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se suffisant à soi-même, incompréhensible, » le père de toutes les essences (1).

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Qu'étoit-ce que cette divinité mystérieuse adorée dans le temple de Saïs, où on lisoit cette inscription: Je suis tout ce qui a été, ce qui est, et ce qui sera. Nul mortel ne souleva jamais mon voile (2). A quel dieu du paganisme ces paroles peuvent-elles convenir? Ce Dieu qui a été, qui est, et qui sera, ce Dieu qui se définit comme le vrai Dieu se définit dans l'Ecriture, est-il autre que ce Dieu lui-même (3) ?

A l'entrée du temple de Delphes on lisoit aussi ce mot 'Ei, tu es, avec le célèbre adage : Connois-toi toi-même. Voyons de quelle manière Plutarque explique ces deux inscriptions. « Par » quoy mon advis est que cette escripture ne signifie ny nombre, ny ordre, ny con

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(1) Jamblic. de Mysteriis Egypt., Euseb. Præp., Evang., lib. III, cap. II. - Vid. et. Lucan. Pharsal., lib. I. Synes. Calvitiei Encom.

(2) Εγώ είμι πᾶν τὸ γεγονὸς, καὶ ὄν, καὶ ἐσόμενον· καὶ τὸν ἐμὸν πεπλον οὐδείς πω θνητὸς ἀπεκάλυπσε». Plutarch. De Isid. et Osirid. Oper., tom. II., pag. 354. Pan étoit un des noms que les Egyptiens donnoient au Dieu suprême. Ce mot ne vient pas du grec πας omnis mais de l'ancien égyptien Pan-os, notre Seigneur, Adonai. Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXVI, pag. 188.

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(3) Cette conjecture s'accorde parfaitement avec tout ce que nous savons de la théologie des anciens Égyptiens.

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jonction... ains est une entière salutation » et appellation du Dieu, laquelle, en pronon» ceant les paroles, induit le lecteur à penser la grandeur de la puissance d'iceluy, lequel >> semble saluer chascun de nous, quand nous >> entrons, par ces paroles, cognoy-toy-même, qui ne signifient rien moins que Dieu te gard; et nous, lui rendant la pareille, respondons, E, c'est-à-dire, tu es en lui bail> lant la vraie, et nullement fausse appellation et titre, qui à luy seul appartient, d'estre: car, à le » bien prendre, nous n'avons aucune participation du vrai estre, pour ce que toute humaine nature est tousiours au milieu, entre le naistre et le mourir, ne baillant de soy qu'une obscure apparence et umbre, et une >> incertaine et débile opinion (1). »

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ab obitu conse

Tot ergo deos, tot semideos gentium reges cratos fuisse, esseque abortus humani ingenii, conceptos è semine primigeniæ veritatis, scilicet ex historia primorum hominum in sacris pandectis memoratorum: nec aliundè, quàm ex hâc fonte Egyptiorum reges deos et semideos ortos esse, et primum Pana fuisse mundi spiritum omnem universi molem agitantem, cum hoc conjunctos septem planetarum præsides, hisque successisse duodecim reges, propter beneficia et artes inventas, virtutesque deorum choris insertos. Brucker, Histor. critica philosophiæ, lib. 11, cap. VII, tom. 1, pag. 254.

(1) Plutarque, au traité : Que signifioit ce mot Et. OEuv.

La tradition d'un Dieu unique, tout-puissant, éternel, créateur de l'univers, ne se perdit jamais dans la Grèce (1). Il y étoit même adoré, puisque le Dieu inconnu (2), dont saint Paul aperçut l'autel en entrant dans Athènes, étoit le vrai Dieu, le Dieu ineffable, selon saint Augustin (3). Dieu, disoit Thalès, est le plus

moral., tom. III, p. 920. Traduction d'Amiot; édit. de Vascosan.

(1) M. Boivin l'aîné a prouvé, que, dans les premiers temps, les Grecs ont connu et adoré un seul Dieu éternel, créateur et souverain maître de l'univers. Voyez les Mé"moires de l'académie des Inscriptions, tom. III, p. 1. Pronapidès, précepteur d'Homère, donne au Dieu éternel le nom de Daimogargon, comme on le voit dans un fragment de Theodontius que Bocace nous a conservé dans sa généalogie des dieux, lib. I. cap. III.

