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Socrate enseignoit « qu'il y a deux chemins >> différens pour les âmes lorsqu'elles sortent du » corps. Celles qui, entraînées et aveuglées par » les passions, se sont souillées de vices cachés, » ou de crimes publics, prennent un chemin

détourné qui les conduit loin de l'assemblée » des dieux; mais celles qui, demeurant chastes et » pures, se sont préservées de la contagion du » vice, et ont eu dans un corps mortel une vie » toute divine, retournent vers les dieux, dont » elles viennent (1). Telle est, ajoute Cicéron, >> la doctrine des anciens et des Grecs (2).

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Qui n'admireroit l'immuable uniformité de cette doctrine, et l'universalité de l'antique tra

(1) Ita enim censebat, itaque disseruit duas esse vias, duplicesque cursus animorum è corpore excedentium, nam qui se humanis vitiis contaminavissent, et se totos libidinibus dedissent, quibus cæcati velut domesticis vitiis atque flagitiis se inquinavissent, vel republicâ violandâ fraudes inexpiabiles concepissent, iis devium quoddam iter esse, seclusum à concilio deorum ; qui autem se integros castosque servavissent, quibusque fuisset minima cum corporibus contagio, seseque ab his semper sevocassent, essentque in corporibus humanis vitam imitati deorum; his ad illos, à quibus essent profecti, reditum facilem patere. Tusculan, lib. I, c. XXX,

n. 72.

(2) Sed hæc et vetera, et à Græcis. Ibid., n. 74.

dition, qui, instruisant également les peuples, policés ou barbares, dans tous les temps et dans tous les lieux, mettoit, à dix-huit siècles de distance, les mêmes paroles dans la bouche d'un philosophe d'Athènes, et dans celle d'un sauvage américain ? Pierre Martyr, dans son Sommaire, rapporte qu'un vieux' Indien dit à Christophe Colomb: « Tu nous as effrayés >> par ta hardiesse ; mais souviens-toi que nos âmes ont deux routes, après la sortie du corps: >> l'une est obscure, ténébreuse; c'est celle que prennent les âmes de ceux qui ont molesté les >> autres hommes. L'autre est claire, brillante, » et destinée aux âmes de ceux qui ont donné » la paix et le repos. » La doctrine des Incas étoit d'accord avec celle de ce vieux insulaire. Ils enseignoient que les bons jouissent d'une vie heureuse après cette vie, et que les méchans souffrent toutes sortes de tourmens (1). La même

>>

Garci

(1) Carli, Lettres améric., tom. I, p. 106. lasso de la Vega, après avoir comparé tout ce qu'avoient écrit les écrivains espagnols, Acosta, Ciera de Léon, Gomara, Valera et autres, nous apprend, liv. II, ch. VII, que les Incas croyoient l'âme immortelle, une vie future heureuse ou malheureuse, et même la résurrection des corps. Ils appeloient le corps de l'homme alpacamasca, ou terre animée. Ils divisoient l'univers en trois parties: 1o Hanan pacha, ou le haut-monde, le ciel;

croyance étoit répandue dans tout le NouveauMonde (1).

Plusieurs sectes philosophiques avoient conservé chez les Grecs et chez les Romains, ce dogme de l'antique tradition, que d'autres sectes tentoient d'ébranler. Suivant Zénon et les stoïciens, il existe des enfers, et des demeures différentes pour les gens de bien et pour les impies: les premiers habitent des régions délicieuses et tranquilles; les autres expient leurs crimes dans un séjour ténébreux et dans d'horribles gouffres (2).

Celse, quoique épicurien, n'ose s'élever contre eette doctrine. « Les chrétiens, dit-il, ont raison

c'étoit là que se rendoient les âmes des bons; 2° Hurin pacha, ou le bas-monde que nous habitons ; 3° Vehu pacha, le centre de la terre, ou l'enfer, destiné aux âmes des méchans. Ils gardoient leurs cheveux et leurs ongles, espérant les retrouver à la résurrection.

