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sauvés que par la foi, au moins implicite, en Jésus-Christ, comme saint Irénée le déclaroit ex

» cette attente quoiqu'ils n'aient pas su quand, ni de quelle manière le salut qui leur avoit été promis leur » arriveroit. » Quanti hodièque profectò in populo christiano vitæ æternæ sæculique futuri, quod indubitanter credunt, et sperant, et ardenter desiderant, formam tamen ac statum ne cogitare quidem vel tenuiter nôrunt? Ità ergo multi ante Salvatoris adventum, Deum omnipotentem țimentes et diligentes suæ salutis gratuitum promissorem, credentes in promissione fidelem, sperantes certissimum redemptorem, in hâc fide et exspectatione salvati sunt, licet quandò, et qualiter, et quo ordine salus repromissa fieret, ignorarent. Tract. de bapt. qui olim erat. Epist. LXXVII, c. 3. Le vénérable Bede, cité par S. Bernard (eod. loc.), établit la même doctrine, et le Maître des sentences l'enseigne également. « Comme » dans l'Église, dit-il, quelques personnes peu éclairées, >> ne pouvant distinguer ni expliquer clairement les articles » de foi, croient cependant tout ce qui est contenu dans le » symbole, ajoutant ainsi foi aux choses même qu'ils igno»rent, et ayant une foi voilée et obscure; de même en » ce temps-là, ceux qui étoient le moins éclairés adhé>> roient à la révélation qui avoit été faite à leurs ancêtres (ou aux principaux d'entre eux, comme traduit Ar» nauld ), et s'en rapportoient à eux pour leurs croyan» ces. » Ità et tunc minùs capaces ex revelatione.sibi facţâ, majoribus credendo inhærebant, quibus fidem suam quasi committebant. Magist. sentent., lib. III, distinct. 25. Il résulțe de ces divers passages, qu'avant Jésus-Christ comme après sa venue, les degrés de connoissance varient, la foi demeurant toujours la même ; et que cette foi suffit au șa

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pressément (1) avec toute l'Église, vers le milieu du deuxième siècle, en ajoutant que « notre foi étoit préfigurée par les patriarches et les prophètes, qui avoient répandu par toute la >> terre la connoissance de l'avénement futur du » fils de Dieu (2). » Ce qui n'empêche pas le même Père d'enseigner qu'avant la venue du Sauveur, il suffisoit pour le salut d'observer » les préceptes naturels que Dieu avoit donnés » dès le commencement au genre humain, et qui sont contenus dans le Décalogue (3).

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lut, lorsqu'elle renferme une parfaite soumission à l'autorité qu'on doit croire Majoribus credendo inhærebant. Credentes.... secundum quod aliquibus veritatem cognoscentibus, Spiritus revelâsset.”

(1) Sanctus Iren., contr. Hæres., lib. IV, cap. XXII, p. 259. Ed. Benedict.

(2) Manifestum est, quia Patriarchæ et Prophetæ, qui etiam præfiguraverunt nostram filem, et disseminaverunt in terrâ adventum filii Dei, quis et qualis erit; uti qui pos teriores erant futuri homines, habentes timorem Dei, facilè susceperunt adventum Christi, instructi à Prophetis. Id., ibid., cap. XXIII.

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(3) Deus primò quidem per naturalia præcepta, quæ ab initio infixa dedit hominibus, admonens eos id est, per Decalogum (quæ si quis non fecerit, non habet salutem), nihil plus ab eis exquiri. Id., ibid., cap. XV, pag. 244.

Que les impies ne demandent donc plus comment tels ou tels hommes, avant JésusChrist, ont pu connoître certains dogmes; car s'ils n'ont pas pu les connoître, ils n'étoient pas nécessaires à leur salut, et ils les ont crus suffisamment en croyant les vérités qu'ils connoissoient. Que ceux qui fatiguent leur esprit à inventer ces objections frivoles, s'interrogent plutôt eux-mêmes, avant le jour où Dieu luimême, qui ne leur doit les secrets ni de sa miséricorde, ni de sa justice, les interrogera; et au lieu de demander comment ceux-ci ou ceux-là ont pu croire ce qu'ils ne connoissoient pas, qu'ils songent à ce qu'ils répondront au souverain Juge, quand il leur demandera pourquoi eux-mêmes ils n'ont pas cru ce qu'ils con

noissoient.

Toutes les vérités de la religion s'enchaînent si étroitement, qu'on ne peut nier un seul point de la foi catholique ou universelle des chrétiens, sans être aussitôt forcé de nier toute la doctrine ancienne, ou la foi universelle du genre humain. Que la première soit fausse, celle-ci nécessairement n'est pas vraie. Si le Mẻdiateur promis n'est point venu, tous les Prophètes qui l'ont annoncé, tous les peuples qui l'ont attendu, ont été le jouet d'une vaine illusion. Si la Rédemption n'est qu'une chimère,

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ou l'homme n'est point tombé, ou il est tombé sans retour; ou Dieu n'a point parlé, ou sa parole est menteuse. Supposer sa parole menteuse, c'est nier qu'il existe; douter qu'il ait parlé, c'est douter qu'il soit, et que nous soyons nous-mêmes, puisque notre raison n'a d'autre fondement que sa parole, et notre être d'autre cause possible que sa volonté.

Ainsi tout se lie, tout se tient dans le christianisme : unité merveilleuse qui de tant de vérités ne fait qu'une seule vérité! On peut la connoître plus ou moins, mais c'est toujours la même vérité que l'on connoît, et quiconque la croit la possède tout entière. Voilà pourquoi nul ne sauroit être sauvé qu'en la croyant, et qu'il n'est pas toujours absolument nécessaire d'en connoître tous les développemens.

Et remarquons encore que, par une de ces analogies sublimes que nous avons déjà plusieurs fois observées entre la religion et son auteur, elle s'est développée selon l'ordre qui existe de toute éternité, en Dieu même. Car de toute éternité le Père engendre son Fils, son Verbe, la figure de sa substance (1); et du Père et du Fils procède éternellement l'Esprit saint, l'amour substantiel, qui n'est avec le Père et le

(1) Figura substantiæ ejus. Ep. ad Hebr. 1, 3.

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Fils qu'un seul Dieu, dans l'unité d'une même nature. Et la religion aussi fut d'abord l'adoration de ce Dieu essentiellement un, manifesté comme Père de tout ce qui est, et qui avoit promis à l'homme coupable un sauveur. Son Fils, son Verbe prend ensuite notre nature dans le temps; et après avoir accompli le mystère de la Rédemption du genre humain, objet de son incarnation, il promet d'envoyer aux hommes l'Esprit sanctificateur, qu'il leur avoit révélé plus clairement. Et comme le Père, le Fils, le SaintEsprit ne sont qu'un seul Dieu, la foi au Père, au Fils, au Saint-Esprit, n'est qu'une seule foi; le culte du Père, du Fils, du Saint-Esprit, un seul culte; et la religion qui se compose de cette foi et de ce culte, une seule et unique religion.

Il est donc incontestable que l'unité est un caractère du christianisme. Nous prouverons n.aintenant que l'universalité ne lui appartient pas moins visiblement

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