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Monde, lorsque les Européens y pénétrèrent, au quinzième siècle (1). Les Mexicains reconnoissoient certainement un Créateur suprême, un Dieu conservateur de l'univers (2). Ils l'appeloient Teut, Teot (3), ou plutôt Teot! (4). Un

holland. Hist. des Indes orient., par Souchu de Rumefort.-M. de Flacourt, qui a commandé plusieurs années dans cette île, écrit dans l'histoire qu'il en a composée, » que tous les Madascarois croient qu'il y a un Dieu, qu'ils honorent, dont ils parlent avec respect, qui a tout créé, le ciel, la terre, et toutes les créatures, et les >> anges qui sont sans nombre » .

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(1) Hoc commune apud omnes penè barbaros (Americanos) est, ut Deum quidem omnium rerum supremum ac summè bonum fateantur... Igitur et quis ille summus idemque sempiternus rerum omnium opifex, quem ignoranter colunt, per omnia docere debent. Jos. Acosta, De procurendâ Indorum salute, lib. V, p. 475. « L'existence de >> Dieu et l'immortalité de l'âme avoient donc été du étoient » les premières bases de la religion de ces peuples qu'on appelle sauvages, barbares, etc. Carli, Lett. améric., tom. I, p. 105.—Ramnusio, Navigat. du Nouv.-Monde.-La Hontan, Voyages dans l'Amérique septentrion., tom. II, pag. 123

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(2) Solis, Hist.. de la conquête du Mexique.

(3) Id., ibid., p. 101.

(4) Le Théocalli (ou la maison de Dieu, le temple) de Mexico, « étoit dédié à Tercat-Lipoca, la première des di» vinités aztèques après Téotl, qui est l'Etre suprême et

de leurs rois avoit composé, en langue aztèque, soixante hymnes à son honneur (1). Les Toltéques nommoient cet être invisible Ipalne-moani et Tloque-Nahuaque, parce qu'il n'existe que par lui-même, et qu'il renferme tout en lui (2). On l'adoroit au Pérou, sous le nom de Pachacamac, mot composé qui signifie le Créateur du monde (3).

Le temple dédié à Pachacamac étoit rempli d'idoles auxquelles les Junches rendoient un culte; mais, ayant été soumis par Pachacutu, ils convinrent, par le premier article du traité de paix rapporté dans Garcilasso, qu'on abattroit dans ce temple toutes les idoles, «parce qu'il étoit absurde qu'elles fussent dans le même lieu

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>> invisible. » M. de Humboldt, vues des Cordillières et monumens de l'Amérique, tom. I , p. 99.

(1) Ibid., tom. II, p. 390. (2) Ibid., tom. I, p. 259.

(3) Pacha signifie monde, en langue péruvienne, et camar, vivifier, animer; ainsi, Pacha-camac ne désigne autre chose que le Créateur du monde. Carli, Lett améric., tom. 1, p. 101. Vid. et. Hist. des Incas, tom. 1, p. 304 et p. 535. Manco-capac... enseignoit l'existence d'un >> seul Dieu invisible, éternel, tout-puissant, auteur et » source de toutes choses, et méritant de la part des » hommes la plus profonde vénération... On le nommoit

» que le Créateur de l'univers; qu'à l'avenir on » ne lui dédieroit plus aucune figure; mais qu'on » l'adoreroit de cœur, attendu que, n'étant pas » visible comme le soleil, on ne pouvoit pas >> savoir sous quelle figure il falloit le repré» senter (1). »

Les habitans de l'Amérique septentrionale distinguoient des génies subalternes, le Créateur du monde. Ils appeloient celui-ci Isnez (2). Plusieurs tribus sauvages connoissent Dieu sous le nom de Grand-Esprit (3). Ramon, religieux espa

» Pacha-Camac. » Mém. de l'académ. des Inscriptions, tom. LXXI, p. 381.

Clavigero, Hist. ancienne du

(1) Id., ibid., p. 102. Mexique, tom. II, n. 4 et suiv.