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(1) Carli, Lettres amér., tom. I, p. 125 et suiv.. Robertson, histor. of America, Book IV, vol. II, p. 171 et seq. (2) Esse inferos Zeno stoïcus docuit, et sedes piorum ab impiis esse discretas, et illas quidem quietas et delectabiles incolere regiones, hos verò luere poenas, in tenebrosis locis atque cœni voraginibus horrendis. Lactant Divin. institut., lib. VII, cap. VII. Cicéron tient le même langage dans un passage de son livre De consolatione, que Lactance nous a conservé. Ibid., lib. III, cap. XIX.

» de penser que ceux qui vivent saintement se»ront récompensés après la mort, et que les » méchans subiront des supplices éternels. Du

reste, ce sentiment leur est commun avec tout » le monde (i): » et c'est aussi ce qu'avoue Sextus Empiricus (2).

On a des preuves que c'étoit un dogme des Étrusques (3), et les marbres, les bas-reliefs, les inscriptions des tombeaux, et beaucoup d'autres monumens, attestent qu'il n'y eut jamais de croyance plus universelle (4).

(1) Οἱ δὲ ἀδικοὶ παμπὰν αἰωνίοις κακοῖς συνέξονται. Οrigen. contra Cels., lib. VIII, pag. 409, Edit. Spenser.

(2) Sext. Empiric., adv. Matt., lib. VIII.

(5) Per quanto poi se appartiene agli Etruschi, da' monumenti loro pur si raccoglie, aver cglíno avuta la medesima persuasione intorno alle felicità, e alle pene dell' altra vita siccome il senator Bonarotti, il di cui grand merito in queste materie è agli eruditi palese, osserve nelle sue Spiegazioni, e conghietture sopra i monumenti Etruschi aggiunte all' Etruria Regale di Tommaso Dempstero. Scriv'egli cosi nel § 26. « Harum ergo tabularum ope » discimus, Etruscis communem cum Græcis et Latinis » de Inferorum cruciatibus, qui in hâc picturâ expressi >> videntur, opinionem fuisse. » La pittura di cui parla, sta nella Tavol. 88 del tom. II. Valsecchi, Dei fundam. della relig., lib. I, cap. VIII, vol. I, p. 150, in not.

(4) Hi putabant post hanc vitam aliam haberi, et in illâ vitâ ut gauderent defuncti, et valerent precabantur. Sæpè

Les anciens reconnoissoient trois états différens de l'âme après la mort (1). Le premier étoit l'état de bonheur dont les âmes saintes jouissoient éternellement dans le ciel; le second, l'état de souffrance auquel les âmes des méchans, les âmes absolument incurables (2), selon l'expression de Plutarque, étoient condamnées éternellement aussi dans les enfers. Le troisième état, mitoyen entre les deux autres, étoit celui des âmes qui, sans avoir mérité des châtimens éternels, étoient néanmoins encore redevables à la Justice divine (3).

sepulcrales occurrunt inscriptiones cum voce xaips, quod per illud vale potest explicari, vel per illud gaude. Sunt et alia epitaphia in queis vivi mortuos excitare ad gaudium, et ad fiduciam videntur dicendo εὐψύχει, θάρσει, eùlúμɛr, oùdeiç åÐávatos, bono animo esto, confide, macte animo, nemo immortalis. Hujusmodi quamplurimæ apud Gruterum. Montfaucon, antiq. Expl. Supplem., tom. V, lib. I, cap. 8.

(1) Dans une dissertation très-savante sur l'usage de la prière pour les morts parmi les païens, M. Morin observe qu'ils partageoient les morts en trois classes, les saints, les imparfaits, les impies, et qu'ils leur assignoient des demeures différentes. Hist. de l'acad. des Inscriptions, tom. II, p. 121.

(2) Iláμrav άviáтovç. Plutarch., De his qui à Numine serò puniuntur.

(5) Mǹ ixavwç dedwxwę dízny. Plat., De Republ., lib. X tom. VII, p. 325. Ed. Bipont.

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