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même idée que nous. On auroit dû être plus frappé de ce fait ; mais on a confondu avec la doctrine universelle de la tradition, les fictions poétiques auxquelles les anciens ne croyoient

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Plat. de Republic., lib. VIII, Oper., tom. VII, p. 201. « Le monde est l'assemblage du ciel et de la terre, et de » tout ce qu'ils contiennent. On donne encore ce nom à >> l'ordre universel que Dieu a établi, et qu'il conserve : » ἡ τῶν ὅλων τάξις. . . ὑπὸ Θεοῦ τε καὶ διὰ Θεὸν φυλαττομένη. Arist., De Mundo, cap. II, tom. I, pag. 465. «Ne vivons-nous pas >> dans l'abondance, par le soin que Dieu prend de nous ? » Θεοῦ κατασκευὴν βίω δόντος τοιαύτην. Eurip. Supplic., p. 281. « Vous ne devez point quitter la vie sans l'ordre de celui » qui vous l'a donnée, de peur de paroître abandonner le » poste que Dieu vous a assigné. »—Nec injussu ejus, à quo ille (animus) est nobis datus, ex hominum vitâ migrandum est, ne munus humanum assignatum à Deo defugisse videamini. Cicer. Somn. Scipion., cap. III, n. 6. — « Qu'est>> ce que la nature, si ce n'est Dieu, la raison divine répan» due dans l'univers, et qui en pénètre toutes les parties? >> De quelque côté que vous vous tourniez, vous le verrez » se présenter à vous. Rien n'est vide de lui: il remplit » son ouvrage. Mortel ingrat, tu t'abuses donc quand tu >> dis: Je ne dois rien à Dieu, mais à la nature; car il n'y >> a point de nature sans Dieu, ni de Dieu sans nature. » Appelez-le nature, destin, fortune: ce sont des noms » du même Dieu, qui use diversement de sa puissance. Quid enim aliud est natura quàm Deus, et divina ratio, toti mundo et partibus ejus inserta?... Quocumquè te flexeris, ibi illum videbis occurrentem tibi. Nihil ab illo vacat:

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pas plus que nous ne croyons nous-mêmes aux fictions du Dante, de Milton, de Klopstock, du Tasse, de Camoëns (1); et les systèmes philosophiques sur la divinité, l'origine des êtres, la

opus suum ipse implet. Ergo nil agis, ingratissime mortalium, qui te negas Deo debere, sed naturæ ; quia nec natura sine Deo est, nec Deus sine naturâ, sed idem est utrumque.... Sic hunc naturam voca, fatum, fortunam; omnia ejusdem Dei nomina sunt, variè utentis suâ potestate. Senec. de Benefic., lib. IV, cap. VIII.

O passi graviora, dabit Deus his quoque finem.
Hinc me digressum vestris Deus appulit oris.
Placidasque viri Deus obstruit aures.

Dùm fata Deusque sinebant.,

Virgil., Æneid., I, v. 203; III, v. 715; IV, v. 440 et 651.

Sequitur superbos ultor à tergo Deus.

Votum secundet, qui potest, nostrum Deus,

Rebusque lapsis adsit. . . .

Senec., Tragic., Hercul. fur., v. 385 et 645.

Discite... quem te Deus esse

Jussit, et humanâ quâ parte locatus es in re.

Pers., Satir. III.

(1) «On sait qu'en général les philosophes reco.oissent » un Dieu suprême, source et principe de tous les êtres; » mais avec ce Dieu suprême, des dieux subalternes » ou visibles, comme les génies qui faisoient mouvoir >> les ressorts de la nature, et en régloient les opérations. >> Pour les aventures des dieux poëtiques, les idoles >> et les apothéoses, ils les regardoient comme insoute»nables. » (Mém. de l'acad. des Inscript., tom. XVIII,

formation du monde; systèmes qui changeoient sans cesse, et qui, opposés les uns aux autres et relégués dans les écoles où ils étoient nés, ne prouvent rien, non plus que les nôtres, si ce n'est la foiblesse et l'orgueil de la raison humaine. Les cosmogonies des anciens ressembloient aux théories physiques de Burnet, de Buffon et de nos géologues modernes : et toutes leurs rêveries métaphysiques n'ont-elles pas été successivement renouvelées parmi nous? Malgré le travail destructeur de la raison curieuse, ignorante et téméraire, les croyances générales, fondées sur la tradition, conservoient dans le genre humain les vérités primitives.

