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unique, cause et fin de tous les êtres, existant par lui-même, infini, essentiellement bon. Celse l'appelle le grand Dieu (1). « Quel homme est » assez insensé, assez stupide, dit Maxime de » Madaure, pour douter qu'il existe un Dieu suprême, éternel, père de tout ce qui est, et qui » n'a rien produit d'égal à lui-même? Nous l'in» voquons sous différens noms, parce que nous ignorons son nom propre. Nous le divisons par la pensée, et adressant des prières, pour » ainsi dire, à chacune de ses parties, nous » l'honorons ainsi tout entier (2). »

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Saint-Augustin rejette avec mépris ce paga

cognoscere, quia præcipuum esse animæ, est intellectus suus, in quo idem est esse, quod intelligere divina actu perpetuo. Jamblich., in Myst., cap. I.

(1) Origen. contr. Cels., lib. VIII, n. 66.

(2) Equidem esse Deum summum sine initio, sine prole, naturæ ceu Patrem magnum atque magnificum, quis tam demens, tam mente captus neget esse certissimum? Hujus nos virtutes per mundanum opus diffusas multis vocabulis invocamus, quoniam nomen ejus cuncti proprium videlicet ignoramus. Nam Deus omnibus religionibus commune nomen est. Ita fit ut dùm ejus quasi quædam membra carptìm, variis supplicationibus prosequimur, totum colere profectò videamur. Epist. Maximi Madaur. ad August., inter Ep. XVI, tom. II, col. 20. Ed. Benedict.

nisme philosophique; mais, en même temps, il reconnoît que le Dieu dont parle Maxime, est celui que, selon l'expression des anciens, les savans et les ignorans confessent avec une parfaite unanimité (1).

Frappé de cet accord, Maxime de Tyr observe que « si l'on interrogeoit tous les hommes sur le » sentiment qu'ils ont de la Divinité, on ne trou> veroit pas deux opinions différentes entre eux; » que le Scythe ne contrediroit point ce que di» roit le Grec, ni le Grec ce qu'avanceroit l'hyper»boréen..... Dans les autres choses, les hommes > pensent fort différemment les uns des autres... Mais, au milieu de cette différence générale de » sentimens sur tout le reste, malgré leurs dis» putes éternelles vous trouverez par tout le » monde une unanimité de suffrages en faveur » de la Divinité. Partout les hommes confessent qu'il y a un Dieu, le père et le roi de toutes » choses, et plusieurs dieux qui sont les fils du

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Dieu suprême, et qui partagent, avec lui le gou> vernement de l'univers. Voilà ce que pensent > et affirment unanimement les Grecs et les bar» bares, les habitans du continent et ceux des

(1) Siquidem illum Deum dicis unum, de quo ( ut dictum est à veteribus) docti indoctique consentiunt. Ibid., Ep. XVII, col. 21,

» côtes maritimes, les sages et ceux qui ne le » sont pas (1). »

La créance des dieux, et principalement de » celui qui préside à toutes choses, est com» mune à tout le genre humain, tant aux Grecs qu'aux barbares (2). » Ainsi parle Dion Chrysostôme.

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Ces témoignages prouvent suffisamment que la tradition de l'unité de Dieu se conserva toujours chez les anciens, On entend comme une seule voix qui la proclame pendant dix siècles (3), au milieu de l'idolâtrie. Nous n'avons pas cependant encore cité les autorités les plus fortes. On pourroit croire que le peuple ignoroit cette doctrine des philosophes, et c'est en effet la conséquence que plusieurs savans ont tirée de quelques paroles de Platon. Il faut donc montrer que les poëtes mêmes, que tout le monde lisoit, et qui se conformoient aux croyances reçues généralement; les poëtes, qui furent à la fois et les moralistes et les théologiens de l'antiquité, enseignoient sur ce point la même doctrine que les philosophes : et,

(1) Maxim. Tyr., Diss. I, p. 5 et 6. Ed. Oxon. 1677. (2) Dion. Chrysost., Orat. 12.

