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puisque les vérités de la religion s'enchaînant l'une à l'autre et se supposant mutuellement, elles étoient toutes renfermées dans la première révélation, comme les vérités que Dieu révèle aux élus dans le ciel, sont renfermées dans celles qui sont ici-bas l'objet de leur foi (1). Ils connoissent ce qu'ils croyoient, de même que nous connoissons ce qui étoit seulement cru avant Jésus-Christ (2): et c'est ainsi que, les degrés de l'intelligence étant infinis, la foi cependant demeure une, éternellement une comme la vérité (3).

Disons-le donc avec Bossuet, « Sion ne découvre » pas ici un dessein toujours soutenu et toujours » suivi, si on n'y voit pas un même ordre des conseils de Dieu qui prépare, dès l'origine du » monde, ce qu'il achève à la fin des temps, et qui, sous divers états, mais avec une succession toujours constante, perpétue aux yeux de tout

(1) S. Iren., contr. hæres., l. IV, c. XXI, n. 1, p. 258. (2) Ante Christi adventum fides Trinitatis erat occultata in fide majorum: sed per Christum manifestata est mundo, et per apostolos. S. Thom. 2° 2° quæst. II, art. 8.

(5) Quòd autem quidem ingenio ac scientiâ præstare, aut inferiores esse dicantur, non eo fit quòd argumentum ipsum mutent, ac præter eum qui hujusce universitatis architectus et conservator est, alium quemdam Deum aut alium Christum, aut alium unigenitum excogitent. S. Iren., contr. hæres. lib. I, cap. X, n. 3, p. 50.

» l'univers la sainte société où il veut être servi, » on mérite de ne rien voir et d'être livré à son » propre endurcissement, comme au plus juste » et au plus rigoureux de tous les supplices (1).

La loi évangélique ne diffère non plus, que par une perfection plus grande, de la loi morale universellement reconnue des anciens. Celle-ci pénétroit moins avant dans l'homme, parce que l'homme, connoissant moins Dieu, se connoissoit moins lui-même. D'une connoissance plus haute devoient naître de plus hautes vertus; et la rédemption n'étant qu'une sublime manifestation de l'amour infini, le précepte de l'amour s'est surtout développé (2). Je suis homme; rien de ce qui touche l'homme ne m'est étranger(3): voilà la règle antique. Mais écoutez celui qui est mort pour l'homme. « Je vous donne un commande» ment nouveau; que vous vous aimiez les uns » les autres, comme je vous ai aimés; que vous

(1) Disc. sur l'hist. univers,, II part., ch. XIII. (2) Plenitudo legis est dilectio. Ep. ad Romanos,` XIII, 10.

(3) Homo sum, humani nihil à me alienum puto. Te

rent. Communis hominum inter homines naturalis est commendatio, ut oporteat hominem ab homine, ob id ipsum quòd homo sit, non alienum videri. Cicer., De finib. et mal., lib. III, cap. XIX.

>> vous aimiez ainsi les uns les autres. En cela >> tous connoîtront que vous êtes mes disciples, » si vous avez les uns pour les autres l'amour » que j'ai eu pour vous (1).

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Tout ce qui, pour les anciens, étoit un devoir, en est également un pour les chrétiens ; mais ces devoirs ont plus d'étendue, doivent être remplis avec plus de rigueur et de pureté, depuis que les hommes ont eu sous les yeux le modèle de toute perfection (2).

« Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : » Vous ne tuerez point; mais celui qui tuera, sera » condamné par le jugement. Et moi je vous » dis: Quiconque entre en colère contre son

(1) Mandatum novum do vobis: ut diligatis invicem, sicut dilexi vos; ut et vos diligatis invicem. In hoc cognoscent omnes quia discipuli mei estis, si dilectionem habueritis ad invicem. Joan. XIII, 34 et 35.

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(2) « Ce don inestimable de cette adoption toute divine » où la foi nous élève, nous oblige à une fidélité à laquelle les Juifs n'étoient point obligés. Nous nous enga» geons à vivre chrétiennement, c'est-à-dire, à garder l'Évangile dès que nous sommes chrétiens. Cc qui fai» soit dire autrefois au Sauveur du monde, parlant à ses » disciples: Si votre justice ne surpasse celle des scribes et » des pharisiens, qui étoient les plus réglés parmi les » Juifs, vous n'entrerez point au royaume des cieux. » La foi des derniers siècles, par le P. Rapin, chap. III, pag. 26.

» frère, sera condamné par le jugement (1). » Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Vous ne commettrez point d'adultère. Et moi je vous dis, que quiconque regarde une femme » avec un mauvais désir, a déjà commis l'adul» tère dans son cœur (2).

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On voit ici tout ensemble et l'unité de la loi et son développement (3); et ce développement lui-même est une loi immuable, la loi de la perfection (4), en vertu de laquelle tout ce qui est,

(1) Audistis quia dictum est antiquis: Non occides : qui autem occiderit, reus erit judicio. Ego autem dico vobis quia omnis, qui irascitur fratri suo, reus erit judicio. Matt. V, 21 et 22.

(2) Audistis quia dictum est antiquis: Non mochaberis. Ego autem dico vobis, quia omnis qui viderit mulierem ad concupiscendum eam, jam machatus est eam in corde suo. Ibid.

, 27 et 28.

(3) Hæc autem non quasi contraria legi docebat; sed adimplens legem, et infigens justificationes legis in nobis. Illud autem fuisset legi contrarium, si quodcumque lex vetasset fieri, idipsum discipulis suis jussisset facere. Et hoc autem quod præcepit, non solùm vetitis à lege, sed etiam concupiscentiis eorum abstinere, non contrarium est, quemadmodùm diximus; neque solventis legem, sed adimplentis, et extendentis, et dilatantis. S. Iren., contr. Hæres, lib. IV, cap. XIII, pag. 242, edit. Benedict.

(4) Cela est vrai pour les sciences comme pour tout le reste. Prenons pour exemple les mathématiques. Les

tend à l'état le plus parfait que comporte sa nature et l'homme aussi, à moins qu'il ne viole la règle à laquelle il doit obéir librement, l'homme immortel croîtra durant l'éternité en intelligence, en amour, en toutes perfections, parce que, fait à l'image de Dieu, et devant se rapprocher sans cesse de son modèle, il lui est ordonné d'être parfait comme Dieu même est parfait (1).

L'unité de culte, dans la vraie religion, n'est pas moins incontestable ni moins évidente que l'unité de morale et l'unité de dogmes. Le culte ancien s'adressoit au même Dieu que le nôtre, et comme le nôtre il se composoit essentiellement de deux choses, de l'adoration et du sacri

élémens en sont d'abord révélés à chacun de nous; on nous apprend à compter ou à connoître les nombres et leurs propriétés le plus habituellement utiles, pour ainsi dire en naissant. Tout ce qu'on sait de plus n'est que le développement de ces premières notions: elles renferment toute la science, qui, en se développant, ne cesse point d'être une; et on la détruiroit également, soit en niant les premiers principes aussi simples qu'universels, sur lesquels elle repose, soit en niant les dernières conséquences justes qu'on tire de ces principes, ce qui seroit nier les principes mêmes.

(:) Estote ergo vos perfecti, sicut et pater vester cœlestis perfectus est. Matt. V, 48.

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