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Ceux qui pensent qu'il n'y a qu'un Dieu se trompent; et leur erreur vient de ce qu'ils ne >> font pas attention que la grandeur de la majesté divine consiste en ce que le Dieu suprême gouverne d'autres dieux, étant d'une essence plus excellente que la leur, et leur supérieur » en tout (1). »

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Rappelez-vous que ces dieux inférieurs dont parle Onatus, étoient des esprits chargés de présider aux diverses parties de l'univers, des puissances ministérielles, suivant l'expression de Plutarque, des génies, des anges, appelés aussi dieux dans l'Ecriture, et vous reconnoîtrez que

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(1) Onat. ap. Stob. Ecl. phys., 1. I, c. III, p. 4. Ed. Plant. -Quiconque, dit Ramsay, lira attentivement ces deux poëtes épiques (Homère et Virgile), verra que le merveilleux qui règne dans leurs fables est fondé sur ces trois principes: ° qu'il y a un Dieu suprême qu'ils appellent partout le père et le maître souverain des hommes et des dieux, l'architecte du monde, le prince et le gouverneur de l'univers, le premier Dieu et le grand Dieu; 2° que toute la nature est remplie d'intelligences subalternes qui sont les ministres de cette Divinité suprême ; 3° que les biens et les maux, que les vertus et les vices, que les connoissances et les erreurs viennent de l'action et de l'inspiration différente des bons et des mauvais génies qui habitent l'air, la mer, la terre et le ciel. Disc. sur la myth., p. 33, 34.

les anciens avoient raison de soutenir qu'on devoit croire à l'existence, non seulement du Dieu suprême, mais encore de plusieurs autres dieux d'une nature différente (1). Le crime des païens consistoit, nous le répétons, à honorer les mauvais esprits, et à rendre aux bons même un culte trop élevé, le culte d'adoration, qui n'est dû qu'à Dieu; et l'on a vu que Phocilyde recommande d'éviter cet excès (2).

Quant aux peuples que les Grecs et les Romains appeloient barbares, nous savons par le témoignage de Platon (3), de Cicéron (4), de Plutarque (5), qu'ils croyoient tous à l'existence de la Divinité. « Qui ne loueroit, dit Ellien, la sagesse des barbares? Aucun d'eux ne tomba

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(1) Nam etsi sunt qui dicantur dii, sive in cœlo, sive in terrâ (siquidem sunt dii multi, et domini multi) nobis tamen unus Deus, pater, ex quo omnia. S. Paul, I, ad Corinth. VIII, 5, 6.

(2) Μέτρα δὲ τεῦχε θεοῖσι· τὸ γὰρ μέτρον ἐστὶν ἄριστον. Phocyl., v. 92. Gnomic. Poët, p. 115.

(3) Plat. de legib., lib. X.

(4) Nulla gens est neque tam immansueta, neque tam fera, quæ non, etiamsi ignoret qualem habere Deum deceat, tamen habendum sciat. Cicer. de Legib., lib. I, cap. VIII.

(5) Plutarch. advers. Colot.

jamais dans l'athéisme. Ayant une ferme foi, »ils offrent des sacrifices purs, accompagnés de >> saintes expiations (1). »

Quelques savans ont pensé que les Gaulois adoroient le souverain Etre sous le nom d'Hesus, mot qui, dans leur langue, comme Hasar en langue étrusque, signifioit Dieu (2). D'autres croient que Teuth étoit le nom du Dieu suprême chez les peuples Celtes (3). Quoi qu'il en soit de ces conjectures, on sait qu'au temps de César et de Tacite, les Gaulois, ainsi que les Germains, n'avoient encore ni temples ni statues, ni aucune image. Ils reconnoissoient, comme les Scandinaves, un Dieu suprême, éternel, invisible, auteur de tout ce qui existe, à qui tout est soumis (4). Ils lui rendoient un

(1) Και τίς οὐκ ἄν ἐπήνεσε τὴν τῶν βαρβαρών σοφίαν; εἴ γε μηδεὶς αὐτῶν εἰς ἀθεότητα ἐξέπεσε... ἰσχυρὰν ἔχοντες τὴν πίστιν, θύουσί κε καθαρῶς, καὶ ἁγνεύουσιν ὁσίως. Elian., Histor. var, lib. II, cap. XXXI, pag. 52 et 33. Paris, 1805.

