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penses ou de châtimens éternels (1), et elles ont admis de plus l'existence d'un état intermédiaire, d'un véritable purgatoire, ainsi que Voltaire (2) et Warburton (3) le reconnoissent formellement.

Les Egyptiens mettoient dans la bouche des mourans une prière pour demander d'êtres reçus dans le séjour des immortels (4). Ils prioient pour les morts, comme l'a prouvé M. Morin par un passage de leur liturgie (5). Ils appeloient l'enfer amenthès (6). C'est l'adès des Grecs (7), qui, à ce

(1) Ibid., cap. XXIII et XXIV, p. 294 et seq. — Boulanger lui-même avoue que les anciens dogmes du grand Juge, du jugement dernier et de la vie future, même en se corrompant ne s'éteignirent jamais totalement. Recherches sur l'origine du despotisme oriental, sect. X, p. 3.

(2) L'opinion d'un purgatoire ainsi que d'un enfer est de la plus haute antiquité. Addit. à l'Hist. génér., p. 74. (3) Divine legat. of Moses, vol. I.

(4) Porphyr. de abstin. animat.

(5) Hist. de l'acad. des Inscrip., tom. II, p. 125. (6) Banier, La myth. et les fables expliquées par l'hist., tom. V, p. 12, 15, 46.

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(7) « La première notion de l'enfer et des ChampsÉlysées venoit d'Égypte, au rapport de Diodore de » Sicile, et elle avoit pour fondement l'opinion de l'im» mortalité de l'âme, que les prêtres égyptiens enseignoient dès les temps les plus reculés. De l'Égypte, ce » système fut porté dans la Grèce avec les colonies qui y

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qu'il paroît, empruntèrent d'eux jusqu'au nom du Tartare, mot qui, dans la langue égyptienne, signifie habitation éternelle (1).

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Plusieurs philosophes, dit Leland, « ont enseigné l'immortalité de l'âme, et un état futur » de récompenses et de peines. Mais ils n'ont point enseigné ce dogme, comme une opinion. qu'ils eussent inventée, une production de leur raison, une découverte de leur génie philosophique, mais comme une ancienne tradition qu'ils avoient adoptée, et qu'ils appuyoient des meilleurs argumens que leur fournissoit la philosophie (2). »

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Quelle étoit cette tradition? que disoit-elle ? Platon va nous l'apprendre.

« Celui qui règne sur nous ayant vu que » toutes les actions humaines ont pour âme soit » la vertu, soit le vice, il nous a préparé diffé>> rentes demeures selon la nature de nos ac» tions, laissant à notre volonté le choix entre >>ces demeures diverses... Ainsi les âmes portent » en elles-mêmes la cause du changement

» passèrent, et de là dans l'Italie. » Hist. de l'acad. des Inscript., tom. II, p. 6 et 7.

(1) Ibid., p. 13.

(2) Nouv. Démonstr. évangel., part. III, chap. IV, $6, tom. IV, p. 129 et 130.

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qu'elles doivent éprouver, selon l'ordre et la >> loi du destin. Celles qui n'ont commis que des » fautes légères, descendent moins bas que les » âmes plus coupables; elles errent à la surface de la terre. Celles qui ont commis plus de crimes, et des crimes plus grands, sont précipitées dans l'abîme qu'on appelle l'enfer ou d'un nom semblable, lieu redouté des vivans » et des morts, et dont la pensée trouble encore l'homme pendant son sommeil. Mais l'âme qui, par de continuels efforts de sa volonté, » avance dans la vertu et se corrige du vice, est transportée dans un séjour d'autant plus heureux et plus saint, qu'elle s'est plus rapprochée » de la perfection divine; et le contraire arrive à l'âme qui, au lieu de se corriger, s'est per» vertie. Jeune homme, tel est le jugement des dieux qui habitent le ciel, des dieux que tu t'imagines ne pas s'occuper de toi. Les bons » seront réunis aux âmes des bons, et les mé>> chans aux âmes des méchans. Chacun rejoin» dra ceux qui lui ressemblent, pour agir et >> souffrir selon ce qu'il est. Que ni toi, ni aucun >> autre ne se flatte d'éviter ce jugement des dieux. Quand tu pénétrerois dans les profondeurs de la terre; quand, prenant ton vol, tu t'élèverois » dans les hauteurs des cieux, le supplice que » tu as mérité t'atteindra, soit ici-bas, soit dans

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» les enfers, soit dans un lieu plus terrible en» core (1).

Au commencement de ce magnifique morceau, Platon reconnoît l'unité de celui qui règne sur nous, de notre Roi, comme il l'appelle (2). En parlant ensuite du jugement des dieux, en les associant ainsi à la justice et à la puissance du Dieu suprême, il ne s'écarte point, au contraire il se rapproche de la doctrine chrétienne (3); car voici ce que dit Bossuet:

Je vois aussi dans l'Apocalypse, non seu>>lement une grande gloire, mais encore une grande puissance dans les saints. Car Jésus» Christ les met sur son trône, et comme il est » dit de lui dans l'Apocalypse', conformément » à la doctrine du psaume II, qu'il gouverne » les nations avec un sceptre de fer; lui-même,

(1) Επειδὴ κατεῖδεν ἡμῶν ὁ βασιλεὺς ἐμψυχους οὖσας τὰς πράξεις ἅπασας, καὶ πολλὴν μὲν ἀρετὴν ἐν αὐταῖς οὖσαν, πολλὴν δε κακίαν... μεμηχάνηται δὴ πρὸς πᾶν τοῦτο, τὸ, ποῖον τι γιγνόμενον ἀεὶ, ποίαν ἕδραν δεῖ μεταλαμβάνον οἰκίζεσθαι, καὶ τίνας ποτέ τοπους, κ. τ. λ. De Legib., lib. X, Oper., tom. IX, pag. 106.—108.

'(2) Cicéron emploie la même expression : « Vetat enim » dominans ille in nobis Deus, injussu hinc nos suo de» migrare. » Tuscul., lib. I, cap. XXX, n. 74.

(3) Sancti de hoc mundo judicabunt. Ep. I ad Corinth., VI, 2.

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» dans le même livre, il applique le même psaume,

» le même verset, à ses saints, en assurant

qu'en cela, il leur donne ce qu'il a reçu de son » Père. Ce qui montre que non seulement ils >> seront assis avec lui dans le jugement der»> nier, mais encore que dès à présent, il les >> associe aux jugemens qu'il exerce, et c'est aussi en cette manière qu'on l'entendoit dès les premiers siècles de l'Église, puisque saint » Denis d'Alexandrie, qui fut une des lumières » du troisième, l'explique ainsi en termes for» mels......; et on ne doutera pas que saint >> Denis n'ait très-bien pris l'esprit de saint » Jean, si on considère ses paroles de l'Apoca» lypse: Je vis les âmes de ceux qui avoient été » décapités pour le témoignage de Jésus, et des » trônes, et le jugement leur fut donné. C'est à ces âmes séparées des corps, qui n'avoient » encore eu part qu'à la première résurrection, » que nous verrons n'être autre chose que gloire où sont les saints avec Jésus-Christ >> avant le jugement dernier; c'est, dis-je, à » ces âmes saintes, que le jugement est donné. >> Ces saints jugent donc le monde en cet état ; » en cet état, ils règnent avec Jésus-Christ, et > ils sont associés à son empire (1). »

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(1) Préface de l'Apocalypse, chap. XXVIII.

la

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