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» rien de droit en elle, parce qu'elle n'a point » été nourrie de la vérité. Maîtresse de suivre

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ses penchans, elle s'est plongée dans la mol»lesse, la débauche, l'intempérance, dans des » désordres de toute espèce, de sorte qu'elle re» gorge d'infamie: ce que voyant le Juge il » l'envoie ignominieusement dans la prison où elle doit subir les supplices qu'elle a mérités; » car il convient que celui qui est puni juste»ment, le soit afin d'en tirer de l'avantage en » devenant meilleur, ou pour servir d'exemple » aux autres, et les porter à se corriger par la » crainte que son châtiment leur inspire (1). Or >> ceux que les dieux et les hommes punissent >> afin que leur punition leur soit utile, sont les » malheureux qui ont commis des péchés gué»rissables (2) la douleur et les tourmens >> leur procurent un bien réel, car on ne peut » être autrement délivré de l'injustice (3). Mais » pour ceux qui, ayant atteint les limites du

:

(1) Discite justitiam moniti, et non temnere divos.

Virgile, Eneid., lib. VI.

(2) ἰάσιμα αμαρτήματα. -- Sanabiles fecit nationes orbis terrarum. Sap. I, 14.

(3) Quand on a péché, il faut courir au-devant de la peine, comme au seul remède du vice. Hierocl. Comment. in aurea Carmin., p. 120. Ed. Cant., 1709.

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mal, sont tout-à-fait incurables, ils servent d'exemple aux autres, sans qu'il leur en re>> vienne aucune utilité, parce qu'ils ne sont pas susceptibles d'être guéris: ils souffriront éter» nellement des supplices épouvantables (1).......... C'est pourquoi, méprisant les vains honneurs » et ne regardant que la vérité, je m'efforce de >> vivre et de mourir en homme de bien; et je >> vous y exhorte, ainsi que tous les autres, au>> tant que je puis. Je vous rappelle à la vertu, je vous anime à ce saint combat, le plus grand, croyez-moi, que nous ayons à soutenir sur » la terre. Combattez donc sans relâche, car » vous ne pourrez plus vous être à vous-même >> d'aucun secours, lorsque, présent devant le Juge (2), vous attendrez votre sentence tout tremblant, et saisi de terreur (3). Cette sen

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(1) Οἱ δ ̓ ἂν τὰ ἔσχατα ἀδικήσωσι, καὶ διὰ τοιαῦτα ἀδικήματα ἀνιάτοι γενωνται... τὰ μέγιστα καὶ ὀδυνηρότατα καὶ φοβερώτατα πάθη πάσχοντας.

(2) In omnibus respice finem, et qualiter ante districtum stabis judicem cui nihil est ocultum, qui muneribus non placatur, nec excusationes recipit, sed quod justum est judicabit. Imit. Christi, lib. I, cap. XXIV, n. 1. (3) Plat. Gorgias; Oper., tom. IV, p. 166 et seq. Ed. Bipont. Vid. et. Hierocl., De Provid. et fato. blich., De animâ. Strom., lib. IV.

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Vet. poët. ap. Clem. Alexandr.

Sextus Empir. adv. Matth., lib. VIII.

»tence rendue, le Juge ordonne aux justes de » passer à la droite et de monter aux cieux ; il >> commande aux méchans de passer à la gauche » et de descendre aux enfers (1). »

Aveugles contempteurs de la loi divine, vous l'entendez ! Ce n'est pas seulement l'Évangile, objet de votre stupide mépris, c'est l'antique tradition du genre humain qui marque votre place à la gauche du souverain Juge, et qui vous dit : Descendez!

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Les âmes des méchans, les âmes perdues étoient appelées Lamies, Larves, Lemures (2). On les chargeoit de malédictions. De là certaines formules qu'on gravoit sur les tombeaux, pour empêcher qu'on ne fît des imprécations contre les mânes de ceux qui y étoient ensevelis : Qui que vous soyez, épargnez les manes, et ne les maudissez pas (3).

On peut voir dans Stobée, Eclog. Phys., lib. I, un grand nombre de passages des anciens, sur le jugement, les `peines et les récompenses futures.

