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quoit, on chantoit des hymnes à sa louange, et il nous en reste encore des fragmens. « Roi glorieux des immortels, adoré sous des noms divers, éternellement tout-puissant, auteur de la nature, qui gouvernes le monde par tes lois, je te salue! Il est permis à tous les mortels de t'invoquer; car nous sommes tes enfans, ton image, et comme un foible écho de ta voix, nous qui vivons un moment et rampons sur la terre. Je te célébrerai toujours, toujours je

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» chanterai ta puissance. L'univers entier t'obéit, comme un sujet docile. Tes mains invin>> cibles sont armées de la foudre; elle part, et la »> nature frémit de terreur. Tu diriges la raison » commune, tu pénètres et fécondes tout ce qui >> est. Roi suprême, rien ne se fait sans toi, ni sur la terre, ni dans le ciel, ni dans la mer profonde, excepté le mal que commettent les mortels in» sensés. En accordant les principes contraires >> en fixant à chacun ses bornes, en mélangeant » les biens et les maux, tu maintiens l'harmonie » de l'ensemble; de tant de parties diverses, tu formes un seul tout, soumis à un ordre cons» tant, que les infortunés et coupables humains troublent par leurs désirs aveugles. Ils détour» nent leurs regards et leurs pensées de la loi de Dieu, loiuniverselle, qui rend heureuse et con>> forme à la raison, la vie de ceux qui lui obéissent.

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Mais, se précipitant au gré de leurs passions >> dans des routes opposées, les uns cherchent » la gloire, les autres les richesses, ou les plaisirs. >> Auteur de tous les biens, toi qui lances le ton>> nerre du sein des nuées (1), père des hommes, délivre-les de cette triste ignorance, dissipe les ténèbres de leur âme, fais-leur connoître la sagesse par qui tu gouvernes le monde, afin » que nous t'honorions dignement et que sans » cesse nous chantions tes œuvres, comme il >> convient aux mortels; car il n'est rien de plus grand, pour l'homme et pour les dieux, que » de célébrer dans la justice la loi univer» selle (2).

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On voit dans les poëtes latins, comme dans les pêtes grecs, un Dieu unique, père des dieux et des hommes, éternel, tout-puissant, qui a

(1) Les anciens, persuadés qu'on ne peut pas voir Dieu (Deus absconditus), le représentent presque toujours environné de nuages. De là ces épithètes qu'Homère joint si fréquemment au nom du Dieu suprême, qui rassemble les nuages, ou enveloppé de nuages, νεφεληγόρετα, κελαινεφές. (2) Κύδιστ ̓ ἀθανάτων, κ. T. . Analecta, veter. poetar. græc., tom. III, Lection. et Emend. 225. Ed. p. 9 Brunck. L'hymne de Cléanthe a été traduit en vers dans plusieurs langues; en latin, par Jacques Duport; en français, par M. de Bougainville, et en allemand, par Gedick.

créé le monde et qui le gouverne par sa Providence. Il est partout, il habite nos âmes, et aucun dieu n'est semblable à lui (1). Quel Romain

(1) Jupiter omnipotens regum rex ipse deusque,

Progenitor, genitrixque deûm, deus unus et omnis.

Valerius Soranus, cité par Varron, lib. De cultu deor.

Ab Jove principium... Jovis omnia plena.

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Virgil., Ecl. III, v. 60.

Divûm pater atque hominum rex..........

O pater, ô hominum divûmque æterna potestas.
Idem., Eneid. X, v. 2 et 19.

Principio cœlum, ac terras, campos que liquentes,
Lucentemque globum lunæ, titaniaque astra
Spiritus intùs alit: totamque infusa per artus
Mens agitat molem, et magno se corpore miscet.
Indè hominum pecudumque genus, etc.

Id., Ibid. VI, v. 724 et seqq. Vid. et. Ib., v. 689.
et Georg. I, v. 328.

Cœlo tonantem credidimus Jovem

Regnare

Horat., Od., lib. III, od. V.

Quid priùs dicam solitis parentis

Laudibus qui res hominum ac deorum,
Qui mare et terras, variisque mundum
Temperat horis ?