(2) Præteriens enim, et videns simulachra vestra, inveni et aram, in quâ scriptum erat : Ignoto Deo. Quod ergo ignorantes colitis, hoc ego annuntio vobis. Act. XVII, 23.

(3) Numquid dixit, quia extra Ecclesiam colitis, non est Deus ipse quem colitis? Sed ait, quem vos ignorantes colitis, hunc ego annuntio vobis. Quid eis prætare cupiens, nisi ut eumdem deum, quem præter * Ecclesiam ignoranter atque inutiliter colebant, in Ecclesiâ sapienter et salubriter colerent. Lib. I contr. Crescon.', cap. XXIX. Oper., tom. IX, col. 405. - « On voit què les Athéniens avoient tant de vénération pour ce >> Dieu inconnu, que c'est par lui qu'ils juroient dans » les occasions importantes. Nous le voyons dans un dia

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ancien des êtres, car il n'a point eu de commencement (1). Hermotime, de Clazomène, et Anaxagore (2) enseignoient qu'une intelligence divine avoit créé le monde, et en avoit ordonné avec sagesse toutes les parties (3). Héra

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logue de Lucien, intitulé Philopatris, dans lequel Cri» tias jure par le Dieu inconnu des Athéniens, et Triphon » exhorte même les autres à l'adoration de ce Dieu : Pour » nous, dit-il, adorons le Dieu inconnu des Athéniens, que » nous avons découvert; et, élevant les mains au ciel, rendons» lui grâce de nous avoir fait dignes d'être assujétis à une »telle puissance. Cela prouve que l'inscription de cet au» tel n'étoit que pour un seul Dieu, et qu'on le croyoit » au-dessus des autres. » L'abbé Anselme, Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom VI, p. 307. Ed. de la Haye, 1724. Vid. et. Vatherus in Miscell., IX, 90. et Heins., in Exercit. VIII, ad hunc loc. Act.

(1) Πρεσβύτατον τῶν ὄντων, ΘΕΟΚ, ἀγέννητον γάρ. Diogen., Laert. in Thalet.

(2) C'est l'âme, disoit-il, c'est l'esprit qui est le principe de tout; la cause et le Seigneur de l'univers. Diogen. Laërt. in Anaxagor.

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(3) Aristot. de generat., lib. I. Voss. de idololat., cap. I. << On dit qu'Anaxagore fit observer les que » corps célestes n'étoient pas des dieux; qu'au lieu de gouverner le monde, ils étoient eux-mêmes gouvernés » par l'intelligence qui les avoit formés, et que le soleil >> en particulier n'étoit qu'un globe de fen; que ce mot » pensa le perdre, et qu'il eut besoin pour éviter le der

clite (1) et Archelaus professoient la même doctrine (2).

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Dieu donne un heureux succès à celui qui » fait le bien : roi et seigneur de toutes cho» ses, et des immortels mêmes, nul ne l'égale » en puissance (3). » Ce sont les paroles de

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» nier supplice, de tout le crédit de Périclès, qui ne put ⚫ même empêcher qu'on ne le condamnât à une grosse >> amende. On ne connoît point d'auteur contemporain » qui ait rapporté ce fait, et ce qui le rend un peu sus» pect, à mon avis, c'est qu'Euripide, disciple d'A» naxagore, parla comme lui du soleil dans sa tragédie de » Phaeton, sans que personne lui en fît un crime. Quoi » qu'il en soit, on-continua d'estimer Anaxagore, et de >> louer sa doctrine, sans en être moins attaché à la religion, qu'elle sapoit par les fondemens. C'est que l'idée » d'un Dieu suprême, auteur du monde, et différent des » dieux qu'on honoroit, se maintenoit toujours dans les » esprits. Elle s'y étoit maintenue de même, quoique >> moins développée, avant le siècle d'Anaxagore. Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom. XXIX, p. 86 et 87. (1) Plutarch. de Plac., Philos., I, 28.

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(2) Clement. Alexandr., Admonit. ad gent., p. 43.
(5) Τῷ δὲ καλῶς ἔρδοντι Θεὸς περὶ πάντα τίθησι
Συντυχίην ἀγαθήν, ἔκλυσιν ἀφροσύνης...
Αὐτὸς γὰρ πάντων βασιλεὺς καὶ κοίρανος ἐστιν
Αθανάτων τε, ὁ δ ̓ οὔτις ἐρηρεισθαι κράτος ἄλλος.

Solon. sentent. inter. gnomic. græc. Ed. vet.

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