Obrázky na stránke
PDF
ePub

« Il faut, dit Hiéroclès, reconnoître et servir » les dieux, de sorte que l'on ait grand soin de >> les bien distinguer du Dieu suprême, qui est » leur auteur et leur père; il ne faut pas non plus » trop exalter leur dignité; et enfin le culte qu'on » leur rend doit se rapporter à leur unique créa»teur, que l'on peut nommer proprement le » Dieu des dieux, parce qu'il est le maître de » tous, et le plus excellent de tous (1). »

On voit par ces passages qu'au sein même du paganisme, il y eut toujours des hommes qui s'élevèrent contre le principe de l'idolâtrie. Elle étoit, de plus, universellement condamnée sous un autre rapport; car, en s'abandonnant à des cultes impies et abominables, le monde entier savoit que le culte de la Divinité devoit être saint comme elle (2). On a vu que le théâtre

citur aspectui templum ejus vocavit, qui sola mente concipitur. Ut qui hæc veneratur ut templa, cultum tamen maximum debeat conditori, sciatque quisque in usum templi hujus inducitur, ritu sibi vivendum sacerdotis. Macrob. Somn. Scip., lib. I, v. 14. Ces dernières paroles rappellent celles de saint Pierre: «Vos... regale sacerdotium, gens sancta. » Ep. I, cap.

, 9.

II, (1) Hierocl. in Carmin. Aur., p. 10.

(2) Dans les oracles chaldaïques, il est ordonné de rendre à Dieu un culte saint, σeb×øðnvæι Osov άyvæg. — Deos pla

même retentissoit de cette maxime, consacrée par les poëtes, les philosophes, les législateurs.

La prière (1) et le sacrifice, voilà le culte suivant Platon; et point de véritable culte sans la piété et la sainteté (2). L'homme qui s'abandonne à ses passions, «< ne sera jamais cher à » aucun autre homme ni à Dieu; car il ne peut » y avoir de société entre eux, ni par conséquent » d'amitié. Mais les sages disent qu'il existe entre » le ciel et la terrre, entre les hommes et les » Dieux une société fondée sur la tempérance, » la modestie et la justice (3). C'est donc en vain

catos efficiet, et sanctitas. Cicer., De officiis, lib. II, cap. III, n. 11.

(1) Point de religion sans prières. Voltaire, Addit. à l'Hist. génér., p. 38. Edit,. de 1763.

(2) Τοῦτο τοίνυν ἐμοιγε δοκεῖ, τὸ μέρος τοῦ δικαίου εἶναι εὐσε βές τε καὶ ὅσιον τὸ περὶ τὴν τῶν θεῶν θεραπείαν· τὸ δὲ περὶ τὴν τῶν ἀνθρώπων, τὸ λοιπὸν εἶναι τοῦ δικαίου μέρος... Τίς δὴ θεῶν· θεραπεία εἴη ἄν ἡ ὁσιότης... Τί δὴ αὖ λέγεις τὸ ὅσιον εἶναι καὶ τὴν ὁσιότητα; οὐχὶ ἐπιστήμην τινὰ τοῦ θύειν τε καὶ εὔχεσθαι; Plat., Eutiphro., Oper., tom. I, pag. 28, 29, 31 et 32, Edit. Bipont. Id., De Legib., lib. IV, tom. VIII, pag. 186; et lib X, tom. IX, pag. 66 et seqq.

(5) Οὔτε γὰρ ἄν ἄλλῳ ἀνθρόπῳ προσφιλής ἂν εἴη ὁ τοιοῦτος, οὔτε θεῷ. Κοινωνεῖν γὰρ ἀδύνατος· ὅτῳ δὲ μὴ ἔστι κοινωνία, φιλία οὐκ ἄν εἴη. Φασὶ δ ̓ οἱ σοφοὶ, καὶ οὐρανὸν καὶ γῆν, καὶ θεοὺς καὶ ἀνθρώ πους τὴν κοινωνίαν συνέχειν, καὶ φιλίαν καὶ κοσμιότητα, καὶ σω

que le méchant tâche de se les rendre propices;

>> mais ils reçoivent toujours favorablement le » culte des saints (1). »

» Le culte des dieux, le meilleur, le plus pur, » le plus saint, le plus religieux, est de les ado» rer avec un cœur droit, chaste, incorruptible, >> et une bouche également pure, » dit Cicéron; et il ajoute : «Ce ne sont pas seulement les philosophes, mais aussi nos ancêtres, qui ont distingué la superstition de la religion (2). »

[ocr errors]

Marc-Aurèle recommande « de faire chaque » chose, même la plus petite, en considérant la » liaison intime qu'il y a entre les choses di>> vines et les choses humaines : car, dit-il, vous >> ne ferez jamais bien aucune chose purement >> humaine, si vous ne connoissez ses rapports » avec les choses divines, et de même vous ne

ppooúvnv xai dixacórnτa. In Gorgiû, tom. IV, Oper., p. 132. Edit. Bipont.

