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toient dans les cérémonies sacrées à Athènes (1) Aristote, les Pères de l'Eglise, et Proclus, dans ses dissertations sur Platon, nous en ont conservé des fragmens d'autant plus précieux, qu'ils forment le plus ancien monument qui nous reste de la théologie des Hellènes.

« L'univers a été produit par Zeus. A l'origine » tout étoit en lui, l'étendue éthérée, et son élé>vation lumineuse, la mer, la terre, l'Océan, » l'abîme du Tartare, les fleuves, tous les dieux » et toutes les déesses immortelles, tout ce qui » est né et tout ce qui doit naître; tout étoit ren» fermé dans le sein du Dieu suprême (2). Orphée proclama l'unité de ce Dieu (3), qu'il définit presque dans les mêmes termes que Saint Jean. Zeus, le premier et le dernier, le » commencement et le milieu, de qui toutes » choses tirent leur origine, et l'esprit qui anime » toutes choses, le chef et le roi qui les gouverne (4) » Quelque étonnant que soit ce pas

(1) Bryant's analys. of antient mytholog., tom. II, p. 425, not.

(2) Orph. ap. Procl. in Plat. Tim., p. 95.

(5) Εἴς Ζεύς... εἷς θεὸς ἐν πάντεσσιν : unus Zeus . . . unus Deus in omnibus. Orphic., Fragment IV, pag. 364. Édit.

Gesner.

(4)

Ζεὺς πρῶτος γένετο, Ζεὺς ὕστατος ἀρχικέραυνος.

sage, son authenticité ne sauroit être douteuse, puisque Aristote le cite et le commente.

Il nous reste quelques vers de Linus contemporain d'Orphée. Il reconnoît qu'il fut un temps où tous les êtres prirent naissance (1), et qu'il existe par conséquent un principe créateur.

L'unité de Dieu faisoit partie de la doctrine enseignée dans les mystères, dès les temps les plus reculés. O toi! s'écrioit l'Hierophante;

ô toi, Musée, fils de la brillante Sélène, prête » une oreille attentive à mes accens, je vais te » révéler des secrets sublimes! Que les préjugés » vains et les affections de ton cœur ne te dé» tournent point de la vie heureuse! Fixe tes regards sur ces vérités sacrées! Ouvre ton âme à l'intelligence, et, marchant dans la voie droite, contemple le Roi du monde! Il est un, il est » de lui-même; de lui seul tous les êtres sont

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D

Ζεὺς κεφαλή, Ζεὺς μέσσα· Διὸς δ ̓ ἐκ πάντα τέτυκται·
Ζεὺς πνοιή πάντων...

Ζεὺς βασιλεὺς· Ζεὺς ἀρχὸς ἀπάντων ἀρχικέραυνος.
Aristot. de Mundo., cap. VII. Oper., tom. I, p. 475.

Ego sum a et e, principium et finis, dicit Dominus Deus, qui est, et qui erat, et qui venturus est, omnipotens. Joan. Apocalyp., 1, 8.

(1) ἦν ποτέ τοι χρόνος οὗτος, ἐν ᾧ ἅμα πάντ ̓ ἐπεφύκει.

Diogen. Laert, lib. I, 4.

nés; il est en eux, et au-dessus d'eux ; il a les » yeux sur tous les mortels, et aucun des mor»tels ne le voit (1). »

Au milieu des fictions dont Homère a rempli ses poëmes, et qui n'étoient que des fictions pour les païens aussi bien que pour nous, on découvre aisément le même fonds de doctrine, que dans les vers orphiques: un Dieu très-grand très-glorieux, très-sage, très-redoutable (2), père et roi des hommes et des Dieux (3), qui le reconnoissent pour leur souverain (4), et lui adressent

(1) Vid. Christ. Eschembach, De poësi Orphicâ, p. 136. Quel que soit l'auteur de cet hymne, dit l'abbé Le Batteux, on ne peut nier qu'il ne soit de la plus haute antiquité par le sens et même par les paroles. Mém. de l'académ. des Inscript., tom. XLVI, p. 371.

