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posante cette voix qui s'élève de tous les points de la terre et du temps, vers le Dieu de l'éternité!

A l'écart, dans les ténèbres, une autre voix, une voix sinistre a été entendue ; elle sembloit sortir d'un sépulcre et se briser entre des ossemens; c'étoit comme la voix de la mort. Les peuples ont prêté l'oreille à ce bruit funèbre; de sourds blasphèmes sont venus jusqu'à eux; ils ont dit : C'est le cri de l'athée! et ils ont frémi d'horreur.

Auteur de tous les êtres! tous les êtres attestent votre existence : ils sont en vous, et vous êtes en eux; vous les pénétrez, vous les inondez de votre vie, vous vous manifestez à eux de mille manières diverses, et nul ne peut vous ignorer. Les puissances célestes, les esprits innombrables à qui vous avez confié l'administration de vos œuvres, vous connoissent et chantent votre gloire (1); mais l'homme a refusé de vous glorifier; il a transporté à la créature le culte qui n'est dû qu'à vous. Dans l'égarement de son cœur il a oublié le souverain maître, pour adorer ses ministres et ses sujets rebelles, pour s'adorer lui-même ; voilà son crime, que vous seul, pouviez effacer, ô Jésus! Hommes, levez les yeux

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(1) Coeli enarrant gloriam Dei. Ps, XVIII, 1,

au ciel, c'est là qu'est votre Père; abaissez-les sur la croix, c'est là qu'est votre Rédempteur ; et que votre être tout entier s'écrie : Adoration, amour au Dieu qui a créé l'univers ! amour, adoration au Dieu qui l'a sauvé !

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EN considérant ce qu'offrent d'universel les croyances du genre humain, nous avons montré que partout on a reconnu

1o. L'unité d'un Dieu éternel, tout-puissant, créateur et conservateur;

2o. L'existence d'esprits intermédiaires de différens ordres, qui sont les ministres du Dieu suprême dans le gouvernement du monde; les uns bons et qu'il est utile d'invoquer (1), ainsi que les âmes des hommes vertueux, élevés après la mort à un haut degré de gloire et de puissance; les autres mauvais et que nous devons craindre,

(1) Bacon met au nombre des paradoxes ou des contradictions apparentes du christianisme : Que nous ne demandions rien aux anges, et que nous ne leur rendions grâces de rien, tout en croyant que nous leur devons beaucoup. (Christ. paradoxes, etc. Works, tom. II, p. 494.) Cette contradiction, qui n'est point du tout apparente, ne se trouve point, comme l'observe M. le comte de Maistre, dans le christianisme total. Soirées de S.-Pétersb., t. II, p. 447.

parce qu'ils cherchent sans cesse à nous nuire. 3o. La nécessité du culte (1);

Toutes ces croyances sont vraies : elles forment encore une partie principale des dogmes chrétiens; nous honorons les anges et les saints, nous les invoquons. Mais les hommes ont fait plus, ils les ont adorés, et les démons mêmes, violant ainsi le premier des devoirs envers le Souverain Etre; et, comme nous l'avons prouvé, l'idolâtrie, par son essence, n'est pas la négation d'une vérité, mais la transgression d'un commandement; elle n'est pas une erreur, mais un crime.

Les païens, en commettant ce crime, avoient d'autant moins d'excuse que nulle part on n'i

(1) Hi certè à pueritiâ ad deos affirmandos eo maximè Cinducere animum potuerunt, quod, dùm lacte nutrirentur, à nutricibus matribusque multa de illis joco et seriò dicta decantataque in orationibus audiebant, et in sacrificis videbant consentanea quæque illis fieri, quæ suavissimè pueri et vident, et audiunt, dùm parentes eorum summo studio pro se liberisque sacrificare, et supplices orare deos, quasi quàm maximè dii sint, viderent; nec non quotidiè in ortu et occasu solis et lunæ Græcos et barharos omnes, tam in rebus adversis, quàm secundis, conspicerent adorare; atque ex hoc non suspicionem quòd dii non sint afferre; sed testimonium quòd sint, absque controversia perhibere. I lat. de Legib., lib. X. Oper., t. IX, p. 71, 72.

gnoroit que le culte devoit principalement s'adresser au Dieu suprême. Ce devoir est marqué très-expressément dans un grand nombre de passages que nous avons produits, et plusieurs même rappellent l'obligation de n'adorer que ce Dieu (1), toujours attentif à conserver, par mille moyens divers, au milieu d'un monde corrompu, le souvenir de son existence et de sa loi.

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Macrobe observe que pour montrer la toute puissance du Dieu suprême, qui étant toujours invisible, ne peut être connu que par l'esprit

» Platon appelle cet univers le Temple de Dieu. » Quelque vénération qu'on ait pour les parties » de ce temple, elle est bien différente du sou» verain culte qui appartient à son auteur, et >> tous ceux qui servent au temple de Dieu, » doivent vivre en véritables prêtres (2). »

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(1) Quand nous estimons, dit saint Justin, qu'on ne doit pas adorer les ouvrages de la main des hommes, nous ne faisons qu'approuver le sentiment de Menandre et de plusieurs autres, qui se fondoient sur cette raison que l'ouvrier est toujours plus noble que son ouvrage. Τῷ δὲ καὶ μὴ δεῖν χειρῶν ἀνθρώποις προσκυνεῖν, Μενάνδρῳ τῷ και μικῷ, καὶ τοῖς ταῦτα φήσασι, ταὐτὰ φράζομεν· μείζονα γὰρ τὸν δη μιουργὸν τοῦ σκευαζομένου ἀπεφήναντο. S. Justin, Apolog. II, Oper., pag. 66, Lutet., Paris, 1615.

(2) Ideo ut summi omnipotentiam Dei ostenderet posse vix intelligi, nunquàm videri, quidquid humano subji

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