(1) Μάτην οὖν περὶ θεοὺς ὁ πολὺς ἐστὶ πόνος τοῖς ἀνοσίοις· τοῖς dé óσions éyxαιpóτaтоç üлασ. De Legib., lib. IV, tom. VIII, pag. 187.

(2) Cultus deorum est optimus, idemque castissimus atque sanctissimus, plenissimusque pietatis, ut eos purâ, * integrâ, incorruptâ et mente et voce veneremur. Non enim philosophi solum, verùm etiam majores nostri superstitionem à religione separaverunt. De Naturâ Deor., tib. II, cup. XXVIII. Vid. et. lib. I, cap. 11.

»

vous acquitterez jamais bien d'aucun devoir » envers Dieu, si vous n'avez égard aux choses humaines (1)... L'âme est faite pour la piété >> et la sainteté envers Dieu, aussi bien que pour pratiquer la justice envers les hommes, et » même les actes de piété sont plus excellens » que les actes de la justice humaine (2).

[ocr errors]
[ocr errors]

Dans les pays et dans les siècles les plus corrompus, la voix de la tradition enseignoit encore aux hommes à respecter la sainteté des autels (3), et à n'adresser à la Divinité que des prières

(1) Réflexions morales de l'emper. Marc-Antonin, . III, S 13.

(2) Μᾶλλον δὲ πρεσβύτερα τῶν δικαιοπραγμάτων. Ibid., liv. XI, S 20.

(3)

...O colendi

Semper, et culti, date quæ precamur
Tempore sacro,

Quo sibyllini monuêre versus,

Virgines lectas, puerosque castos,

Diis, quibus septem placuêre colles,
Dicere carmen.

Dii probos mores docili juventæ,

Dii senectuti placidæ quietem,

Romulæ genti date remque prolemque
Et decus omne.

Horat. Carm. seculare. Senèque, louant la pudeur d'un jeune homme qui, cùm quarumdam (mulierum) usque ad tentandum pervenisset improbitas, erubuit, quasi peccasset quòd placuerat; ajoute qu'il étoit digne du sacerdoce par

dignes d'elle (1). Les lois mêmes en faisoient un devoir, et celle des Douze-Tables menace de la

la sainteté de ses mœurs: Hâc sanctitate morum effecit, ut puer admodùm dignus sacerdotio videretur. Consol. ad Marciam, cap. XXIV.

(1) Plaute introduit un dieu subalterne parlant ainŝi : « Je suis citoyen de la cité céleste, dont Jupiter, père des » dieux et des hommes, est le roi. Il commande aux na» tions, et nous en voie par tous les royaumes pour con» noître les mœurs et les actions, la piété et la vertu des >> hommes. C'est envain que les mortels tâchent de le sé>> duire par des offrandes et des sacrifices: ils perdent >> leurs peines, car il a en horreur le culte des impies. » Qui gentes omnes, mariaque et terras movet, Ejus sum civis civitate cœlitûm.....

Qui est imperator divûm atque hominum Jupiter,
Is nos per gentis alium alia disparat,

Hominum qui facta, mores, pietatem et fidem
Noscamus....

Atque hoc scelesti illi in animum inducunt suum,
Jovem se placare posse donis, hostiis,

Et operam et sumptum perduunt : ideò fit, quia
Nihil ei acceptum est à perjuris, supplicii.

Plaut., Rudens., Prolog.

Orandum est, ut sit mens sana in corpore sano.

Fortem posce animum.....

.......

Qui ferre queat quoscumque labores,
Nesciat irasci, cupiat nihil, et potiores
Herculis erumnas credat sævosque labores
et cænis, et plumâ Sardanapali.
semita certè

Et venere

[ocr errors]

Tranquilla per virtutem patet unica vitæ.

Juvenal., Satir. X, v. 356.-364.

« PredošláPokračovať »