(3) Thalès vivoit environ 640 ans avant Jésus-Christ, et Maxime de Madaure dans le quatrième siècle de notre ère.

en alléguant leur témoignage, nous ne faisons que suivre l'exemple de Saint Paul (1).

Les hymnes d'Orphéejouissoient d'une grande célébrité dans la Grèce. On les chantoit du temps des Pélasges, dans la Samothrace et la Piérie.

(1) In ipso (Deo) enim vivimus, et movemur, et sumus ; sicut et quidam vestrorum poetarum dixerunt : ipsius enim et genus sumus. Act. XVII, 28. Saint Paul fait allusion à un passage d'Aratus, où il est dit que nous sommes les enfans de Jupiter ou de Zevs. Le docteur Cudworth conclut de là que, d'après l'Écriture même, les Grecs, par ce mot Zɛùs, entendoient, quelquefois au moins, le vrai Dieu. System. Mundi intellect., p. 473 et seqq. « Les mots Zɛig, Zǹv, Zav, Ais, Aɛùs, que les Grecs >> employoient pour désigner leur principale divinité, ne » sont, dit M. Clavier, le nom d'aucun personnage par» ticulier, et ils y attachoient la même idée que nous >> attachons au mot Dieu, c'est-à-dire, celle d'un être métaphysique, dont nous ne pouvons méconnoître l'exis» tence, mais dont nous ignorons absolument la nature.»> Biblioth. d'Apollodore, tom. II, p. 13. C'est aussi le sentiment d'Eusèbe : « Qui enim et poetarum, et oratorum » vocibus, Jupiter (Zɛús), celebratur, is omninò Deum significat. Præpar. Evangel., lib. XIII, cap. XIII, p. 675. Les pythagoriciens révéroient, dit Hiéroclès, » le créateur et le père de l'univers sous le nom de Zɛùs, » estimant qu'il est raisonnable de désigner celui qui a >> donné l'être et la vie à tout ce qui existe, par un nom qui exprime son opération puissante. » Hierocl., in Carm. aurea, p. 273. Selon l'abbé Foucher, Zeù signifie l'Être

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Originairement écrits en un langage qui, sous Pisistrate, n'étoit déjà plus intelligible pour les Grecs (1), Onomacrite les retoucha (2); et ce sont ces hymnes ainsi traduits pour l'usage des contemporains de Solon, que les Lycomèdes chan

Suprême, vie par essence et source de la vie, de l'ancien mot oriental Zend, vie ou vivant. Mémoir. de l'acad. des Inscript., tom. XLVI, p. 516. Platon l'appelle le Dieu des dieux, cóç ó lɛwν Zeùç, Deus deorum Zeus. In Crit. Oper., tom. X, p. 66.

(1) This poetry was in the original amonian language, which grew obsolate among the Helladians, and was no longer intelligible but was for a long time preserved in Samothracia, and used in their sacred rites. (Diodor. Sicul., lib. V, p. 322.) The Analysis of antient Mythology; by Jacob Bryant, tom. II, p. 425 et 426.

(2) Vers la 50 olympiade, selon Tatien, p. 275. Vid. Suidas, voc. Ορφέως. -Cedrenus, p. 47. Stillingfleet, Origin. sacr., tom. I, p. 69. -Brucker, Hist. crit. phil., tom. I, part. II, lib. I, cap. I. Frabricius, Biblioth. græc., tom. I, p. 130. « Je sais qu'on attribue d'ordinaire » à Onomacrite, qui a fleuri sous Pisistrate, quelques

uns des ouvrages qui portent le nom d'Orphée; mais » soit qu'Onomacrite les eût simplement fait reparoître, » ou qu'il les eût peut-être ajustés au langage de son » siècle, du moins on étoit persuadé qu'il avoit conservé » le fond des choses, et qu'il n'avoit rien changé à la » doctrine.» Mém. de l'acad. des Inscript., tom. XVIII, pag. 4.

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