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qu'il existe deux principes vivans, l'un du bien, l'autre du mal; le premier qu'on appelle Dieu, le second que l'on nomme Démon (1).

Plutarque ajoute que Zoroastre donne au bon Principe le nom d'Oromaze, et au mauvais let nom d'Arimane (2) ; et qu'entre ces deux principes est Mithra, que les Perses appellent le Médiateur (3), et à qui Zoroastre ordonne d'offrir des sacrifices d'impétration et d'actions de grâces.

Les livres Zends confirment le témoignage de Plutarque : « J'adresse, y est-il dit, ma prière » à Mithra, que le grand Ormuzd a créé média» teur sur la montagne élevée, en faveur des » nombreuses âmes de la terre (4). » Mithra, observe Anquetil, est mitoyen, c'est-à-dire placé entre Ormuzd et Ahriman, parce qu'il coma bat pour le premier contre le second; il est médiateur entre Ormuzd, dont il reçoit les ordres, et les hommes, qui sont confiés à ses soins (5).

(1) Τὸν μὲν ἀμείμονα Θεὸν, τὸν δὲ ἕτερον δαίμονα, καλοῦσιν Ibid.

(2) On l'appeloit Calya dans l'Indostan, Typhon, en Égypte, Python en Grèce, Loke dans la Scandinavie.

5) Μίθρην Πέρσαι τὸν Μεσίτην ὀνομάζουσιν. Plut., Ibid. (4) Bound-Dehesch, Jescht de Mithra, 12° Cardé. (5) Système théologique des Mages, etc. Mémoire de

Le génie de la droiture accompagne Mithra (1). Il est appelé dans plusieurs incriptions, Dieu invincible (2), Dieu tout-puissant (3). Les Oracles Chaldaïques, qui contiennent la doctrine de l'école d'Alexandrie, et où il est fait une allusion continuelle aux principes de Zoroastre, distinguent deux intelligences, l'une principe de toutes choses, et l'autre engendrée de la première. Cette seconde intelligence, à qui le Père a donné le gouvernement de l'univers (4), est le Demiurge des Grecs (5), et suivant Pléthon, le Mithra des Perses (6). Mithra est en effet établi

l'acad. des Inscript., tom. LXI, p. 298. Mithra étoit quelquefois représenté sous la forme de l'arbre mystique ou de l'arbre de la science.

(1) Ibid., tom. LXIX, p. 198..

(2) Deo soli invicto Mithra. Spanheim, ad Jul. Cæs., pag. 144..

(3) Omnipotenti Deo Mithræ. Gruter, p. 34, n. 6.

(4) Stantley, Hist. philosoph., chap. II. Dabo tibi gentes hæreditatem tuam, et possessionem tuam terminos terræ. Ps. II, 8.

(5) Eubulus dit en effet que Mithraest l'auteur du monde. Ap. Porphyr. de ant. Nymph. Il est remarquable que saint Irénée donne le nom de Demiurge au Verbe divin. Lib. II contr. Hæres, cap. XXV et XXVIII, p. 153, 156. Ed. Massuet.

(6) Τοῦτον (Μίθραν) δ ̓ ἄν εἶναι τὸν δεύτερον νοῦν καλούμενον

par Ormuzd sur le monde pour le gouverner (1).Il vient de lui, et l'on voit dans les livres Zends une Parole qui vient du premier Principe « qui » étoit avant le ciel, avant l'eau, avant la terre,

avant les troupeaux, avant les arbres, avant » le feu fils d'Ormuzd, avant les Dews, les Khar» festers (productions) des Dews, avant tout le » monde existant, avant tous les biens, tous les donnés purs germes par Ormuzd (2). »

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Son nom est, Je suis. « Jè la prononce con»tinuellement et dans toute son étendue, dit Ormuzd, et l'abondance se multiplie (5). » Ahriman, balançant un moment entre le bien et le mal: « Quelle est, dit-il à Ormuzd, cette Parole qui doit donner la vie à mon peuple, qui doit l'augmenter, si je la regarde avec » respect, si je fais des voeux avec cette Parole ? » Ormuzd lui répond: « C'est moi qui, par cette Parole, augmente le Behescht (le ciel). C'est

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UTÒ TV logiwv. Pleth. Comment. in orac. chald. Il est appelé dans les oracles chaldaïques, Nous, Mens, ou l'Intelligence. la sagesse par excellence. Vid. Cleric., Philos. orient., lib. I, sect. II, cap. III. Oper. philosoph., tom. II, p. 189.