(2) Deus magnus et terribilis. Deuteron., VII, (5) Ζεῦ πάτερ, ἴδηθεν μεδέων, κύδιστε, μέγιστε.

21.

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(4) Tant je suis élevé au-dessus des dieux et des hommes !

leurs prières (1). Assis au-dessus d'eux, il habite le plus haut sommet de l'Olympe (2); ses décrets sont irrévocables (3), et il les cache, quand il lui plaît, aux dieux mêmes (4). Il a créé la terre, le ciel, la mer, et tous les astres qui couronnent le ciel (5).

dit Jupiter. Et Minerve lui répond: Père et maître souverain des dieux, nous savons tous que votre force est invincible, et que rien ne peut vous résister. (Trad. de madame Dacier. )

Τόσσον ἐγὼ περὶ τ ̓ εἰμὶ θεῶν, περὶ τ ̓ εἴμ ̓ ἀνθρώπων...

Ω πάτερ ἡμέτερε, Κρονίδη, ὕπατε κρειόντων,

Εὖ νυ καὶ ἡμεῖς ἴδμεν, ὅ τοι σθένος οὐκ ἐπιεικτόν.

τόδε μοι κρήηνον ἔελδωρ,

Iliad., VIII, υ. 27.

31 et 32.

(1)

Ζεῦ πάτερ

(2)

(3)

dit la déesse Thétis. Ibid., I, v. 503 et 504.

Εὗρεν δ ̓ εὐρύοπα Κρόνιδην ἄτερ ἥμενον ἄλλων
Ακροτάτη κορυφῇ πολυδειράδος Οὐλύμποιο.

Ibid., v. 498 et 499.

Οὐ γὰρ ἐμὸν παλινάγρετον, οὐδ ̓ ἀπατηλὸν,
Οὐδ ̓ ἀτελεύτητὸν γ', ὅ, τι κεν κεφαλῇ κατανεύσω.

Ibid., I, v. 526 et 527.

(4)

ἦν δ ̓ ἄν ἐγὼν ἀπάνευθε θεῶν ἐθέλοιμι νοῆσαι,
Μήτι σὺ ταῦτα ἕκαστα διείρεο, μηδὲ μετάλλα.

(5)

Ibid., v. 549 et 550.

Εν μὲν γαῖαν ἔτευξ', ἐν δ ̓ οὐρανὸν, ἐν δὲ θάλασσαν,
Εν δὲ τὰ τείρεα πάντα, τὰ δ ̓ οὐρανὸς ἐστεφάνωνται.

Homer. ab Eus. cit. Præp. Evang., lib. XIII, cap. XIII,

Au commencement du quatrième livre de l'Iliade, le poëte représente les dieux assemblés autour de Jupiter (1), pour entendre l'arrêt de sa volonté sur Troie. Cette fiction peut encore avoir son fondement dans une tradition véritable, puisque nous voyons aussi dans Job, les fils de Dieu, c'est-à-dire, les anges chargés du gouvernement du monde, s'assembler devant le Seigneur, et former comme un saint conseil, où Satan lui-même paroît, pour recevoir les ordres de Dieu. (2).

(1)

Οἱ δὲ θεοί πὰρ Ζηνί καθήμενοι ἠγορόωντο

Χρυσέῳ ἐν δαπέδῳ.

Ibid., IV, v. 1 et 2. Vid. et. Ovid. Metamorph., lib. I, v. 168 et seqq.

(2) Quâdam autem die, cùm venissent filii Dei, ut assisterent coram Domino, affuit inter eos etiam Satan. Job. I, 6, et II, 1. Les dieux sont nommés dans Pindare, les fils de Jupiter, raidwy Aios. Pyth., III, Antistr., I. Homère est plein des anciennes traditions. Dans l'Odyssée, un des amans de Pénélope dit à l'un de ses compagnons qui maltraitoit Ulysse déguisé en mendiant : « Vous avez grand tort d'outrager ce pauvre, qui vous » demande l'aumône. Que deviendrez-vous, malheusi c'est quelqu'un des immortels! car les dieux qui se revêtent, comme il leur plaît, de toutes sortes » de formes, prennent souvent celle d'un étranger, et » parcourent les villes et les contrées, pour observer les

» reux,

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