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doivent rester jusqu'à la résurrection, est entre le ciel et l'enfer; mais Ahriman n'y a point d'accès (1).

Les croyances des Tibetains sur l'état des âmes après la mort, ne diffèrent point de celles des autres peuples. Leur paradis, comme leur enfer, se compose de plusieurs séjours ; le dernier seul est éternel (2). La même doctrine règne dans l'Inde (3), à la Chine et au Tonquin, où l'on offre (4), ainsi qu'au Japon (5), des sacrifices pour les morts. On en offroit également chez les Indiens Tzapotèques (6).

Ainsi ien n'ébranla jamais la foi du genre humain, ni ses espérances. Partout la vertu lève avec joie ses regards au ciel, où elle recevra sa

(1) Anquetil du Perron, Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXIX, p. 267-270.

(2) Alphabet. tibetan., tem. I, p. 182 et 183.

(3) Hist. des dieux orient., ch. XI et XII. — l'ÉzourVedam, tom. I, p. 300 et suiv., et tom. II, pag. 120 et Le juge des morts est appelé Yama par les Hin

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doux.

(4) Voyage au Tonquin, tom. I, p. 220. Les Tonquinois appellent le paradis Toa-sen, siege de fleurs; et l'enfer, Nguc, grande caverne d'où l'on ne peut sortir.

(5) Parallèle des relig., tom. I, part. I, p. 436.

(6) M. de Humboldt, vues des Cordillières et monum. de l'Amérique, tom. II, p. 279.

récompense, et le crime même n'ose nier le supplice qui l'attend. Une force invincible attire l'homme vers l'avenir; cette vie rapide ne suffit ni à la conscience du juste, ni à celle du méchant; il faut pour égaler la terreur de l'un, les désirs et l'espoir de l'autre, quelque chose d'infini comme la puissance de Dieu, et d'éternel comme sa justice.

Quelques insensés, il est vrai, ont cherché le néant dans l'oeuvre immense du Créateur; ils l'ont appelé à grands cris au milieu de l'univers; et de monde en monde la vie seule leur a répondu.

D'autres insensés, donnant à la bonté de Dieu et à ses jugemens leur foible raison pour règle, ont rejeté le dogme des peines passagères, l'invocation des saints, la prière pour les morts, brisant ainsi l'un des plus doux liens de la société religieuse universelle, et ne laissant entre le cœur de l'homme et l'objet de ses regrets, que le silence du tombeau. Mais leur fausse sagesse est confondue par la tradition unanime des peuples; et, tandis que ces hommes durs et présomptueux se séparent également des âmes bienheureuses et des âmes souffrantes, parce que leur esprit grossier ne conçoit d'autre moyen de communication que les sens, toutes les nations de la terre et tous les âges répètent : C'est une sainte

et salutaire pensée de prier pour les morts, afin 'ils soient délivrés de leurs péchés (1).

qu

Le péché lui-même et la manière dont il est entré dans le monde, est le sujet d'une tradition non moins antique, ni moins générale; et le dogme terrible de la chute de notre premier père et de la corruption de la nature humaine, se trouve partout, et partout est un des fondemens de la religion universelle, ainsi que le remarque Voltaire, dans un passage que nous avons cité au commencement de ce volume (2).

« Ce dogme fondamental du christianisme » n'étoit point ignoré dans les anciens temps, » dit l'abbé Foucher. Les peuples plus voisins

(1) Sancta ergo et salubris est cogitatio pro defunctis exorare, ut à peccatis solvantur. Maccab., lib. II, c. XII, 46. La prière pour les morts est une des innovations reprochées par les protestans à l'Église catholique ; et, dès le second siècle, Tertullien disoit : « L'épouse prie » pour l'âme de son époux; elle demande pour lui le >> rafraîchissement; elle présente des offrandes (ou plus probablement elle fait offrir pour lui le saint sacrifice), le jour anniversaire de sa mort. » Enimverò et pro animâ ejus orat, et refrigerium interim adpostulat ei, et in primâ resurrectione consortium, et offert annuis diebus dormitionis ejus. De monogam, cap. X, Oper., p. 531. Ed. Rigalt.

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(2) Chap. XXII.

» que nous de l'origine du monde, savoient, par > une tradition uniforme et constante, que le

premier homme avoit prévariqué, et que son » crime avoit attiré la malédiction de Dieu sur » toute sa postérité.

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D'ailleurs on peut dire que le péché originel » est un fait notoire et palpable. Tous les hommes > naissent avec des inclinations dépravées, por› tés à tous les vices, et ennemis de la vertu. » Leur vie sur la terre est visiblement un état de » misère et de punition. Il est donc manifeste que l'homme n'est point tel qu'il devroit être, > nitel qu'il est sorti des mains du Créateur (1). »

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Cicéron qui a peint si éloquemment la grandeur de la nature humaine, ne laisse pas d'être frappé des étonnans contrastes qu'offre cette même nature, sujette à tant de misères, aux maladies, aux chagrins, aux craintes, aux plus avilissantes passions; de sorte que, forcé de reconnoître quelque chose de divin dans l'homme si malheureux et si dégradé, il ne sait comment le définir, et l'appelle une âme en ruine (2).

(1) Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom. LXXIV, p. 392, 393.

(2) Homo non ut à matre, sed ut à novercâ naturâ editus est in vitam corpore nudo, et fragili, et infirmo; animo autem anxio ad molestias, humili ad timores,

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Et voilà pourquoi, dans Platon, Socrate rappelle à ses disciples, que ceux qui ont établi les mystères, et qui ne sont point, dit-il, à mépriser, enseignoient, d'après les anciens, que quiconque meurt sans être purifié, reste aux enfers plongé dans la boue; et que celui qui a été purifié, habite avec les dieux (1).

Tous les anciens théologiens et les poëtes disoient, au rapport de Philolaüs le pythagoricien, que l'âme étoit ensevelie dans le corps, comme dans un tombeau, en punition de quelque péché (2). C'étoit aussi la doctrine des Orphiques (3); et comme, en même temps, on reconnoissoit que l'homme

molli ad labores, prono ad libidines : in quo tamen inest tanquam obrutus quidam divinus ignis ingenii et mentis. De Republic., lib. III; ap. August., lib. IV, contra Pelagium.

(1) Καὶ κινδυνεύωσι καὶ οἱ τὰς τελετὰς ἡμῖν οὗτοι καταστήσαντες, οὐ φαῦλοι τινες εἶναι, ἀλλὰ τῷ ὄντι πάλαι αἰνίττεσθαι ὅτι ὅς ἂν ἀμύητος καὶ ἀτέλεστος εἰς ᾅδου ἀφίκηται, ἐν βορβόρῳ κείσεται ὁ δὲ κεκαθαρμένος τε καὶ τετελεσμένος, ἐκεῖσε ἀφικόμενος, μετὰ θεῶν oixna. Phæd. Oper., tom. I, pag. 157. Edit. Bipont.

(3) Λέγει δὲ γὰρ ὁ Πυθαγόρειος Φιλόλαος ὧδε μαρτυρέονται δὲ καὶ οἱ παλαιοὶ θεολόγοι τε καὶ μαντεῖς ὡς διά τινας ἁμαρτίας ἅ ψύχα τῷ σώματι συνέζευκται, καὶ καθάπερ ἐν σώματι τούτῳ τέθαπται, Clem. Alexand. Strom., lib. III, pag. 435.

(3) Platon. Cratyl., Oper., tom. III,p. 264.

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