» culte véritable, qui est l'unique voie du salut. » A cet égard la première chose qui se pré> sente à examiner, est de savoir qui nous croi»rons, ou ceux qui nous engagent à servir » plusieurs dieux, ou ceux qui nous pressent de » n'adorer qu'un Dieu. Or qui pourroit douter qu'on ne doive suivre de préférence ceux qui » nous appellent au culte d'un seul Dieu, sur» tout lorsque ceux qui en adorent plusieurs » conviennent tous que ce Dieu unique est le Sei» gneur et le souverain maître de tous les autres... » Premièrement donc on doit suivre ceux qui » disent qu'on ne doit rendre de culte qu'au » Dieu unique, suprême, et seul véritablement >> Dieu... Car de même que, dans l'ordre des » choses naturelles, la plus grande autorité est » l'autorité une qui ramène tout à l'unité, et que » dans le genre humain la multitude n'a de puissance que par son union, ou par l'ac» cord des sentimens ; ainsi dans la religion l'au»torité de ceux qui nous rappellent à l'unité, » est la plus grande et la plus digne de foi (1). »

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(1) Auctoritas fidem flagitat, et rationi præparat hominem. Ratio ad intellectum, cognitionemque perduxit. Quanquam neque auctoritatem ratio penitùs deserit, cùm consideratur cui sit credendum : et certè summa est ipsius jam cognitæ atque perspicuè cognitæ veritatis auctori

Or la religion chrétienne est la seule qui prétende à cette unité nécessaire, la seule qui réclame ce caractère essentiel de la vérité, et qui établisse sur ce fondement sa doctrine, son autorité, ses lois. Un Dieu, une foi, un baptême (1):

tas... Quoniam igitur divina Providentia, non solùm singulis hominibus quasi privatim, sed universo generi humano tanquam publice consulit quid cum singulis agatur, Deus qui agit atque ipsi cum quibus agitur sciunt. Quid autem agatur cum genere humano, per historiam commendari voluit, et per prophetiam. Temporalium autem rerum fides, sive præteritarum, sive futurarum, magis credendo quàm intelligendo valet. Sed nostrum est considerare, quibus vel hominibus vel libris credendum sit ad colendum rectè Deum, quæ una salus est. Hujus rei prima disceptatio est, utrùm iis potiùs credamus, qui ad multos deos, an iis qui ad unum Deum colendum nos vocant. Quis dubitet eos potissimum sequendos qui ad unum vocant, præsertim cùm illi multorum cultores, de hoc uno domino cunctorum et rectore consentiant?... Priùs ergo isti sequendi sunt, qui unum Deum summum solum verum Deum, et solum colendum esse dicant.... Sicut enim in ipsâ rerum naturâ major est auctoritas unius ad unum omnia redigentis, nec in genere humano multitudinis ulla potentia est nisi consentientis, id est, unum sentientis : ita in religione qui ad unum vocant, eorum major et fide dignior esse debet auctoritas. De verâ relig., cap. XXIV et XXV, tom. I, col. 763.

(1) Unus dominus, una fides, unum baptisma. Ep. ad Ephes. IV, 5.

unité de dogmes, unité de préceptes, unité de culte voilà sa marque ineffaçable. Elle est une comme Dieu, et son unité la distingue de toutes les religions fausses, comme l'unité de Dieu le distingue de toutes les fausses divinités. Et de même que Dieu n'a jamais cessé et ne cessera jamais d'être un, ainsi jamais la vraie religion n'a cessé ni ne cessera d'être une. On l'a toujours pu reconnoître, on la reconnoîtra toujours à ce signe éclatant qui atteste son origine céleste. Ici-bas tout change, tout s'altère; elle seule ne s'altère ni ne change point. Le temps, qui a été créé pour elle et à qui elle survivra coule à ses pieds; et les siècles, en passant devant son trône immobile, lasaluent reine de l'éternité.

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Jésus-Christ, le Verbe de Dieu fait chair (1), Jésus-Christ, médiateur universel et réparateur du genre humain, Jésus-Christ par qui seul les hommes ont jamais pu être sauvés (2), est la pierre angulaire posée dans les fondemens de Sion (3), comme parle Isaïe, c'est-à-dire, le

(1) Et Verbum caro factum est, et habitavit in nobis. Joan. I, 14.

(2) Hic est lapis.... qui factus est in caput anguli : et non est in alio aliquo salus. Nec enim aliud nomen est sub cœlo datum hominibus, in quo oporteat nos salvos fieri. Act. IV, 11 et 12.

(3) Idcircò hæc dicit Dominus Deus: Ecce

ego mittam

fondement de la vraie religion, aussi bien avant qu'après l'accomplissement de la Rédemption et la publication de l'Evangile (1). Ainsi le christianisme a commencé avec le monde. « La chose » même qu'on appelle maintenant Religion chré» tienne, existoit chez les anciens, et n'a jamais » cessé d'exister depuis l'origine du genre hu» main, jusqu'à ce que le Christ lui-même étant >> venuen la chair, on a commencé à appeler chré>> tienne la vraie religion qui existoit aupara» vant (2). » Ce sont les paroles de l'évêque d'Hippone, et Bossuet joint sa voix à celle de ce grand docteur, pour célébrer l'unité perpétuelle de la foi et du culte saint. « Vous pouvez suivre

in fundamentis Sion lapidem, lapidem probatum, angularem, pretiosum, in fundamento fundatum. Isa. XXVIII, 16.

(1) Superædificati super fundamentum apostolorum et prophetarum, ipse summo angulari lapide Christo Jesu, in quo omnis ædificatio constructa crescit in templum sanctum in Domino. Ep. ad Ephes. II, 20 et 21. Vid. et. Petri, Ep. I, cap. II, v. 4 et seq.,

(2) Ipsa res quæ nunc christiana religio nuncupatur, erat et apud antiquos, nec defuit ab initio generis humani, quousquè ipse Christus veniret in carnem, undè vera religio, quæ jam erat, cœpit appellari christiana. S. August. Retract. lib. I, c. XIII, n. 3. tom. I. col. 19. Ed. Benedict.

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>> exactement l'histoire des deux peuples, du peuple juif et du peuple chrétien, et remar» quer comme Jesus-Christ fait l'union de l'un et » de l'autre ; puisque, attendu ou donné, il a été » dans tous les temps la consolation et l'espé»rance des enfans de Dieu. Voilà donc la religion toujours uniforme, ou plutôt toujours la >> même depuis l'origine du monde. On y a toujours reconnu le même Dieu pour auteur, » et le même Christ comme sauveur du genre » humain (1). »

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Considérons en effet la religion avant et depuis Jésus-Christ, il sera impossible de n'en pas reconnoître l'unité constante et parfaite. Et d'abord, pour ce qui regarde les dogmes, tout ce qui étoit de croyance universelle dans les temps qui ont précédé la naissance du Sauveur, est encore et sera toujours cru dans la société chrétienne universelle ou catholique (2) : l'existence d'un seul Dieu, créateur et conservateur, celle des bons et des mauvais anges; la chute de l'homme qui, ayant perdu sa primitive innocence, doit à la justice de Dieu une grande réparation, doù suit la nécessité d'un redemp

(1) Discours sur l'hist. univers., II¢ part,

(2) Neque à nobis quidquam esse mutatum (in lege S. Hilar. Tract. in LXVII, psal.n. 17, oper. col. 200.

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