Une autre cause de l'erreur où l'on est tombé en s'imaginant que les anciens avoient perdu la vraie notion de la Divinité, c'est qu'ils parlent continuellement des dieux, et quelquefois dans la même phrase où le Dieu suprême, le vrai Dieu est nommé. Ainsi Xénophon justifiant Socrate de l'accusation d'impiété : «En qui pla

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çoit-il sa confiance, dit-il, sice n'est en Dieu? » et s'il se confioit aux dieux, comment croyoit

pag. 18.) — « Tous ces philosophes, babyloniens, per» sans, égyptiens, scythes, grecs et romains, admet>> tent un Dieu suprême, rémunérateur et vengeur. » Voltaire, Dictionn. philosoph., art. Religion. II' Quest.

>> il qu'ils n'existoient pas (1)?» Socrate croyoit donc tout ensemble à l'existence d'un Dieu, et à celle de plusieurs dieux? sans doute, et il va lui-même nous le dire plus clairement.

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Qui pourroit douter que les dieux n'aient pris des hommes le soin le plus tendre? Vous reconnoîtrez que je dis vrai, si vous n'attendez pas qu'ils s'offrent à vos yeux sous une forme visible, s'il vous suffit de voir leurs ouvrages, de les adorer, de les honorer. Pensez que c'est » ainsi qu'ils se montrent à nous. Toutes les divi» nités nous prodiguent des biens sans se rendre visibles; et le Dieu suprême, qui dirige et sou>> tient l'univers, celui en qui se réunissent tous » les biens et toute la beauté, qui, pour notre » usage, le maintient dans un vigueur et une jeunesse toujours nouvelles, qui le force d'obéir à ses ordres, plus vite que la pensée, et » sans s'égarer jamais; ce Dieu est visiblement occupé de grandes choses, mais nous ne le » voyons pas gouverner (2). »

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Dans Euripide, Ménélas, retrouvant Hélène, s'écrie : « O dieux! car c'est Dieu qui nous donne

(1) Ταῦτα δὲ τὶς ἄν ἄλλῳ πιστεύσειεν ἤ Θεῷ; πιστεύων δε θεοῖς, лç oùx εivaι Jeoùç évóμičev; Socrat., Memorab., lib. I, cap. 1. (2) Παντάπασιν ἐοίκασιν, οἱ θεοὶ πολλὴν τῶν ἀνθρώπων ἐπιμέ λειαν ποιεῖσθαι... ὅτι γε ἀληθῆ λέγω, καὶ σὺ γνώσῃ, ἂν μὴ αναμέ

» de reconnoitre nos amis (1). » Ce Dieu et ces dieux sont-ils le même être, selon le poëte? nullement; car Dieu possède une puissance éternelle et souveraine (2), et les destins des dieux sont inconstans (3).

Le pythagoricien Onatus établit parfaitement cette distinction. « Il n'y a pas, dit-il, seulement » un Dieu. Outre le plus élevé et le plus grand des dieux, il en existe plusieurs autres, qui ont » un pouvoir plus ou moins étendu mais le » Dieu suprême règne sur eux, et il les surpasse » tous en sagesse, en puissance et en vertu...

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νης, ἕως ἂν τὰς μορφὰς τῶν θεῶν ἴδης, ἀλλ ̓ ἐξαρκῇ σοι, τὰ ἔργα αὐτῶν ὁρῶντι σέβεσθαι καὶ τιμᾶν τοὺς θεοὺς. Εννόει δὲ, ὅτι καὶ αὐ τοὶ οἱ θεοὶ οὕτως ὑποδεικνύουσιν. Οἵ τε γὰρ ἄλλοι ἡμῖν τὰ ἀγαθὰ διδόντες, οὐδὲν τούτων εἰς τὸ ἐμφανὲς ἴοντες διδόασιν, καὶ ὁ τὸν ὅλὸν κόσμον συντάττων τε καὶ συνέχων, ἐν ᾧ πάντα τὰ καλὰ καὶ ἀγαθά ἐστι, καὶ ἀεὶ μὲν χρωμένοις ἀτριβῇ τε, καὶ ὑγιᾶ, καὶ ἀγήρατον παρέχων, θάττον δὲ νοήματος ἀναμαρτήτος ὑπερετοῦντα, οὗτος τὰ μέγιστα μὲν πράττων ὁρᾶται, τάδε δέ οἰκονομῶν ἀόρατος ἡμῖν ἐστιν. Ibid., lib. IV, cap. III.

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(1) Ὦ θεοὶ Θεὸς γὰρ καὶ τὸ γινώσκειν φίλους.

(2)

(3)

Helen., act. II, ρ. 532.

Αγενναον κράτος.

Orest., act. IV, pag. 72.

Τὼ δίκα, καὶ θεῶν

Παλλίῤῥους πότμος.

Hercul. fur., act. III, p. 612.

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