(2) De Chimiac, Disc. sur la nature et les dogmes de la religion gauloise; part. III.

(3) Pelloutier, Hist. des Celtes, liv. III, cap. VI.

(4) Regnator omnium Deus : cætera subjecta atque parentia. Tacit. de mor. German., cap. XXXV. Ce Dieu est appelé dans l'Edda, l'Auteur de tout ce qui existe, l'Eternel, l'Ancien, l'Etre vivant et terrible, l'Immuable; ses

culte au fond des forêts (1), et lui donnoient le nom de père (2):

Il est certain que les nations d'origine celtique adoroient primitivement un seul Dieu, créateur

attributs sont une puissance infinie, une science sans bornes, une justice incorruptible. Il dirige tout ce qui est haut et tout ce qui est bas, ce qui est grand et ce qui est petit ; il a fait le ciel et l'air, et l'homme qui doit toujours vivre. Mallet, Introd. à l'Hist. du Danemarck, p. 54. Le chef des mauvais esprits est nommé Loke dans l'Edda. C'est le calomniateur des dieux, le grand artisan des tromperies, l'opprobre des dieux et des hommes. Ibid, p. 62. univers., par une société de gens de lettres, tom. XIII, liv. IV, ch. 13, sect. 2. Ed. in-4°. Schedius, De diis ̧ German., p. 220. Cluver. German. antiq., cap. XXIX.

Hist.

(1) Lucos ac nemora consecrant, deorumque nominibus appellant secretum illud, quod solâ reverentiâ vident. Tacit., De morib. Germ., cap. IX. Il est possible que Tacite, en employant le mot deorum, parle selon l'usage. et les préjugés de son pays. On conçoit difficilement que cette secrète horreur, que le respect seul voyoit, pût recevoir plusieurs noms, et réveiller l'idée de plusieurs dieux.

(2) Ab Dite patre se prognatos prædicant. Cæsar. Bell., Gall., lib. I. Ce passage offre une nouvelle preuve de l'habitude qu'avoient les Romains de donner le nom de leurs dieux, aux dieux des autres nations. Les Gaulois ne connoissoient point le Dis, Ditis, de la mythologie grecque et romaine. Mais Tit, Tic ou Tiec, signifie père dans la langue celtique. (Vid., Dict. de la langue breton., par Pelloutier. Deric., Introduct. à l'Hist. ecclésiast. de

de l'univers (1), également connu des Slaves (2) et des Celtibériens (3). Leur culte étoit semblable à celui des Patriarches. L'Hibernie, aujourd'hui l'Irlande, paroît avoir conservé long-temps ce culte simple et pur. Ce fut un roi nommé Thighernand qui introduisit l'idolâtrie, et selon d'an

Bretagne, liv. I, p. 213.) César a été trompé par la ressemblance des sons: Au reste, dans un ouvrage cité par Carli (Let. Americ., tom. I, p. 101), Gusmann a prouvé que toutes les anciennes nations rapportoient leur origine à Teuth ou Toth. Toth signifiant Père, ces nations ne reconnoissoient donc qu'un seul Être créateur.

(1) Origen., in Ezechiel. lib. VIII, cap. IV.

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(2) Non diffitentur (Slavi) unum Deum in cœlis, cæ teris (diis) imperitantem; illum præpotentem cælestia tantùm curare hos verò, distributis officiis, obsequentes de sanguine ejus processisse; et unumquemque eò præstantiorem, quò proximiorem illi Deo deorum. Hermoldus, Chron. Slav., cap. LXXXIV.

(3) Les dieux que les Celtibériens adoroient n'avoient point de nom (Strab., lib. III.): preuve certaine qu'il étoit unique; car on ne donne des noms propres que lorsqu'il faut distinguer plusieurs êtres semblables. Il est fort croyable que ce Dieu unique étoit le vrai Dieu adoré par les Celtes, qui, ayant passé en Espagne et s'étant unis avec les Ibères, avoient formé la nation des Celtibères ou Celtibériens. Bullet., l'Exist. de Dieu démontrée, etc., tom. II, p. 14, 15.

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