(1) Anquetil du Perron, Mémoir. de l'acad. des Inscriptions, tom. LXI, p. 299.

(2) Id., ibid., tom. LXIX, p. 177.

(3) Ibid., p. 176 et 177.

» en regardant cette Parole avec respect, en fai» sant des vœux avec cette Parole, que tu aura's » la vie et le bonheur, Ahriman, maître de la » mauvaise loi (1). ».

Cette Parole médiatrice, qui, selon la doctrine des Perses, auroit pu sauver Ahriman lui-même et son peuple, s'ils avoient voulu l'invoquer ou lui obéir; cette Parole engendrée de Dieu avant tous les temps, et dont le nom est Je suis, ressemble beaucoup au Logos, ou au Verbe de Platon, qui a eu évidemment quelque notion obscure de la pluralité des Personnes divines (2), et qui

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(1) Ibid., p. 192 et 193.

(2) « Celse, qui nous cite tant de passages de Platon, » auroit bien dû, dit Origène, nous rapporter celui qui >> contient un témoignage formel de la divinité du Fils de » Dieu. Voici comme il en parle dans son Épître à Her» mée et à Corisque : Vous priez le Dieu de l'univers, » l'auteur de tout ce qui est et de tout ce qui sera. Vous priez son Père et son seigneur, que nous connoîtrons tous » clairement, autant qu'il est possible aux hommes, si nous » nous adonnons à la véritable philosophie. » (Plat.', Ep. VI, Oper. tom. XI, p. 91, 92.); Orig., Contre Cels., l. VI, n. 8. Le Père, dit encore Platon, embrassé tout ce qui existe, le Fils est borné aux seuls êtres intelligens, et l'Esprit aux seuls élus. Διήκειν μὲν τὸν Πατέρα διὰ πάντων τῶν ὄντων, τὸν δὲ Υῖον μεχρὶ τῶν λόγικων μόνων, τὸνδὲ Πνευμα μεχρι μóvæv τŵν σεσоσμέvwy. Plat. ap. Phot., Cod. VIII. Ce n'est pas sans quelque étonnement qu'on retrouve la même doc

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attendoit, avec tous les peuples, un Dieu libérateur qui devoit venir sauver les hommes, et leur enseigner le véritable culte (1).

Ce Dieu que, dans le Banquet, il appelle l'Amour, et qui, suivant Parménide et les anciens poëtes, avoit été engendré avant tous les dieux (2),

trine jusque dans le nord de l'Amérique. «Les Californiens >> septentrionaux disent que l'Être suprême, qu'ils désignent par l'expression de celui qui est vivant, a un fils, » et qu'il a créé des êtres invisibles qui se sont révoltés >> contre lui.» Bibioth. univers., Genève, 1822.

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(1) On trouve jusque dans les anciennes fables orientales, des traces de la tradition qui annonçoit le Messie. Il y est parlé de plusieurs monarques d'une nature différente de l'homme, qui régnèrent sur le monde entier avant la création d'Adam, de la lignée duquel il en devoit sortir un, qui les surpasseroit tous en majesté et en puissance, et après lequel il n'en paroîtroit plus aucun autre sur la terre. Un de ces monarques ayant combattu et fait prisonnier le puissant Dive (ou mauvais démon) Anthaloüs, voulut le faire mourir; mais il ne put en venir à bout. Il consulta là-dessus les génies qui règlent les destins des hommes, et ils lui répondirent que la victoire entière de ce Dive étoit réservée à un autre monarque universel de la postérité d'Adam, qui devoit le soumettre à son obéissance et le punir de mort, s'il refusoit de lui rendre hommage. D'Herbelot, Biblioth. orient., art. Soliman Ben Daoud, Tacouin et Teevin, t. V, p. 373, 375, 422, et 423.

(2) Ante deos omnes primum generavit Amorem. Plat.,

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