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Dieu, selon Pline, est l'être infini (1). Père de tous les êtres, il a, dit Quintilien, créé le monde (2). Lucien reconnoît que ce Dieu unique a tiré l'homme du néant. Des cieux où il fait sa demeure, il regarde les hommes justes et injustes, et, au jour qu'il a marqué, il rendra à chacun selon ses œuvres (3).

Auteur de l'univers ! non jamais votre souvenir ne se perdit parmi les mortels. Tous ont entendu la voix puissante qui, comme un souffle de vie (4), traverse le temps pour animer les intelligences, en leur révélant votre être. Mais, éblouis de votre gloire, effrayés de votre grandeur, les hommes ont détaché de vous leurs regards. Ils se sont courbés pour ne pas voir

(1) Quisquis est Deus et quâcumque in parte, totus est sensus, totus visus, totus auditus, totus animæ, totus animi, totus suî. Hist. nat., lib. II, cap. V. - Deum summum, illud quidquid est summum. Ibid., cap. IV.

(2) Princeps ille Deus, parens rerum, fabricatorque mundi. Quintil., lib. I, cap. XVI.

(3) Hominem ex nihilo ad essentiam produxit Deus, estque in cœlo aspiciens justos, pariter atque injustos, et in libris describens cujusque res et actiones. Rependet autem omnibus eo die, quem ipse præfinivit. Lucian. in Philopatr.

(4) Spiraculum vitæ. Genes. II, 7.

celui qu'on ne peut voir sans mourir (1). Tourmentés intérieurement d'un crime qui n'étoit pas expié, ils sentoient en eux-mêmes que quelque chose les séparoit de vous; et dans leur terreur et leur foiblesse, trop souvent ils n'osèrent élever leur adoration au-dessus de la créature. Cependant le créateur, le Dieu des dieux, l'Eternel, ne laissoit pas d'être présent à leur pensée, et dans le sein même de l'idolâtrie, aucun peuple ne méconnut un seul moment son existence.

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Ecoutons les Stoïciens. « Dieu gouverne tout » par sa Providence. Père de l'homme de bien, qui est son image, il l'aime et le prépare pour lui, en le perfectionnant sans cesse. Quand il > renouvellera ce monde, nos âmes jouiront d'un » bonheur sans fin (2).

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(1) C'étoit une opinion des anciens, qu'on ne pouvoit voir Dieu sans mourir. Il y est fait allusion plusieurs fois dans l'Écriture. Exod. XXVIII, 35; XXX, 21 et alib.

(2) Hoc commodiùs in contextu operis redderetur, cùm præesse universis Providentiam probaremus, et interesse nobis Deum... Inter bonos viros ac Deum amicitia est, conciliante virtute. Amicitiam dico? imò etiam necessitudo et similitudo... Discipulis ejus, æmulatorque et vera progenies; quem Parens ille magnificus... experitur, indurat, sibi illum præparat... Patrium habet Deus adversus bonos viros animum, et illos fortiter amat....... Miraris

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<«< La première chose qu'il faut apprendre, » c'est qu'il y a un Dieu, qu'il gouverne tout » par sa Providence, et que non seulement nos actions, mais nos pensées et nos mouvemens >> ne sauroient lui être cachés. Ensuite il faut >> examiner quelle est sa nature. Sa nature étant » bien connue, il faut nécessairement que ceux qui veulent lui plaire et lui obéir, fassent tous >> leurs efforts pour lui ressembler; qu'ils soient » libres, fidèles, bienfaisans, miséricordieux, magnanimes. Que toutes tes pensées donc » que toutes tes paroles, que toutes tes actions, » soient les actions, les paroles d'un homme qui » imite Dieu, qui veut lui ressembler (1).

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» Quelle est la nature de la Divinité? c'est intelligence, science, ordre, raison. Par là tu » peux connoître quelle est la nature de ton

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tų, si Deus ille bonorum amantissimus, qui illos quàm optimos esse atque excellentissimos vult, fortunam illis cum quâ exerceantur assignat. Senec. De Provident., cap. I et II. Et cùm tempus advenerit, quo se mundus renovaturus extinguat... nos quoque felices animæ, et æterna sortitæ, cùm Deo visum erit iterùm ista moliri. Id., Consol. ad Martiam, cap. XXVI. Vid. et. Epistol. LXV.

(1) Manuel d'Épictète, liv. II, pag. 113 et 114. Paris, 1798.

» véritable bien, qui ne se trouve qu'en elle (1). » Tout ce qui arrive dans le monde fait l'éloge de la Providence. Donne-moi un homme ou intelligent, ou reconnoissant; il la sen» tira (2).

»

» Tu n'as rien que tu n'aies reçu. Celui qui » t'a tout donné, t'ôte quelque chose? tu es non » seulement fou, mais ingrat et injuste de lui résister (3).

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» Les véritables jours de fête pour toi sont » ceux où tu as surmonté une tentation, et où » tu as chassé loin de toi, ou du moins affoibli

l'orgueil, la témérité, la malignité, la médi»sance, l'envie, l'obscénité des paroles, le luxe, » ou quelqu'un des autres vices qui te tyran» nisent. Cela mérite bien plus que tu fasses des » sacrifices, que si tu avois obtenu le consulat, » ou le commandement d'une armée (4).

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« Notre âme est une émanation de la Divi>nité. Mes enfans, mon corps, mon esprit me » viennent de Dieu (5).»

(1) Ibid., pag. 104.

(2) Ibid., liv. I, pag. 69.

(3) Ibid., liv. III, pag. 163.

(4) Ibid., liv. IV, p. 172.

(5) Réflexions morales de l'emp. Marc-Antonin.

Porphyre (1), Proclus (2), Simplicius (3), Jamblique (4), ont également reconnu un Dieu

(1) Deus est ubique, quia nusquàm intellectus est; ubique etiam, quia nusquàm anima; denique ubique est, quoniam est et nusquàm: sed Deus quidem ubique est et nusquàm est eorum omnium, quæ sunt post ipsum. Porphyr., in lib. de Occas., cap. XXI.

(2) Quis ille rex omnium, Deus unicus, qui et ab omnibus separatus est, et omnia nihilominùs ex se producit? Qui omnes fines ad se convertit, finis finium, causa prima operationum. Autor omnis boni et pulchri, cujus luce irradiantur omnia et collucent? Si Platoni credis, nec explicari, nec percipi potest. Proct. in theolog. Platon.

(3) Omne pulchrum à primâ et præcipuâ divinâ pulchritudine; omne verum à divinâ veritate, omnia principia ab uno principio. Id autem non, ut cætera, particulare aliquod principium est, sed principium omnia principia supereminens, supergrediens, in se colligens; adeò ut omnibus dignitatem principii largiatur, singulisque prout naturæ suæ convenit.... Bonorum omnium scaturigo et principium Deus est, omniaque ex se producit, prima, media, ultima. Una bonitas producit multas bonitates, una unitas multas unitates, unum principium multa principia. Unitas autem, principium bonum, Deus, unum et idem sonant. Est enim Deus universorum causa prima, in eoque cætera particularia fundantur. Is ipse causa causarum est, Deus deorum, bonitas bonitatum. Simplic. in Ariani Epictet.

(4) Intellectus divinus dat esse animæ per intelligere suum essentiale. Ergo esse animæ est quoddam intelligere, scilicet Deum, undè dependet. ESSE nostrum, est Deum

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