(2) Carli, ibid., p. 105.

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(3) Charlevoix, Hist. de la Nouvelle-France, tom. III, p. 345. Sagard, Voyage du pays des Hurons, p. 226. -Hist. génér. des Voyages, tom. LVII, p. 72, 74. — Histoire de l'Amér. septentrion., par M. de la Potherie, tom. II, p. 3, 10. Histoire naturelle et civile de la Californie, trad. de l'anglais. — Les habitans de la baie d'Hudson reconnoissent un être d'une bonté infinie , qu'ils nomment Vkouma, c'est-à-dire le grand Chef. Ils le regardent comme l'auteur de tous les biens dont ils jouissent; ils en parlent avec respect, ils chantent ses louanges dans un hymne, d'un ton fort grave et même assez harmonieux. Ils reconnoissent de même un autre être, qu'ils appellent Ouitikka, et qu'ils représentent comme

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gnol, que Colomb avoit amené avec lui à SaintDomingue, et qui en avoit appris la langue, a laissé, sur la religion des habitans de cette île, un ouvrage qu'on trouve en entier dans l'Histoire d'Alphonse Ulloa. Ces peuples croyoient, dit-il, à un Etre-Suprême, créateur et premier moteur de l'univers. Ils l'appeloient Jocanna ou Gnamaonocan. Cet Etre tout-puissant manifestoit sa volonté aux caciques, par le moyen, de certains êtres intermédiaires, nommés Cemi, Tuyra, etc (1).

Les sauvages de la Guiane croient en Dieu, comme auteur suprême de tout bien, et qui n'a jamais la volonté de leur faire le moindre mal ; mais ils rendent un culte aux mauvais génies pour détourner les maux dont ils peuvent les affliger (2).

Même croyance à la Louisiane (5), au Brésil (4) et chez les Araucans. Ils reconnoissent un

la source et l'instrument de toute sorte de maux. Hist. Génér. des Voyages, t. LVI, p. 225.

(1) Carli, Lettres américaines, tom. I, pag. 111, 112. (2) Stedman, Voyage à Surinam, etc., tom. II, c. XV.—Hist. de l'Orénoque, parle P. Gumila, c. XXVI. Lettre du P. de la Neuville, dans le Journal de Trévoux; mars, 1723.

(3) Le Page, Histoire de la Louisiane, tom. II, p. 327. (4) Les Brésiliens reconnoissent un premier et souve

Etre-Suprême, auteur de toutes choses, qu'ils appellent Pillan. Ce mot dérive de Pulli ou Pilti âme ou esprit par excellence. On l'appelle aussi Guenu-Pillan, esprit du ciel; Eutagen, grand être; Thalcave, le tonnant; Vivennvoe, créateur de tout; Vilpepilvoe, tout-puissant; Molghelle, éternel; Aunonolli, infini. Ils disent qu'il est le Grand-Toqui du monde invisible, et en cette qualité, il a ses Apo-Ulmenes et ses Ulmenes, ou divinités subalternes auxquelles il confie l'administration des choses d'ici-bas (1).

Arrêtons-nous : c'en est assez. A quoi serviroient les témoignages que nous pourrions produire encore? et, quand toutes les générations humaines, secouant leur poussière, viendroient elles-mêmes nous dire, voilà ce que nous avons cru, serions-nous plus certains que la connoissance d'un Dieu unique, éternel, père de tout ce qui est, se conserva toujours dans le monde ? C'est la foi universelle, la foi de tous les siècles et de toutes les nations. Quelle frappante unanimité! quel magnifique concert! qu'elle est im

rain Dieu, qu'ils appellent Tupa et Typana. Laet. de Orig. Gen. amer., p. 193.— Margrard de Bars. Reg., chap. IX.

(1) Tableau civil et moral des Araucans, nation indépendante du Chili; trad. de l'espagnol du Viagero universal. Annal. des Voyages, tom. XVI, p. 90.

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