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auroit pu tomber peut-être, Dieu la rappeloit aux hommes, dans les temps anciens, par des prophéties successives. C'est ainsi que le fils de Beor, prêtre du vrai Dieu, comme il paroît (1), révélant aux nations sa parole, la doctrine du Très-Haut, et les visions du Tout-Puissant, s'écrioit quinze siècles avant Jésus-Christ : « Je le › verrai, mais non à présent; je le comtemplerai, >> mais non de près. L'Etoile s'élevera de Jacob, » et le Sceptre d'Israël de Jacob sortira celui qui doit régner (2).

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Les termes mêmes de la prophétie marquent clairement qu'elle se rapporte à une croyance antérieure et à un personnage connu, mais enveloppé d'une obscurité mystérieuse; car, avant l'accomplissement des promesses, les hommes ne pouvoient ni ne devoient avoir du Messie une con

(1) La religion de Balaam étoit saine, quoiqu'il eût le cœur gâté. L'abbé Foucher, Mém. de l'acad. des Inscriptions, tom. LXVI, p. 132. Caritas ei deerat, dit saint Augustin. De div. Quæst. ad Simplician., l. II, quæst. I, n. 9.

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(2) Dixit Balaam filius Beor.... dixit auditor sermonum Dei, qui novit doctrinam altissimi, et visiones Omnipotentis videt... Videbo eum, sed non modò; intuebor illum, sed non propè. ORIETUR STELLA ex Jacob, et consurget Virga de Israël... De Jacob erit qui dominetur. Numer., XXIV, 15, 16, 17, 19.

noissance aussi parfaite qu'après sa venue. Cependant Job l'appelle Dieu très-expressément, et il indique que ce Dieu sera revêtue d'un corps, puisqu'il le verra dans sa chair, et que ses yeux le contempleront.

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. En annonçant l'apparition d'un Sauveur vic»torieux, le Très-Haut, dit Faber, vouloit empêcher que les nations tombassent dans le désespoir ou dans l'ignorance. Nous trouvons en effet qu'une vive attente d'un puissant » libérateur et réparateur, vainqueur du ser» pent et fils du Dieu suprême, attente dérivée » en partie de la prophétie de Balaam (1), et en partie de la tradition plus ancienne d'Abra» ham et de Noé, ne cessa jamais de prévaloir, » d'une manière plus ou moins précise et dis» tincte, dans toute l'étendue du monde païen; jusqu'à ce que les Mages, guidés par un météore surnaturel, vinrent d'Orient chercher

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l'Étoile destinée à relever Israël, et à renverser » l'idolâtrie (2).

(1) La prophétie de Bilâm ou Balaam, fils de Beor, étoit, dit d'Herbelot, fort répandue dans l'Orient. Biblioth. orient., art. Zerdascht, tom. VI, p. 510.

(2) Hora Mosaica: or a Dissertation on the credibility and theology of the Pentateuch; by George Stanley Faber, voi. II, sect. I, ch. II, p. 98. Seconde édit., London, 1818

Elle n'étoit presque tout entière qu'une corruption, un abus du dogme même de la médiation (1), et elle prouve invinciblement la vérité de ce dogme lié, d'une manière inséparable, à celui de la dégradation de notre nature; comme la multitude des remèdes ridicules et impuissans prouve la réalité des maladies qui nous affligent, et le besoin senti d'un remède efficace.

Ces considérations, qu'appuient les nombreuses autorités déjà produites, pourroient nous dispenser d'en alléguer de nouvelles. Cependant, sur un point d'une si haute importance, il nous paroît convenable d'entrer encore dans quelques détails, qui achèveront de montrer combien étoit universelle la tradition antique dont nous venons de constater l'existence.

Les Zabiens ou Sabéens étoient divisés en plusieurs sectes; mais elles reconnoissoient toutes la nécessité de quelque médiateur entre l'homme et la Divinité (2).

(1) Les dieux des païens n'étoient autre chose que des médiateurs auprès du Dieu suprême, ou tout au plus des ministres plénipotentiaires, chargés de dispenser ses grâces à ceux qui en étoient dignes. Beausobre, Hist. du Manich, liv. IX, ch. V, tom. II, p. 669.

(2) Commune utrique sectæ fondamentum esse, opus

Les Égyptiens enseignoient aussi, suivant Hermès, cité par Jamblique, «que le Dieu su

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prême avoit préposé un autre dieu comme » chef de tous les esprits célestes; que ce se» cond Dieu qu'il appelle Conducteur., est une Sagesse qui transforme et convertit en elle >> toutes les intelligences (1).

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« Il est manifeste, observe Ramsay, que les Égyptiens admettoient un seul principe et un » Dieu mitoyen semblable au Mithras des Per» ses. L'idée d'un esprit préposé par la Divinité suprême pour être le chef et le conducteur de » tous les esprits, est très-ancienne. Les doc>>teurs hébreux croyoient que l'âme du Messie » avoit été créée dès le commencement du monde, et préposée à tous les ordres des intelli» gences (2). »

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Parmi les différens Hermès réyérés en Égypte, il y en avoit un que le Chaldéens appeloient Dhouvanai, c'est-à-dire le Sauveur des hommes. « Ce surnom, observe d'Herbelot, pourroit fort bien convenir au patriarche Joseph, que les

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habere homines mediatoribus, qui inter ipsos et Deum medii intercedant. Brucker, Hist. crit. philosoph., l. II, cap. V, tom. I. p. 224.

(1) Jamb. de Myst. Egypt., p. 154. Lugd., 1552. (2) Disc. sur la mytholog., p. 23.

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Égyptiens qualifièrent Psonthom Phanees, ce qui signifie dans leur langue Sauveur du monde; › d'où il résulte que ces peuples attendoient un Sauveur, et qu'ils donnoient d'avance ce titre » à ceux desquels ils recevoient de grands bien» faits, ignorant celui qui devoit porter ce nom » par excellence (1). »

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Il y a, dit Plutarque, une opinion de la plus haute antiquité, et qui a passé des théologiens et des législateurs, aux poëtes et aux philosophes; l'auteur en est inconnu, mais elle » repose sur une foi constante et inébranlable, » et elle est consacrée non seulement dans les » discours et dans les traditions du genre humain, mais encore dans les mystères et dans »les sacrifices, chez les Grecs et chez les Bar» bares universellement (2). »

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Cette opinion, c'est que l'univers n'est point abandonné au hasard, et qu'il n'est pas non plus sous l'empire d'une raison unique; mais

(1) Biblioth. orient., art. Hermès; tom. III, p. 197.

(2) Διὸ δὲ παμπάλαιος αὕτη κάτεισιν ἐκ θεολόγων καὶ νομοθετῶν εἰς τε ποιητὰς καὶ φιλοσόφους δόξα, τὴν ἀρχὴν ἀδέσποτον ἔχουσα, τὴν δὲ πίστιν ἰσχυρὰν καὶ δυσεξάλειπτον, οὐκ ἐν λόγοις μόνον, οὐδὲ ἐν φήμαις, ἀλλὰ ἔν τε τελεταῖς ἔν τε θυσίαις, καὶ βαρβάροις καὶ Éllnoi ollayoυ TEрLEρоμLεvny. De Isid. et Osirid. Oper., pag. 369.

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