(1) Οὓς ἐπειδὴ διαδικάσειαν, τοὺς μὲν δικαίους κελεύειν πορεύεσθαι τὴν εἰς δεξίαν τε καὶ ἄνω διὰ τοῦ οὐρανοῦ. τοὺς δὲ ἀδίκους, The eis àpioTepάv te xai xáτw. Plat., De Republ., lib. X, Oper., tom. VII, pag. 323, Ed. Bipont.

(2) Apul., De Deo Socrat. Porphyr., de Abstin. II. (3) Quisquis es parce manibus, et maledicere noli. Vid. Gruter, Inscript. antiq.

La classe la plus nombreuse se composoit des âmes qui, n'étant pas encore assez pures pour jouir du bonheur céleste, et n'ayant pas mérité non plus d'être condamnées à des supplices éternels, subissoient dans les enfers des peines proportionnées à leurs fautes (1), ou bien, selon d'autres, errant çà et là sur la terre (2), attendoient en cet état de souffrance que la justice divine fût satisfaite. On sacrifioit pour elles (5);

(1) Ergo exercentur pœnis, veterumque malorum

Supplicia expendunt .

Infectum eluitur scelus, aut exuritur igni.

Quisque suos patimur manes. Exindè per amplum
Mittimur Elysium, et pauci læta arva tenemus :
Donec longa dies perfecto temporis orbe
Concretam exemit labem, purumque reliquit
Ethereum sensum . . . .

Virgil., Eneid., lib. VI, v. 739.—746. (2) Eorum animi, qui se corporis voluptatibus dediderunt, earumque se quasi ministros præbuerunt, impulsuque libidinum voluptatibus obediendum, deorum et hominum jura violaverunt, corporibus elapsi circum terram ipsam volutantur; nec hunc in locum nisi multis exagitati sæculis revertuntur. Ciceron., Somn. Scip., cap. IX, n. 22.

(3) S. Justin., Apol. II, p. 68. — Olim quoniam animas defunctorum humano sanguine propitiari creditum erat, captivos vel mali status servos mercati in exequiis immolabant. Tertullian., De spectacul., cap. XII, Oper., pag. 78.

on employoit certains rites expiatoires pour les rétablir dans leur première innocence. Les Romains appeloient ces cérémonies Justa, et les Grecs Teλer'n, c'est-à-dire expictions. Platon parle des sacrifices qu'on faisoit pour les âmes des morts : « Musée, Orphée, Linus et les fils » des Muses, recommandent, dit-il, non seule»ment aux simples particuliers, mais aux villes même, de ne pas négliger ces saintes pratiques, qui sont d'une grande efficace pour délivrer les » morts des tourmens qu'ils endurent (1). » De là l'exhortation, si fréquente chez les anciens, d'apaiser les mânes, placare manes,

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Comme on ignoroit le sort de chacun de ceux qui quittoient la vie, on prioit généralement pour tous les morts (2); et dans les billets qu'on

(1) Βίβλων δὲ ὅμαδον παρέχονται Μουσαίου καὶ ὀρφέως, Σελή νες τε καὶ Μουσῶν ἐγγόνων, ὥς φασι· καθ ̓ ἄς θυηπολοῦσι, πείθον τες οὐ μόνον ἰδιώτας ἀλλὰ καὶ πόλεις, ὡς ἄρα λύσεις τε καὶ καθαρμοὶ ἀδικημάτων, διὰ θυσιῶν... εἰσὶ μὲν ἔτι ζῶσιν, εἰσὶ δὲ καὶ τελευτήσασιν· ἃς δή, τελετὰς καλοῦσιν, αἱ τῶν ἐκεῖ κακῶν ἀπολύουσιν ἡμᾶς· μὴ θύσαντας δὲ, δεινά περιμένει. De Republ., lib. II ; Oper., tom. VI, pag. 221.

(2) « Les âmes reçues dans le ciel n'ayoient pas, à la » vérité, besoin de prières; mais, comme il n'étoit pas toujours aisé de les distinguer des autres, il arrivoit >> rarement qu'on se dispensât des devoirs ordinaires, à » moins que les dieux n'eussent donné des preuves de la

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