Undè nil majus generatur ipso :

Nec viget quicquam simile aut secundum.

Id., lib. I, od. XII. Vid. et., lib. III, od. I,

et lib. IV, od. IV.

Le Nec quicquam simile, rappelle ce passage du psaume LXXXV: Non est similis tui in diis.

Ovide peint le Dieu créateur, Opifex rerum, démêlant le cahos à l'origine du monde.

pouvoitignorer ce Dieutrès-bon et très-grand (1), dont le nom étoit écrit sur tant de monumens

Hanc Deus, et melior litem natura diremit.

Metamorph., lib. I, v. 21 et seqq.

Sator deorum. - Summus Deus. - divûm rector atque hominum. Senec. trag. Hippolyt., v. 156, 620 et 677. Tu summe cœli rector, ætheriæ potens

Dominator aulæ . . .

Id., Thiest. v. 1078.

Simul ista mundi conditor posuit Deus,

Odium atque regnum

Id. Thebais., v. €55.

Vid. et. Hercul. fur., v. 299, 385 et 645; Hercul. OEteus.,

v. 1 et 1300; Octav., v. 228.

Magne pater divûm, sævos punire tyrannos
Haud alia ratione velis, cùm dirà libido

Moverit ingenium, ferventi tincta veneno :
Virtutem videant, intâbescantque relictâ.

Pers., Satir. III.

Estne Dei sedes, nisi terra et pontus et aer?

Lucan.

Et triplicis mundi summum quem scire nefastum est,
Illum sed taceo

...

Stat., Theb. IV, v. 516.

Idem.

Forma Dei mentes habitare ac numina gaudet.

Principem et maximè Deum.

Lact., Ethn. ad Stat., Theb. IV, 556.

Imperator divům atque hominum.

Plaut. in Rud., Prolog., v.11.

(1) Deus optimus maximus. On a trouvé cette inscription sur une lampe antique : Deo qui est maximus. Antichità di Ercolano, tom. VIII, p. 264.

divers? les Etrusques l'appeloient Jove ou Juve, et ils le regardoient comme la première cause qui avoit donné l'être à tout ce qui existe, le principe du mouvement et de la vie, le gouverneur et le modérateur de l'univers (1)

Ouvrez les ouvrages des anciens ; à chaque instant ils y parlent de Dieu d'une manière absolue (2), parce qu'ils en avoient réellement la

(1) Eumdem quem nos Jovem intelligunt, custodem rectoremque universi, animum ac spiritum, mundani hujus operis dominum et artificem....... Idem Etruscis quoque visum est. Senec., Quæst. natur., lib. II, cap. XLV. Le nom de Jupiter (Iao-Pater), devenu si célèbre dans l'antiquité païenne, n'est que celui de Jehovah, qui caractérise l'essence de Dieu existant par lui-même, et par qui seul tous les autres êtres peuvent exister. Ce nom se prononçoit et s'écrivoit autrefois Iao ou Jou; c'est ainsi que Diodore de Sicile appelle le Dieu de Moïse (lib. I, p. 59). L'oracle d'Apollon Clarius, qui étoit de la plus haute antiquité, nommoit, selon le témoignage de Macrobe, le plus grand des dieux lao. (Satur. I, 18. Strab. XIII, p. 442. ) Suivant Aulu

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Gelle, l'ancien nom de Jupiter étoit Jovis, qui ne diffère de Iao ou de Jou que par sa terminaison (Noct. att., v. 12.)

(2) Nous en citerons quelques exemples pris au hasard dans divers auteurs. « Ce que Dieu a résolu de faire, >> l'homme ne peut l'empêcher. » Ötɩ dêï yevéolai éx Toû Mεoũ, ἀμήχανον ἀποτρέψαι ἀνθρώπῳ. Herodot., lib. IX, cap. XVI. « Dieu n'a-t-il pas fait le mâle de l'abeille sans aiguillon? » Τοὺς μὲν πτηνοὺς κηρῆνας πάντας, ἀκέντρους ὁ Θεὸς πεποίηκε ;

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